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MARILYN MANSON - The High End Of Low (2009)
Par ALANKAZAME le 22 Juillet 2009          Consultée 11028 fois

Marilyn MANSON... N'est-ce pas là la plus parfaite illustration d'un micro-phénomène de société qui aura été aussi explosif que bref ? A la fin des années 1990, le révérend faisait peur. Pensez vous donc, dans ces États-Unis puritains, qui sortaient tout juste de leur révolution conservatrice Reaganienne, le retour sur le devant de la scène d'un Rock provocateur, crado et anti-establishment, digne héritier d'ALICE COOPER, MÖTLEY CRÜE, TWISTED SISTER et autres WASP faisait peur.

Mais qui craint encore le révérend aujourd'hui ? Ceux qui le détestaient hier lui accordent-ils seulement encore un minimum d'attention ? Ceux qui l'ont tellement raillé par le passé lui accordent-ils encore ne serait-ce qu'une once de crédit ? MANSON a fait la fête, enchaînant orgie sur orgie, murge sur murge. Il s'est bien gavé, et maintenant c'est la gueule de bois. La trilogie "Antichrist Superstar"/"Mechanical Animals"/"Holy Wood" a définitivement fait son temps. Après une grosse partie de jambes en l'air avec le très commercial "Golden Age Of Grotesque", "Eat Me Drink Me" marquait déjà une nette perte de vitesse et n'avait pas franchement convaincu. Le provocateur d'antan s'était alors mué en être sensible, torturé intérieurement, qui éprouvait le besoin de se confier par le biais de sa musique... Pas franchement original, après un "Golden Age Of Grotesque" morfale aux antipodes d'un artiste marginal conspué par la société bien-pensante.

MANSON nous avait promis un retour aux sources avec "The High End Of Low". Il faudra à nouveau repasser. Outre des paroles inintéressantes au possible, frisant parfois le ridicule, à cent lieu des lyrics primaires et rentre-dedans des premiers opus, ce huitième (!) album studio est un échec artistique et musical quasi-total. C'est difficile à admettre, mais c'est pourtant un constat qui s'impose de lui-même : Marilyn MANSON s'est banalisé et est même devenu chiant. L'atmosphère malsaine et dérangée appuyée par une pléthore de sonorités bizarres fait cette fois-ci résolument profil bas, au bénéfice d'un Indus mou, bruyant et parfois brouillon, dénué de toute forme d'originalité. Le "Sexplosive Locomotive" des Français de PUNISH YOURSELF, que je me suis passé juste après ma deuxième écoute de cet album, m'a paru à titre de comparaison incommensurablement meilleur... Nonobstant le fait que j'adore ce groupe, c'est quand même pas forcément glorieux pour un artiste aussi expérimenté et éprouvé par le temps que Marilyn MANSON.

La voix si reconnaissable du révérend est devenue monotone, racoleuse, parfois à la limite du supportable. Le refrain d'un titre aussi chiant et insipide que "Running To The Edge Of The World" en fournit à n'en pas douter la plus belle démonstration. La très grande majorité des pistes de "The High End Of Low" se suivent et se ressemblent sans qu'aucune ne parvienne vraiment à tirer son épingle du jeu. Le virage un peu plus rock'n'roll d'un "Blank And White" ne convainc pas, et la formidable banalité de compositions aussi simplistes et sans imagination que celles de "Pretty As A ($)", titre aux relents neo-metal franchement niaiseux et bas-du-front, ne contribue pas à relever le niveau de l'ensemble. "Arma-Goddam-Motherfuckin-Geddon", nettement plus supportable sans pourtant être transcendant, aurait pu figurer sur la tracklist de "Golden Age Of Grotesque", aux côtés du gentillet "Mobscene" : même rythme enjoué, même orientation pop-rock, mêmes lyrics orientés teenage. Avec un titre dont la chiantise est accentuée par son insupportable longueur comme "I Want To Kill You Like They Do In The Movies", c'est carrément l'irritation qui nous gagne, impossible de joindre les deux bouts : au bout de cinq minutes, grand maximum, je me suis retrouvé pris d'une irrésistible envie de passer à la piste suivante sans plus attendre.

La fin de l'album, par ailleurs beaucoup trop long, aurait tendance à être plus nuancée. Mais là encore, ça ne marche pas : les sonorités électro distordues de "Wow" n'en font pas un titre moins chiant et mou du genoux que la plupart de ses congénères. "Wight Spider", dans la même veine plus indus avec une structure plus classique, est déjà un cran au dessus, mais là encore le rythme est trop lent. On se demande d'ailleurs quelle mouche à bien pu piquer MANSON pour qu'il ait pondu un album à ce point dominé par des compos en mid-tempo. Sur un album de quinze titres pour une durée totale de plus de soixante-dix minutes (!!!) ça ne peut être que contreproductif au possible, à moins de disposer d'une formidable imagination avec une bonne dose d'originalité sous le coude, ce qui a de toute évidence ici fait défaut à l'artiste. On retrouve un peu de la pêche d'antan avec "We're From America" et ses sonorité punkoïdes, mais, ô combien hélas, ce titre se trouve être rapidement plombé par sa trop grande répétitivité, l'autre grosse tare de cette galette. Difficile, dans ces conditions, de dresser un bilan positif de l'affaire.

Marilyn MANSON a-t-il fait son temps ? A en juger par la piètre qualité de cet album, la question mérite légitimement d'être posée. Trop long, trop chiant, trop répétitif, trop bourratif, trop uniforme, trop monotone, "The High End Of Low" croule sous le poids de ses défauts. Sans être une déroute totale, il s'avère pourtant être le plus mauvais album du révérend depuis le déjà pas fameux "Smells Like Children". Déprimé, obsédé par ses déboires amoureux qui habitent la quasi-totalité de ses lyrics, Brian Warner est au bout du rouleau. Les retours de Sean Beavan à la production et de Twiggy Ramirez à la guitare n'ont pas suffi à sauver son oeuvre de ce qui tend de plus en plus à s'apparenter à un véritable naufrage artistique.

Du personnage obscène, anarchiste et provocateur de la grande époque, il ne demeure ici qu'une ombre vacillante. Il va être temps pour MANSON de se poser un moment, de tirer un bilan critique de ses derniers essais et de tout remettre à plat pour repartir sur des bases plus solides. Parce que si c'est pour continuer sur cette ligne, autant éviter de se retrouver précipité au fond du trou...

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   (2 chroniques)



- Marilyn Manson (chant)
- Twiggy Ramirez (guitare, basse)
- Chris Vrenna (claviers, batterie)
- Ginger Fish (batterie, percussions, piano)


1. Devour
2. Pretty As A ($)
3. Leave A Scar
4. Four Rusted Horses
5. Arma-goddam-motherfuckin-geddon
6. Blank And White
7. Running To The Edge Of The World
8. I Want To Kill You Like They Do In The Movies
9. Wow
10. Wight Spider
11. Unkillable Monster
12. Were From America
13. I Have To Look Up Just To See Hell
14. Into The Fire
15. 15



             



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