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- Style : Nine Inch Nails, Filter, Health

GODFLESH - Songs Of Love And Hate (1996)
Par POSSOPO le 15 Décembre 2009          Consultée 4678 fois

Un certain Brian Mantia en remplacement de la traditionnelle boîte à rythmes, un titre d'album en forme de clin d'œil de 50 mètres de diamètre à Leonard Cohen, GODFLESH aurait-il décidé d'accentuer l'humanité déjà vécue sur "Selfless" ? Le monstre de Birmingham tracerait-il un sillon plus profond encore dans le sol du mélodique ? Serait-il sur le point de nous trahir et de tourner le dos à son premier caractère, celui qui l'a immédiatement permis de se constituer un parterre de fans des plus fidèles ? Assisterait-on à la mutation Rock du plus grand représentant de l'Indus Metal de la planète ?
NON ! Un pas en avant, deux pas en arrière, "Songs Of Love And Hate" prend un malin plaisir à effectuer un demi-tour torse bombé. Et ce 4ème album retrouve une bonne partie de l'énergie vindicative et mécanique de "Pure". Lourdeur, syncope et une hostilité qui avait disparu sur le remarquable "Selfless".

Alors regardant ainsi dans le rétroviseur, GODFLESH ne serait-il pas en train de perdre son inspiration ? Quoi de plus naturel après trois albums (et encore, je ne parle ici que des longue durée) uniques et d'une incroyable richesse sonore, rythmique puis mélodique. Mais arrêtons-là les questions posées au conditionnel, elles feraient presque injure à une bête dotée d'une fécondité rare. "Songs Of Love And Hate" nous dévoile une nouvelle facette d'un talent qui semble vouloir se renouveler à chaque nouvelle sortie. Plus de groove, beaucoup plus de groove.

GODFLESH qu'on aurait pu penser immunisé se met au tribal. Confirmation de cette nouvelle orientation dès l'année suivante avec le remix dub du même album, une heure passée en enfer. Jouant plus encore qu'hier sur un de ses atouts majeurs, l'épaisseur de sa section rythmique, il nous précipite dans un mélange en fusion d'attaques industrielles (on commence à avoir l'habitude) et de syncopes urbaines nourries de mille influences, hip hop, dub, jungle ou simili techno… La température grimpe et le ternaire fait son intrusion dans l'univers de la troupe.
Ce n'est pas pour autant que la mélodie est jetée au bord de la route sans possibilité de retrouver son maître. "Angel Domain" et "Frail" nous rappellent que GODFLESH sait aussi parfaitement laisser parler son sensible. "Almost Heaven" présente un côté facétieux qui évoque les plus grands noms de l'abstract. Et on s'achemine tout droit vers l'hagiographie d'un nouveau chef-d'œuvre voué à sanctification.

N'allons pas trop vite en besogne. Si la recette ne souffre d'aucun défaut, le plat n'en est pas moins terriblement roboratif. Une digestion difficile, un semblant de mal d'estomac. On pourrait s'en sortir avec une pirouette en disant que ce "Songs Of Love And Hate" n'est pas fait pour les petites natures et touche, comme ses aînés, à l'excellence. Faisons tout de même preuve d'esprit critique et rappelons-nous que GODFLESH ne s'est jamais voulu totalement pachydermique. Cette accumulation de rythmes et de sons nécessite endurance et résistance et je doute fort que tout le monde soit capable de supporter l'épreuve sonore avec succès. N'ayons pas honte, jetons l'éponge si la fatigue auditive se fait sentir, admettons que "Songs Of Love And Hate" pâtit probablement d'un manque d'équilibre. Trop dense, le petit dernier et "Angel Domain" et "Frail" représentent peut-être les uniques respirations d'un disque étouffant. Le premier suivi de l'écrasant "Kingdom Come", le second placé en fin d'office, ils peinent à nous sauver totalement la mise.

"Songs Of Love And Hate", une réussite qui fera des dégâts, un pavé, une somme, une sacrée masse.

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- Justin Broadrick (chant, guitare)
- Gc Green (basse)
- Brian Mantia (batterie)


1. Wake
2. Sterile Prophet
3. Circle Of Shit
4. Hunter
5. Gift From Heaven
6. Amoral
7. Angel Domain
8. Kingdom Come
9. Time, Death And Wastefulness
10. Frail
11. Almost Heaven



             



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