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INDUS/POST-PUNK  |  STUDIO

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- Style : Nine Inch Nails, Filter, Health

GODFLESH - Post Self (2017)
Par ISAACRUDER le 8 Août 2018          Consultée 1840 fois

Parmi les moyens de transit dédiés au capital humain, le RER est certainement le plus proche d'une entrée vers l'Enfer. Il est certain que si Dante et Virgile devaient retourner visiter les cercles d'Inferno, ils prendraient ce fleuron de la technologie française. Ce long couloir monochrome transporte chaque jour une masse de damnés travaillant dans la capitale. La nuit, les banlieusards viennent s'y faire agresser après une soirée arrosée qui les a laissés sans le sou. À l'instar d'un Europa Park ou Disneyland, le RER est un spectacle, une émotion. On y trouve une dose d'adrénaline, on s'y sent vivant. Sur le qui-vive, on se découvre un sixième sens type Spiderman, et on y rencontre la lâcheté ordinaire quand une énième femme se fait emmerder. Il est dès lors facile d'accentuer son expérience de consommateur en écoutant GODFLESH le temps du voyage.

Car GODFLESH est un artisan de l'Enfer. "Post Self", son dernier-né, semble nous décrire le passager typique du RER. Celui-ci n'est plus vraiment un individu, mais une donnée de plus dans la masse. Oubliant sa condition, il transite, comme un data, d'un point A à un point B. Il se noie dans le monde moderne et coupe sa conscience de l'environnement extérieur. "Post Self" c'est l'Homme du futur, celui qui vivra en harmonie dans la foule mondiale, par la connexion permanente. Une forme de communisme futuriste, avec le portable comme faucille et le mac comme marteau. "Post Self" est la bande-son de cet enfer. À part dans la discographie de GODFLESH, il est une tentative Noise, atmosphérique, Post Punk ("The Cyclic End"). Loin du retour du groupe sur "A World Lit Only By Fire", "Post Self" est un album audacieux, qui base ses attaques sur le groove de la basse, les sons électroniques infernaux et un beat hypnotique.

Il commence pourtant comme un album classique avec un titre éponyme dans la lignée du Metal Indus caractéristique des Anglais. "No Body" rappelle la force de frappe terrifiante du groupe et la peur qui se dégage de ses rythmiques stakhanovistes. Le début, classique, inquiète de fait quelque peu puisque l'on retrouve les usages de GODFLESH. Mais bientôt, comme l'illustration sonore de l'évolution de notre monde, "Post Self" avance progressivement vers une absence de Metal et une présence renforcée de l'électronique. La voix de Broadrick elle-même, menaçante et omniprésente au début de l'album, ne devient plus qu'un chant robotique, puis un son de plus dans le bétail bruyant (étrange "Pre Self"). "Post Self" devient véritablement intéressant quand toute trace d'une énergie Rock disparaît pour laisser la place au bruit, seulement au bruit. De fait, quand "Mortality Sorrow" débarque, avec ses notes agressantes et malsaines, puis la voix de Broadrick devenue une machine de plus, on comprend que GODFLESH reste un groupe unique, intelligent, puissant et terrifiant.

Loin de "A World Lit Only By Fire", qui était une démonstration de force nécessaire au coming-back de GODFLESH, "Post Self" renoue avec les expérimentations des Anglais. Rappelant par moments le travail effectué par JESU, "Post Self" est plus proche des influences Post Punk type KILLING JOKE que du Metal Indus traditionnel maîtrisé par le groupe. Malgré une première partie plus convenue, "Post Self" est fascinant et se termine comme on l'attendait de sa progression effrayante : dans le grondement seul, l'ambiance pure. Toute trace de l'Homme a disparu, il n'est plus qu'un rouage de la machine, dans une utopie transhumaniste à la Google. "The Infinite End" est alors la fin éternelle de l'espèce, l'Homme transféré dans un programme, le programme stocké dans une base de données, la base de données cachée au fin fond de la Terre dans l'attente qu'une météorite vienne faire éclater cette tragédie dans une géhenne salvatrice.

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   ISAACRUDER

 
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- Justin Broadrick
- G.c. Green


1. Post Self
2. Parasite
3. No Body
4. Mirror Of Finite Light
5. Be God
6. The Cyclic End
7. Pre Self
8. Mortality Sorrow
9. In Your Shadow
10. The Infinite End



             



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