IN EXTREMO niveau 1 ("Gold"): musique folk de fête forraine, deux trois distos qui gratouillent les tympans du chevelu sauvage = On mange pas de pain, même pas un pitch.

IN EXTREMO niveau 2 ("Weckt Die Toten", "Verehrt Und Angespien") : On fusionne avec la culture européenne et gratouille sèchement les tympans des chevelus sauvages = On mange une bonne baguette et on encaisse le sourire de la boulangère.

IN EXTREMO niveau 3 ("Sünder Ohne Zügel"): On ajoute le Spaceship dans la moutarde, on ressemble à Albator d'un côté et au roi Arthur de l'autre, et on séduit même le chevelu civilisé = On mange plein de pain et on encaisse la boulangère sur le comptoir.

IN EXTREMO niveau 4 ("Sieben"): Ya une couille dans le potage au laurier, vu qu'on s'est assis dessus = On n'a plus de pain à manger, on a un beau nombril, donc on laisse la caissière engrossée et on se casse de la boulangerie.

On aurait mieux fait de gueuler Kamoulox à la fin du niveau 3 ! "Sünder Ohne Zügel" était, je le rappelle encore, la pierre angulaire d'IN EXTREMO, mais aussi l'une des planches de l'arche de Noé du Folk Metal. Bref, le b-a-ba du métal endossé de culture folk ! Alors pourquoi IN EXTREMO n’a-t-il jamais réitéré ?

Quand "Sieben" fait des siennes, moi j'en perd mon haleine. Un pas en arrière dans la violence, un essai vers un truc plus rock, un machin avec un peu plus de soleil, un bidule pour conquérir ceux qui arrivaient encore à grimacer. Quelques instrumentaux sympas, une tendance aux musiques de baggades écossais dignes des passages les plus longuets de la Nuit Celtique, favorisant les instruments nasillards, des riffs plus posés qui cherchent à se tailler une place, avec un chanteur correct mais qui ne fait plus grand éclat.

IN EXTREMO a clairement décidé de chercher les contraires, et c’est là qu’il s’est trompé. Les thèmes traditionnels de l’album n’emballent que très rarement, et le manque d’un soutien bien metal fait perdre une bonne partie du feeling originel qu’on avait avec le groupe.

Cités parmi les meilleurs morceaux de l’album par les encenseurs de ce "Sieben" (qui ont bien évidemment toutes leurs raisons de penser que c’est un album excellent) : « Mein Kind » et ses grandes enjambées cérémonieuses, aura tendance à exciter certains, mais n'excitent que mes pouces, qui tournent, qui tournent pendant ces 6 minutes ; « Ave Maria »… oui pourquoi pas, mais je trouve ça peu maîtrisé, et ça aurait pu être tellement mieux si le contraste avait plus fort !

Au milieu de ça, quand IN EXTREMO devient « Melancholie »-que, on se réjouit, et on retrouve du cœur à (l’écoute de) l’ouvrage (même les plus râleurs, comme moi).


Évidemment, tous les « on » de cette chronique sont à prendre avec des pincettes, l'édulcoration fédératrice de "Sieben" aura au moins plu à la grande majorité des fans du groupe, si bien que certains se prennent à le mettre au même niveau que ses deux prédécesseurs. Pour moi "Sieben" demeure un pas en arrière d'un groupe qui n'a toujours pas retrouvé un élan salvateur depuis. Qui plus est, je m'y emmerde après vingt minutes... Certains titres comme sont sympa, certains passages aussi, le tout est structuré intelligemment, professionnel et correctement produit.

Il manque simplement un peu d'électricité dans l'air.
Aux vues de l'impopularité qu'aura cet avis aux yeux de mes collègues folkeux, je préfère m'arrêter là.