Dans la catégorie « 2016, que m'as-tu encore caché ?», attention, groupe culte en croissance !

KHONSU est la créature Black/Indus/Prog de deux Norvégiens, mise au monde avec fracas en 2012. Une entité céleste jonglant avec les meilleures influences de son berceau, des grattes acérées à la KEEP OF KALESSIN aux délires cosmiques et progressifs d'ARCTURUS, en passant par les trous noirs étourdissants de LIMBONIC ART et le génie inventif d'IHSAHN.

Une aura singulière entoure le Metal de KHONSU, une ombre quasi mystique sur certaines pièces, car bon, Khonsu est quand même un ancien dieu lunaire égyptien ! Attendez-vous aux bidouillages et aux atmosphères de circonstance, on nage en pleine apesanteur ! C'est tout là-haut que le suc indus et prog des zicos ressort, quand vient le temps de nous faire revêtir notre combinaison pour assister au bal étoilé. Mais n'ayez crainte, on a aussi droit à de bonnes volées de bois, des matraquages en règle qui menaceront de désintégrer votre navette, alors ne prenez pas trop vos aises…

Rares sont les combos aussi polyvalents que KHONSU en 2017. "The Xun Protectorate" s'avère un album à tiroirs prouvant hors de tout doute que les Norvégiens connaissent toutes les recettes. Qu'ils s'amusent à nous foutre du Black ravageur aux gros sabots ("Liberator", "Visions Of Nehaya") dans les esgourdes, bâtissent leurs compos sur des riffs ou des trames hyper fédérateurs ("Death Of The Timekeeper", "A Jhator Ascension", qui exploite somptueusement la mélodie de l'intro) ou se hasardent vers un Metal plus expérimental et progressif, chant clair et programmation sensass à la clé ("The Observatory", "The Tragedy Of The Awakened One" et la superbe clôture "Toward The Devouring Light"), Gronbech et Olsen commandent le respect le plus total.

Le seul moment où je me suis un peu ennuyé est durant "A Dream Of Earth" et son riff lancinant dont la saturation me tombe sur les nerfs. Pour le reste, autant en mode brute qu'en style défricheur, KHONSU est diablement délassant et inocule une dose expérimentale audacieuse à sa musique. J'ai hâte de voir les réactions des fans de Prog ; sauront-ils aussi apprécier la facette hyper violente des Norvégiens et vice-versa pour les amateurs d'extrême ? Il y a tant à se mettre sous la dent dans ces huit plages, nonobstant le prologue et l'épilogue, qu'il serait bête de lever le nez dessus.

"A Dream Of Earth" mise à part, chaque pièce de "The Xun Protectorate" se démarque à plusieurs niveaux grâce à une profondeur inouïe pour un groupe aussi jeune. Gronbech est décidément un futur grand de la scène métallique, je n'ai aucune crainte quant à ses prédispositions. Il faut bien renouveler le stock de légendes, n'est-ce pas ? Le Metal est loin d'expirer en plus, ça pétarade dans tous les coins de notre vieille Terre ! Surveillez donc ce malicieux Norvégien, il en impose !

KHONSU est une bouffée d'air frais dans le microcosme progressif. Ardu de s'en lasser quand on kiffe l'éclectisme métallique et la prise de risques. "The Xun Protectorate" est le "Sham Mirrors" nouveau, oserais-je écrire, il est puissant, varié, savoureux, lyrique, agressif et d'une efficacité terrible.

Lancez-vous tête baissée, yeux fermés et les neurones en communion sur cet album. C'est… Un ordre médical venu d'une autre dimension.

Podium : (or) "Liberator", (argent) "Toward The Devouring Light", (bronze) "Death Of The Timekeeper" et "A Jhator Ascension".

Indice de violence : 2/5.