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- Style : Carcass, Krabathor, Napalm Death, Pungent Stench, S.o.d., Terrorizer, Anal Cunt

MACABRE - Sinister Slaughter (1993)
Par DARK BEAGLE le 14 Janvier 2022          Consultée 1752 fois

MACABRE ne sort des disques qu'au compte-goutte. Ils n'ont pas la discographie la plus étoffée et si l'on compte toutes leurs pistes, on devrait grosso modo en avoir pour cinq à six heures de musique, ce qui n'est pas bien long quand on y réfléchit (quid de YES ou DREAM THEATER ?). Après avoir sorti un petit EP (ah ça, sept minutes au compteur, c'est vraiment court !), "Nightstalker", le groupe de Chicago revient avec un nouvel opus dans la foulée, plus long et ambitieux que "Gloom", leur précédente réalisation, qui datait tout de même de 1989. En quatre ans, il s'est passé de nombreuses choses, dont pas mal de sordides (de ce côté-là, rien ne change vraiment), un véritable terreau putride pour un groupe qui n'a pas besoin de grand-chose pour sonder les aspects les plus noirs de l'humanité.

La pochette est absolument géniale. Certains jugeront qu’il ne s’agit que d’un pastiche de celle du "Sgt. Pepper..." des BEATLES – et il y a de cela – mais elle est avant tout sa version la plus creepy. Outre le groupe de doux dingues en mode redneck (enfin, je suis à peu près certain du dingues. Doux, ça reste à prouver), nous avons là une belle brochette de gens tout à fait recommandables du moment qu’ils restent loin de vous : le genre voisin un peu flippant, de chez qui émanent d’étranges odeurs. Bref, bienvenue dans l’univers de MACABRE et des tueurs en série et autres joyeux psychopathes ! Les biographes indicibles (comme dirait Lovecraft, ou pas, je ne suis pas dans sa tête) publient avec ce "Sinister Slaughter" seulement leur second album, mais quel album !

Bon, avant toute chose, il faut recadrer le contexte. Nous sommes en 1993 et deux ans plus tôt, le monde entier ou presque a tremblé en découvrant les crimes de Jeffrey Dahmer (941 ans de réclusion criminelle, le truc hautement improbable dit comme ça, mais il n’était pas dans un État qui pratiquait la peine de mort). Nos trublions ont assisté au procès et s’ils proposent une composition sur le bonhomme sur "Sinister Slaughter" ("What’s That Smell?"), ils lui accorderont un album entier quelques années plus tard. La répercussion du procès Dahmer a été telle que beaucoup d’artistes s’en sont inspirés, du Rap au Thrash (SLAYER et son "213" qui fait référence à l’adresse du meurtrier).

Et ce genre de gaillard, c’est le fonds de commerce de MACABRE. Les psychopathes, les serial killers, ceux qui font des tueries suite à un coup de sang. Des gens extrêmes pour une musique extrême. Et chez notre trio de l’Illinois, cela nourrit des textes qui le sont tout autant, aussi bien dans les sujets qu’au travers l’humour noir dont ils sont enrobés. Comme des chocolats. Sauf que cela, vous ne les faites pas goûter à n’importe qui, n’importe quand, n’importe comment. Il y a une corrélation entre les textes et la musique. Entre journalisme, travail de recherche flippant, parodie des actes malheureux de la vie et jusqu’au-boutisme certain (le procès Dahmer et aussi cette légende comme quoi ils seraient allés voir John Wayne Gacy en prison – le clown hideux au-dessus du buste), nous avons à faire à l’œuvre de passionnés. Ok, vous pleurez déjà quand vous percez le thorax d’un papillon, ne fréquentez pas ces types.

Et forcément, la violence de la musique parle d’elle-même. Le fond est toujours Grind, mais ici, le Death se fait un peu plus présent, il y a toujours des relents Thrash et surtout, il ne faut pas prendre ces gars pour des bourrins qui ne savent que foncer pied au plancher. Il y a de ça, mais ils sont bien plus techniques et appliqué qu’il n’y paraît, en atteste quelques titres très élaborés, comme "Zodiac", ouvertement Death, mais avec quelques accroches plus Heavy dans l’âme qui tranchent complètement alors que la batterie suit un rythme insensé. Puis il y a "Mary Bell", le truc que l’on n’attend vraiment pas sur ce genre de disque, un morceau acoustique chanté à la voix claire. Normal, ça cause d’une jeune fille qui a tué deux gamins à onze ans. Ambiance !

Chick chicky boom, chick chicky boom.

Désolé, je détends l’atmosphère. Ça marche bien avec ma fille de deux ans, mais il faut m’imaginer en train de tortiller du cul et secouer des maracas imaginaires (te marre pas, tu fais bien de la air-guitar, toi !). Bref, "Mary Bell" et sa petite reprise à la guitare font figure d’intrus sur ce disque, bien qu’ils préfigurent ce qu’ils feront avec MACABRE MINSTRELS. En plus il s’agit de la seule présence féminine, tout le reste concerne des gars qui se disputent la palme de l’horreur (Dahmer est bien placé, mais il ne faut pas omettre les actes perpétrés par Ted Bundy, Albert Fish ou encore Peter Kürten). Et forcément, dès que "Mary Bell" se termine, vlan, tu te prends une déflagration dans la tronche.

Mais là où MACABRE va également surprendre, c’est au travers un travail fait au niveau des introductions, comme cette guitare hispanisante sur "What The Hell Did You Do?!" ou ces sons qui restent irrémédiablement en tête sur "Vampire Of Düsseldorf", le genre de ritournelle que vous vous mettez à siffler malgré vous. Alors oui, le groupe a une image de rednecks, de mecs bas du front passionnés par la mort et surtout par ceux qui la distribuent de façon fortuite et gratuite, mais il y a un talent d’écriture derrière, des idées à la fois loufoques et lumineuses qui apportent une richesse inattendue à l’ensemble. Certes, cela tourne parfois un peu à vide ("Shotgun Peterson"), mais c’est rare surtout que la formation propose la bagatelle de 21 titres pour un peu plus de 40 minutes de musique. Et pour le genre pratiqué, ça pourrait rapidement devenir très long. Mais il n'en est rien.

Et il y a le cas des paroles, qui vont parfois provoquer des sourires (nan mais rassurez-vous, c’est nerveux, ça ne fait pas rire en vrai. Quoique). Ou qui racontent des situations qui, avec un peu de recherches, vous feront perdre toute foi en l’humanité (enfin, bon, ce genre de disque y contribue quand même pas mal, certains CV font froid dans le dos). Par exemple, "What’s That Smell?" revient sur la puanteur qui régnait dans l’appartement de Dahmer (et plus j’avance dans cette chro, plus je comprends pourquoi les types de MACABRE lui ont consacré un album entier). Or, il se trouve que deux flics sont entrés dans cet appartement. Et qu’ils avaient bien remarqué qu’il y avait un fumet particulier (en fait, un pauvre type qui n’a pas eu de chance et qui se décomposait dans la chambre de ce bon vieux Jeffrey), mais ils se sont dits que ça venait d’ailleurs et sont repartis. Ils auraient pu éviter quelques meurtres avec un peu plus… de flair.

Chick chicky boom, chick chicky boom

Encore une fois, les mecs de MACABRE font froid dans le dos et ont effectué de sacrées recherches pour donner corps à leurs textes, à une époque où ils n’avaient pas Internet. Je peux vous le dire, ça en fait du journal décrypté et du microfilm visionné (enfin, je pense). Et sur "Sinister Slaughter", MACABRE trouve son point d’orgue. Il touche le sublime à l’aide de la sanie humaine. C’est dégueulasse, mais c’est comme ça. Le gros de leurs classiques, il est là. Outre les titres déjà cités, nous pouvons rajouter le terrifiant "White Hen Decapitator" ou encore "There Was A Young Man Who Blew Up A Plane" (ouf !) qui font leur petit effet. Amis de la poésie, foutez le camp, vous n’êtes carrément pas au bon endroit. En revanche, si vous projetez de tuer mémé pour toucher l’héritage, rappelez-vous qu’à part "Zodiac", toutes les personnes énumérées ici ont été capturées, tuées ou se sont données la mort.

Chick chicky boom, chick chicky boom
Chick chicky boom, chick chicky boom

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- Corporate Death (chant, guitare)
- Nefarious (chant, basse)
- Dennis The Menace (batterie)


1. Nightstalker (richard Ramirez)
2. The Ted Bundy Song (ted Bundy)
3. Sniper In The Sky (charles Whitman)
4. Montreal Massacre (marc Lépine)
5. Zodiac (?)
6. James Pough, What The Hell Did You Do ?! (james Po
7. The Boston Strangler (albert Desalvo)
8. Mary Bell (mary Bell)
9. Mary Bell Reprise
10. Killing Spree (postal Killer) (patrick Sherrill)
11. Is It Soup Yet ? (daniel Rakowitz)
12. White Hen Decapitator (michael Bethke)
13. Howard Unrah (what Have You Done ?!) (howard Unrah
14. Gacy's Lot (john Wayne Gacy)
15. There Was A Young Man Who Blew Up A Plane (jack Gi
16. The Vampire Of Düsseldorf (peter Kürten)
17. Shotgun Peterson (christopher Peterson)
18. What's That Smell ? (jeffrey Dahmer)
19. Edmund Kemper Had An Horrible Temper (ed Kemper)
20. What The Heck Richard Speck (eight Nurses You Wrec
21. Albert Was Worste Of Any Fish In The Sea (albert F



             



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