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NAPALM DEATH - Time Waits For No Slave (2009)
Par FIGHTFIREWITHFIRE le 16 Mars 2009          Consultée 7597 fois

"Le temps attend pour ceux qui font le choix de ne pas être des esclaves, et savent profiter du moment présent au lieu de se projeter sans réfléchir vers un avenir incertain…" NAPALM DEATH se veut philosophe avec la présentation de son treizième album en plus de vingt-cinq d’existence, une existence qui l’aura vu créer presque à lui seul un style et s’affirmer comme un groupe incontournable de la scène extrême.

Si les anglais ont mûri et sont plus posés qu’à leurs débuts, cela n’a en rien refroidi leurs ardeurs: "Time Waits For No Slave" est bien un brûlot death/grind ultra rapide et violent à dépulper un âne, peut être même l’un des disques les plus brutaux de sa longue vie.
Il suffit d’écouter les premières secondes de "Strong Arm" pour s’en convaincre. Une guitare lourde et énervée, secondée par une batterie épileptique et un chant de créature infernale évoluant vers le goret pour un résultat apocalyptique qui fait honneur au patronyme du groupe.
Et les ultimes hurlements qui, c’est sûr, ont dû coûté la vie à ce fameux goret, sont à peine achevés qu’il ne faut pas espérer pouvoir reprendre son souffle, l’enchaînement avec le second titre "Diktat" est tellement évident qu’on pourrait penser que le premier morceau n’est pas terminé. Ce sentiment étreint ainsi l’auditeur jusqu’à l’épilogue de cet album assourdissant et dégoulinant de rage et de révolte.

Si le disque est d’une qualité indéniable, c’est sûrement dû au fait que les morceaux ont eu tout le temps nécessaire pour être travaillés et favoriser une sortie la plus aboutie possible. En effet, les titres proposés ici sont issus d’idées en réserve depuis plusieurs années. Sorties des cartons, celles-ci ont subi un savant traitement afin d’obtenir un résultat mûri et maîtrisé.

L’autre fait majeur sur cet album vient du son. Plus massives, plus pesantes, les guitares sonnent plus heavy qu’auparavant et le tout est particulièrement bien mixé pour un rendu digne d’un rouleau compresseur, qui sied à merveille au propos du groupe et sert de la meilleure manière possible des compositions dévastatrices.
De ce côté il est évident que NAPALM DEATH a soigné sa recherche et concentré ses efforts sur la production afin de proposer le son le plus efficace et redoutable possible.

Concernant les paroles, comme cité précédemment, NAPALM DEATH tourne autour de son thème de prédilection inépuisable, la médiocrité humaine en général et ses innombrables conséquences telles que la haine, la violence, l'intolérance, la cupidité… Bref, tout ce qui pousse à gueuler et à vouloir tout détruire sur son passage le soir en rentrant d’une journée de merde…

La guitare survoltée, ultra technique, lourde et tranchante est le ciment principal de titres directs et rentre dedans mais renfermant de nombreux secrets et des structures bien plus complexes qu’il peut y paraître à la première écoute. Soutenue par une basse vrombissante et débarrassée de tout élément superflu, celle-ci ne se départ pas de ce côté groovy cher à NAPALM DEATH présent dans toutes les rythmiques de forte influence death et qui fait une grande partie du charme du combo.
"A No Sided Argument" nous gratifie même de son petit solo bien senti avant une conclusion d’album dantesque et complètement hallucinée.

Quant à la batterie, il n'est pas besoin de s'emmêler dans les qualificatifs: le terme mitraillette suffit parfaitement à la décrire. On visualise très bien le groupe caché derrière une mitrailleuse qui crache cinquante balles à la seconde et troue la peau des derniers survivants d’un combat tout sauf écologique au centre duquel l’auditeur prend une place bien trop visible pour y échapper…

Le morceau titre est peut être le plus varié, avec un refrain extrêmement efficace qui apporte une touche assez atmosphérique, même si ce n’est pas vraiment une nouveauté, le groupe ayant déjà exploré cette voie par le passé.
Certains passages indus acquis des albums précédents parsèment également la plupart des morceaux même s’ils se font assez discrets, le groupe donnant vraiment dans le death/grind pur et dur, parfois dans le thrash, le punk, et délaissant quelque peu les expérimentations.
Un élément qui peut s’avérer dommageable mais est largement compensé par la qualité des morceaux proposés, on n’a pas vraiment le sentiment d’avoir droit à du réchauffé ou du facile tant la hargne que dégage l’opus semble sincère et tant le minutieux travail fourni par la bande éclate aux oreilles.

Le chant est excellent, qu’il s’agisse des hurlements principaux ou des backing vocals de Mitch Harris. Gras et beuglé sur les couplets et plus souvent suraigu sur les refrains et surtout dans les moments de folle tension, il est régulièrement doublé pour accentuer la lourdeur du propos et créer un effet hymne redoutablement efficace. Cette caractéristique, qui pousse les anglais à toujours rechercher le petit détail vocal qui débouche sur un mariage extrêmement subtil avec l’instrumental, est indéniablement leur grande force.

Ceux-ci l’utilisent d’une manière si minutieuse et réfléchie qu’il permet aux titres de tout ravager sur leur passage en leur offrant une puissance imparable.

L’essentiel est donc là: NAPALM DEATH tabasse encore et encore et ne semble pas vouloir relâcher la pression ni réprimer son indignation héritée de ses racines punk après plus de vingt ans d’assauts sonores. Les deux ou trois temps morts ne sont là que pour mieux laisser exploser une rage mise en lumière avec talent et expérience par un combo au parcours quasi sans faute et à la régularité exemplaire.
Les plus exigeants ne se satisferont sûrement pas de ce qu’ils qualifieront de prise de risque minimale et pourront y voir le déclin d’un groupe qui tourne un peu en rond mais nul doute que la plupart des passionnés du genre y trouveront tout de même leur compte avec quelques probables nouveaux classiques ("Life And Limb","Downbean Clique", "Fallacy Dominion","Strong Arm", le choix est vaste...)

Ainsi, sans vraiment se renouveler, NAPALM DEATH propose, une fois n’est pas coutume, un album de qualité qui contient toutes les caractéristiques indispensables à un bon crû. On regrettera peut être le manque de recherche et d’innovation, mais cela n’a jamais vraiment été l'ambition principale d’un groupe sincère et inspiré qui aura le mérite de permettre aux plus sanguins de se défouler sans porter atteinte à l’intégrité physique de leurs semblables (qu’ils méprisent quand même cela va de soi) et d’apporter aux passionnés de musique extrême un nouveau morceau de bravoure.

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   DAVID

 
   (2 chroniques)



- Mark 'barney' Greenway (chant)
- Mitch Harris (guitare, chant)
- Shane Embury (basse)
- Danny Herrera (batterie)


1. Strong Arm
2. Diktat
3. Work To Rule
4. On The Brink Of Extinction
5. Time Waits For No Slave
6. Life And Limb
7. Downbeat Clique
8. Fallacy Dominion
9. Passive Tense
10. Larency Of The Heart
11. Procrastination On The Empty Vessel
12. Feeling Redundant
13. A No-sided Argument
14. De-evolution Ad Nauseum



             



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