Le fils maudit de l'Amérique. La terreur de l'Oncle Sam. L'ennemi public Numéro 1. MARILYN MANSON est tout cela à la fois. Poulain à l'époque d'un certain Trent Reznor (NINE INCH NAILS), le Révérend que l'on n'appelle pas encore l'Antéchrist Superstar est déjà à la sortie de son premier album "Portrait Of An American Family" en 1994 sujet à controverse. On appréciera ou pas le bonhomme, toujours est-il qu'il est devenu par la suite un véritable phénomène de société (Mansonmania ??) et que toutes les générations ont déjà au moins ne serait-ce qu'entendu parler de lui.

Pour l'instant, nous sommes aux USA en 1995 : la vague grunge s'est brisée sur les rochers de la Rock music suite au naufrage tragique du vaisseau NIRVANA et on cherche d'autres repères. L'étiquette néo-metal n'existe pas encore et le premier MARILYN MANSON a déjà rallié les orphelins du Rock dur, en attirant par une atmosphère psycho-délire et industrielle des fans de punk, de glam, d'indus, de metal et de Rock gothique à la fois.

Surfant sur un succès naissant, le groupe de déjantés sort en 1995 ce "Smells Like Children" qui s'avère franchement inutile, sauf éventuellement pour les fans d'indus ou les accros à MM. Remix divers, Rock technoide hybride, bruits louches, on a même des morceaux uniquement composés d'extraits sonores de jeunes gens en rût ("F*** Frankie", tout un programme) ou une conversation téléphonique entre Manson et je sais pas qui ("May Cause Discoloration Of The Urine Or Feces"). Je vous demande également d'admirer la finesse de certains titres qui feraient passer GRONIBARD pour des érudits ("S***Y Chicken Gang Bang","Everlasting C***Sucker","F*** Frankie","May Cause Discoloration Of The Urine Or Feces".

Est-ce seulement dans le but de provoquer que MANSON et ses sbires ont produit cette rondelle (non, non, pas d'allusion facile sur ce terme) ? Et si non, est-ce bien raisonnable ? Beaucoup d'aficionados de MANSON ont quand même la sagesse (ou alors la mauvaise foi ??) de dire que ce disque n'est pas un véritable album. Ben c'est tant mieux car celui-ci fait un peu tâche au milieu de chefs d'œuvre comme "Holy wood" ou autres "Antechrist Superstar" ! Ce CD est un gigantesque fourre-tout avec plein de trucs bizarre et inutiles. Cependant, la célèbre reprise de "Sweet Dreams (Are Made Of This)" d'EURYTHMICS est géniale, pour cela on est d'accord : l'ambiance malsaine de cette cover et tout ce qui s'en dégage est un must. Ce qui explique que je ne mette pas un joli 0/5 à la chronique. "Rock'n Roll Nigger" est pas mal non plus et bien énergique mais c'est bien là le seul titre intéressant sur la galette, et c'est de surcroit une reprise de Patti Smith.

Bref, vous l'aurez compris, l'intérêt de ce disque, c'est "Sweet Dreams". Z'auraient pu le mettre sur le suivant non ? J'aurais pu faire une économie. Alors on zappe celui-là et on passe aux suivants pour se prendre une baffe. Mais une baffe utile ... et musicale.