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PROG/DEATH  |  STUDIO

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CYNIC - Traced In Air (2008)
Par MEFISTO le 7 Avril 2009          Consultée 8419 fois

Nous sommes dans une époque où la création musicale est si touffue et alambiquée parfois, qu’il est ardu, sans bagage évident, d’en apprécier les saveurs. Certains disent qu’il n’y a plus rien à concevoir, que tout a été fait, que les groupes et artistes qui prétendent encore inventer sont des faux-jetons et des copieurs. D’autres créateurs préfèrent demeurer actuels et emprunter un autre chemin, celui des fusions de styles. Comme la sexualité ou le code vestimentaire des années 70-80, la musique moderne s’agence avec n’importe quoi semble-t-il. Mais il est ardu pour les ados où les jeunes adultes qui ont grandi avec des formations à la fusion facile de comprendre d’où viennent les influences des vétérans musiciens comme ceux de CYNIC.

La seule référence possible pour tenter de cerner CYNIC est leur premier et légendaire skeud, "Focus", paru en 1993. Déjà très Prog et avant-gardiste pour l’époque, leur recette contenait toutefois beaucoup de racines Death, car Paul Masvidal et Sean Reinert sont de fiers diplômés de cette école sudiste. Ils ont notamment joué avec Chuck Shuldiner sur "Human", deux ans avant d’accoucher de "Focus", donc impossible de dissocier les Floridiens de ce genre monstre.

Quinze ans plus tard, CYNIC joue encore du Death Fusion/Prog, sauf que le Prog prend les rênes. Les riffs pachydermiques échangent plus souvent leur siège avec une guitare plus douce et mélodique, mais toujours aussi expérimentale et nerveuse ("Adam’s Murmur"). Le quatuor ne reniera sûrement pas toutes les branches de son arbre musicologique d’un claquement de doigt…

La mutation résultant d’une grande maturité, aussi subtile soit-elle, est pourtant là. Les cordes se lamentent dans un dédale psychédélique dès le premier titre, "Nunc Fluens", qui transpire les années d’or du Progressif. Intro qui appelle au calme pour "The Space For This", à l’envol intimiste à la Steve Howe, pour ensuite se métamorphoser en un jam complexe et riche en atmosphères lourdingues. Climat qui met la table pour les six autres morceaux sur lesquels tous les instruments savent se mettre en valeur. Sean Reinert est singulièrement excellent en variant les tempos à tout bout-de-champ, qualité essentielle de tout marteleur Prog, alors que la basse de Sean Malone vrombit avec justesse.

CYNIC n’ose pas souvent utiliser la voix Death, la troquant pour un rendu clair engraissé et déformé aux programmations. Le typique timbre - à cheval entre un extraterrestre et un mec qui a les couilles prises dans un étau - d’un Metal Prog à la musique déjà assez complexe pour ne pas en plus imposer des hurlements ou des grognements à l’auditeur. En cela, le combo a visé au centre de la cible et laisse la part du lion à ses compos.

Ces dernières sont évidemment riches, autant sinon plus que sur "Focus", appuyées par une production impeccable. "Evolutionnary Sleeper" et son ambiance aérienne, l’inextricable "The Unknown Guest" et le poignant rideau "Nunc Stans", sont de véritables merveilles qui repoussent des bornes déjà éloignées passablement par "Focus". On ne peut dire que CYNIC se parodie ou se mange la queue. L’expérience de ses géniteurs est indéniable et leur évite de perdre le focus...

Encore faut-il aimer le genre. Les structures de "King Of Those Who Know" et d’"Integral Birth" vous donneront sûrement envie de prendre un cachet… En espérant que ça vous aidera à assimiler tant de recherche confinée sur un court disque de 35 minutes ! Au moins, CYNIC n’a pas étiré la sauce pendant un tour d’horloge, ce qui encourage l’auditeur dans son exploration des huit fastes galeries de "Traced In Air".

Petite note sur la pochette, dessinée par le même gus qu’il y a quinze ans, qui est tout simplement hallucinante de beauté. On y voit un insecte (un papillon de nuit ou une chrysalide ?) aux teintes violacées-bleutées, derrière lequel on devine un corps humain. Bon, je vous laisse tirer vos conclusions, mais un tel amas de couleurs et de détails renvoie inévitablement au contenu de cette pochette. Un disque bétonné, mais extrêmement escarpé.

Le deuxième album de CYNIC n’aurait pu porter meilleur titre que "Traced In Air". Le groupe s’emploie à découvrir de nouvelles niches dans la stratosphère afin de laisser sa trace. Est-ce un testament, un legs ? Qui sait. C’est surtout une autre occasion de se dire que tant que le Prog existera, on progressera.

Note réelle: 3,5

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   (2 chroniques)



- Paul Masvidal (guitare, voix)
- Sean Reinert (batterie, synthés)
- Sean Malone (basse)
- Tymon Kruidenier (guitare, voix)


1. Nunc Fluens
2. The Space For This
3. Evolutionary Sleeper
4. Integral Birth
5. The Unknown Guest
6. Adam's Murmur
7. King Of Those Who Know
8. Nunc Stans



             



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