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1993 Focus
2008 1 Traced In Air
2014 Kindly Bent To Free Us
2021 Ascension Codes

E.P

2010 Re-Traced
2011 Carbon-Based Anatomy

DEMOS

1991 Demo 1991
2008 Promo '08
 

- Style : The Faceless, The Contortionist, Obscura, Spiral Architect, Serdce
- Membre : Monstrosity, Death, Osi, Gordian Knot, Aghora
- Style + Membre : Exivious
 

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CYNIC - Ascension Codes (2021)
Par WËN le 14 Septembre 2022          Consultée 1946 fois

Il était encore difficile, fin 2021, d'évoquer CYNIC sans laisser une larme bien justifiée poindre au coin de l'œil, tant le combo fut déchiré l'année précédente par les décès successifs de ses deux Sean, emblématiques piliers de sa fantastique section rythmique. Deux musiciens au feeling éternel, au toucher et au doigté instantanément reconnaissables, retournés beaucoup trop tôt aux limb-yrinthiques cycles de l'univers.
- RIP Sean Reinert (1971- 24/01/2020)
- RIP Sean Malone (1970- 07/12/2020):

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Émoustillant fleuron du Techno-Death floridien des '90 et ce bien des années avant qu'on en vienne, justement, à parler de Technical Death Metal, CYNIC fut longtemps le groupe d'un seul album. Classique parmi les classiques, cet avant-gardiste "Focus" se suffit tellement à lui-même qu'il vaporisa ses géniteurs dès sa parution, les égarant en d'éthérées dimensions. Ainsi, Masvidal, Reinert et Malone (car qui a entendu parler de Gobel depuis 1993, hormis dans l'éphémère PORTAL avec une partie de ses comparses et sur une poignée de featurings épars) vaquent à diverses occupations avec la réussite qu'on connaît aux plus méritantes d'entre elles (AGHORA, GORDIAN KNOT, PORTAL, ÆON SPOKE). Plus de quinze ans seront nécessaires pour que le trio se reforme et accouche successivement de "Traced In Air" (2008) et "Kindly Bent To Free Us" (2014) deux disques à la griffe reconnaissable mais plus posés et à propos desquels tout a été dit. Oui, car une sortie de CYNIC demeure un petit évènement et cette nouvelle offrande-là ne saurait déroger à la règle, surtout qu'il ne reste dorénavant qu'une tête pensante - mais pas des moindres - à notre cerbère progressif.

Une fois n'est pas coutume, c'est sur un visuel de Martina Hoffmann que s'ouvre ce quatrième full-length, en lieu et place du Venosa-de-rigueur dont le travail (sucé jusqu'à la moelle) trustait les pochettes du groupe depuis sa création. Toujours aussi solennel, ce travail amorce une transition logique et en douceur puisque l'affiliation feu-Venosa/Hoffmann n'a rien de secret, cette dernière étant l'héritière spirituelle du 'maître' et en charge de la gestion du patrimoine de ce dernier depuis son décès (pardon, "sa transition" vers d'autres dimensions) en 2011.

C'est donc sur ce plein horizon hanté d'entités éthérées, et prometteur en nouvelles perspectives, que s'ouvre le présent "Ascension Codes".

En effet, seul maître à bord, tout cela laisse évidemment la main-mise à Masvidal pour faire ce qu'il souhaite de son céleste rejeton et, croyez-nous bien, celui-ci ne se laisse pas prier. Si "Kindly Bent To Free Us" (qui ne nous avait pas touché autant qu'il l'aurait dû) et son groove tellurique se voulait très terre-à-terre et magmatique, le mot d'ordre ici - et son patronyme ne saurait nous mentir - est d'élever nos sens vers d'insoupçonnées dimensions, "Ascension Codes" se faisant le réceptacle des ouvertures de chakras ethno-positivo-ésotériques du père Masvidal, en cristallisant l'approche New-Age que l'on lui connaît.

En découle un CYNIC nouveau, transmuté, mais fidèle à ses racines. Et ce n'est pas peu dire. Car de son matériel Death Prog d'origine, la floridienne entité ne conserve ici que son appareil le plus progressif, et de celui-ci, seulement les plans les plus aériens… fusionnant des éléments de l'antédiluvien "Focus" et du plus récent "Traced In Air" à des détournements de l'aparté PORTAL, tout en sachant puiser dans ce qui s'est fait de mieux au sein de cette scène durant la dernière décennie (EXIVIOUS, KALISIA, SERDCE, etc.) pour continuer à évoluer et peaufiner ses sonorités toujours très actuelles. Nous ne sommes jamais très loin des sphères purement 'Rock' progressives (comme "Kindly…" nous le laissait entrapercevoir plus d'une fois), mais les rythmiques, même transfigurées de la sorte, parviennent toujours à conserver au fond de leurs organiques circonvolutions – et même si CYNIC n'en joue plus - cet infime quelque chose sous-jacent de Death Metal 90, qu'il s'agisse de la teinte de certains riffs ("In A Multiverse Where Atoms", "Mythical Serpents") ou de plans de batterie ("Elements And Their Inhabitants").

La première (très) bonne nouvelle à en émaner, c'est que la musique de CYNIC retrouve en tout cas ici de sa superbe ! Relativement déçu par son prédécesseur qui ne nous faisait prendre de l'altitude qu'en de trop rares occasions, là, ainsi balayé de brises stratosphériques vivifiantes ("The Winged Ones" et sa débauche de plans magistraux, le travail d'orfèvre sur "Elements And Their Inhabitants", "Aurora", les ascensions pleines de tension de "Mythical Serpents"), CYNIC affiche crânement sa volonté de vouloir transcender son auditorat en revenant à une écriture plus fusionnelle. Ces tournures sont plus organiques que jamais et l'ex-trio redevenu trio nous arrange un panachage d'essences toutes très léchées qui, nul doute là-dessus, devrait savoir nous transporter par-delà d'intemporels sommets et d'immuables cimes, le temps d'un rêve éveillé. Le temps même en devient sensoriel. En effet, planant à des lieues en altitude, là où l'air immaculé est le plus propice aux grands émois transcendantaux, CYNIC nous balance quelques titres mémorables ("In A Multiverse Where Atoms", "The Winged Ones") en une véritable leçon de Prog moderne racé ET, ô primordiale nécessité, qui parvient à conserver son accroche unique et viscérale. En résulte donc un excellent Metal Prog qui tourne définitivement le dos au Death Metal (le chant extrême s'est complètement fait la malle), n'en conservant que d'infimes relents, donc, qu'on ressent davantage qu'on ne les entend.

Mais c'est bien connu, si étincelante dans la pâle aurore soit-elle, il y a un revers à toute médaille. En l'occurrence cet album paraît de prime abord extrêmement décousu. Et pour cause : 18 titres, 49 minutes ! Sainte génisse ! Oui, vous avez bien lu ! Et voilà sans doute le frein principal à une complète osmose avec la musique que nous présente CYNIC en 2021. L'impact des réelles compositions (huit, pour dix plages vaguement ambiantes) est dissous dans une marée d'interludes, noyant là les l'efforts de notre astral combo. En résulte une surcharge - de notre point de vue - inutile de près de dix minutes, là où le groupe aurait clairement gagné à savoir être plus concis. Point d'orgue de ce marasme, ce "DNA Activation Template", plus grosse frustration de la carrière de CYNIC, puisqu'il faudra attendre que se terminent les quatre interminables minutes d'un monologue vocodé sorti d'on ne sait quelle dimension, pour que le titre démarre enfin de façon prometteuse et accrocheuse… pour sitôt se terminer, ne s'en tenant - pour résumer - qu'à une superbe introduction. Quel gâchis. Nombre de chansons se terminent parfois de façon très brutale ("The Winged Ones" et "Elements And Their Inhabitants" paraissent tout bonnement tronçonnées) pour enchaîner sur ces courtes plages, rendant le tout réellement difficile d'approche. Pour ajouter davantage à la confusion, le livret n'aide pas forcément non plus à s'y retrouver entre crédits mystiques et remerciements ésotériques, à un tel point qu'il est parfois difficile de savoir qui fait exactement quoi dans cette cosmique explosion de sens (au mieux, nous apprendrons que Plini (de PLINI le groupe, à la gratte) et Max Phelps (DEATH DTA, WAIT, pour le chant additionnel) viennent faire des trucs).

Passé ce disconvenant et dommageable choix artistique et comme nous l'évoquions plus haut, niveau composition, ça suit carrément. Le travail que nous abattent ici Masvidal et ses sbires est de très belle facture : de beaux plans tordus de Death Progressif qui se la partage à de suaves envolées astrales bercées de sous-jacents relents électroïdes, des tempos surprenamment élevés, une richesse d'arrangements faisant plaisir à s'y plonger, et le vocodeur robotique abandonné au profit d'un chant davantage éthéré. Parlons-en, justement, de ces aides de camp, puisqu'il nous faudra logiquement évoquer la nouvelle section rythmique de très grande qualité à l'œuvre ici, en remplacement des deux défunts. Si elle n'atteint jamais le degré de sensibilité de celle de Reinert, la batterie de Matt Lynch (INTRONAUTS), très mise en avant, nous gâte néanmoins de plans riches et réellement éblouissants, créant parfois même un décalage entre la fragilité des atmosphères et la puissance de son jeu. Pas grand-chose à dire sur la basse très organique (de belles parties, comme sur "The Winged Ones", Diamond Light Body") et les nappes de synth-bass de Dave Mackay qui viennent renforcer les célestes paysages sonores.

Conclusion en demi-teinte, donc, et peu tranchée (désolé pour ça). Car "Ascension Codes" est certes un album aventureux, aérien et maitrisé, mais il s'en trouve hélas plombé par ses égarements et son manque flagrant de concision. CYNIC, n'est déjà pas la formation la plus simple à aborder de sa génération, mais là, nous ne pouvons que constater que la surenchère ne lui sied pas et que Masvidal semble s'être perdu dans ses propres exaltations spirituelles. Reste alors deux niveaux d'appréciation de l'œuvre :
- en l'état, dur de tenir jusqu'à la fin, et le 3/5 sera plus que logiquement de mise. Car le résultat s'il n'est pas mauvais, demeure extrêmement peu digeste.
- ou alors on profite des outils dont on dispose pour élaguer le superflu (mais ce n'est pas censé être notre boulot) et là, on frôle le 4/5 et on commence à envisager que cet album possède les arguments pour être le meilleur disque post "Focus". Mais on regrettera alors d'avoir investi dans une version physique, car ce n'est hélas pas ce qui nous est vendu.

… Mais comme nous sommes bons et qu'un peu de cohérence au niveau des notes par rapport à nos propos ne saurait pas faire de mal, imitons CYNIC et visons plus haut.

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- Paul Masvidal (chant, guitare, guitare-synth)
- Dave Mackay (basse, basse synthé, claviers)
- Matt Lynch (batterie)


1. (mu-54*)
2. The Winged Ones
3. (a'-va432)
4. Elements And Their Inhabitants
5. (ha-144)
6. Mythical Serpents
7. (sha48*)
8. 6th Dimensional Archetype
9. Dna Activation Template
10. (shar-216)
11. Architects Of Consciousness
12. (da'z-a86.4)
13. Aurora
14. (du-*61.714285)
15. In A Multiverse Where Atoms Sing
16. (a'jha108)
17. Diamond Light Body
18. (ec-ka72)



             



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