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- Style : Carcass, Krabathor, Napalm Death, Pungent Stench, S.o.d., Terrorizer, Anal Cunt

MACABRE - Gloom (1989)
Par DARK BEAGLE le 21 Décembre 2021          Consultée 1050 fois

Vous avez déjà dû entendre parler des murder ballads, des chansons qui racontent des meurtres souvent sordides. La Country s’est approprié le genre, principalement par des interprètes féminines qui dénoncent les crimes passionnels et les meurtres de femme par ce biais en chantant des histoires vraies. Si cela semble bien américain, ce sont les colons européens qui ont ramené cette tradition orale avec eux et qui l’ont fait perdurer jusqu’à aujourd’hui. Et, aussi surprenant que cela puisse paraître, on pourrait presque affilier MACABRE à ce courant. Presque. Parce que pour le coup, le terme « ballade » est pour le moins galvaudé et que l’humour noir et la nonchalance qui caractérise le groupe dans l’approche des textes l’en écarte totalement.

À la question « peut-on rire de tout ? » les gars de MACABRE seraient certainement tentés de répondre « oui », mais toutefois avec une certaine limite. Après un premier EP de fous furieux en 1987, "Grim Reality", le trio US revient à la charge deux ans plus tard avec "Gloom", qui est son premier véritable album. La recette a un peu évolué en deux ans. Elle est devenue encore plus radicale et nous offre un mélange pour le moins harmonieux de Grind, de Death et de Thrash, avec une brutalité de tous les instants. Pour résumer ce qu’est MACABRE, on peut avancer qu’il s’agit d’une musique qui part en couille. Et c’est cela qui fait son intérêt parce que cela permet à la formation de proposer quelque chose de très diversifié et de complètement barré sans trop en avoir l’air.

La pochette est assez immonde, mais bon, ça sent le manque de moyens tout ça. La production a d’ailleurs tendance à le confirmer. Elle est l’œuvre de Iain Burgess, qui était plus spécialisé dans le Post Punk que dans un style aussi brutal et forcément, elle ne rend pas toujours hommage à ce qui est proposé. En 24 minutes, les frapadingues de l’Illinois proposent 19 morceaux oscillant de quelques secondes à un formidable 2m39 pour la composition finale qui prendrait presque des airs de Death Metal classique. N’essayez pas de blaguer en disant que c’est Prog, ça ne fonctionne pas avec MACABRE.

Nous l’avons vu, le sujet qu’aime traiter le groupe, ce sont les meurtres. Ou plutôt, les tueurs en série, sans distinction de frontières. Ils vont évoquer pêle-mêle Fritz Haarmann, Marcel Petiot (ouais… Cocorico…), Harvey Glatman ou encore Ronald Gene Simmons (rien à voir avec un bassiste à la langue bien longue). Pour le pédigrée de ces gars, je vous laisse faire une recherche internet, elle m’a bien retournée l’estomac et je me suis tapé tout ce beau monde évoqué pour vous causer de ce disque. Ce qui m’amène à cette conclusion : les mecs de MACABRE sont quand même sacrément givrés. Souvenez-vous, j’ai demandé si l’on pouvait rire de tout. Vu l’interprétation qui est faite ici, cela ne laisse pas beaucoup de doutes.

MACABRE, on peut trouver ça rigolo, mais si on comprend l’anglais et que l’on est un tant soit peu empathique, cela peut vite devenir très dérangeant. Le trio a l’art de raconter ses histoires avec une décontraction invraisemblable. Le chant est partagé entre Corporate Death (les screams suraigus) et Nefarious (le côté plus grave, plus growlé), nous assistons parfois à des dialogues pour le moins fumeux ("Embalmer"), à d’autres moments cela prend des directions presque cartoonesques, comme si Bugs Bunny et Daffy Duck se prenaient grave le chou, quand ils ne nous convient pas à un feu de camp sauvage ("Evil Ole Soul", ritournelle redneck de 17 secondes). Et tout cela dans quelque chose qui ressemble à du bordel sonore.

Sauf que mine de rien, MACABRE se veut assez structuré dans ses compositions. La batterie est particulièrement bien en place, la basse se fait entendre assez distinctement, il y a même quelques soli de guitare tout à fait acceptables par moments. C’est assez solide et finalement, malgré les couches d’humour qu’il faut pour présenter pareil disque de la façon la plus candide possible, il y a un véritable travail derrière. Nous n’allons pas évoquer les familles des victimes et ce qu’elles peuvent ressentir face à ce que propose le groupe, mais il y a de la recherche pour élaborer les textes, à une époque où trouver les renseignements nécessaires revenait à fouiller les journaux des bibliothèques ou regarder les chaînes d’information (à ce titre, "Patrick Purdy Killed Five And Wounded Thirty" et "The Green River Murderer (He’s Still Out There)", c’est du journalisme, la première tragédie avait éclaté début 1989 tandis que la seconde n’a été élucidée qu’en 2001, mais avait connu une résurgence en 1988).

Pourtant, le groupe va brouiller les pistes. Les deux premières ne vont pas causer de tueurs en série. La première, "Embalmer", est une espèce de mise en condition, un délire où ils inventent leur serial killer tandis que la seconde va parler d’un concert des WHO qui avait mal tourné, avec plusieurs morts. Ils se trouveraient presque une respectabilité dites donc ! Mais dès "Holidays Of Horror", nous rentrons de plain-pied dans les biographies résumées avec cet humour noir très particulier qui est devenu leur marque de fabrique. Ils n’hésitent pas à appuyer sur le côté parfois très WTF des affaires (comme pour David Brom qui aurait tué sa famille parce que son père et lui s’étaient engueulés à propos du Hardcore qu’il écoutait… Ambiance).

Derrière, ça assure musicalement, cela a déjà été dit. MACABRE ne semble pas se fixer de limites bien définies et se laisse aller au gré de son inspiration. Violence brute, entre Death très primal et Grind survolté, qui vire parfois vers des choses plus Thrash sans que cela ne choque le moins du monde. "Gloom" n’est pas un disque stéréotypé où l’on sait par avance ce que l’on va se prendre dans la tronche. Le groupe va également s’autoriser deux instrumentaux très différents l’un de l’autre. "Cremator" (youhou, cocorico) se veut quasi épileptique, très sauvage dans son approche, avec une urgence somme toute Punk tandis que "Nostradamus" (gros ovni au milieu de tous ces lascars) va se montrer plus atmosphérique, posé et aérien. Une pause de courte durée ou une introduction subtile à un "I Need To Kill" qui lui ne fait pas de quartier.

On termine l’écoute de ce disque brutalisé, molesté, mais pas mécontent. À l’instar des tueurs en série dont ils s’inspirent, les mecs de MACABRE exerce une espèce de fascination morbide tant leur culture à ce niveau est vaste et, quelque part, dérangeante. Après, ça va tellement vite qu’il est facile d’en faire abstraction, mais cela serait se priver d’une partie très importante du folklore autour de ce groupe qu’il est difficile de ranger dans telle ou telle case. "Gloom" est un premier album prometteur, mais ce n’est qu’un hors d’œuvre avant "Sinister Slaughter" qui ne verra le jour que quatre ans plus tard…

Note réelle : 3,5/5.

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- Corporate Death (chant, guitare)
- Nefarious (basse, chant)
- Dennis The Menace


1. Embalmer
2. Trampled To Death
3. Holidays Of Horror (ronald Gene Simmons)
4. Fritz Haarmann The Butcher (fritz Haarmann)
5. Evil Ole Soul (joachim Kroll)
6. Harvey Glatman (your Soul Will Forever Rot) (harve
7. Mcmassacre (james Huberty)
8. David Brom Took An Axe (david Brom)
9. Cremator
10. Nostradamus
11. I Need To Kill (joseph Kallinger)
12. Ultra Violent
13. Rat Man
14. Hay Laurie Dann (laurie Dann)
15. Patrick Purdy Killed Five And Wounded Thirty (patr
16. Exhumer
17. Dr. Holmes (he Stripped Their Bones) (h. H. Holmes
18. The Green River Murderer (he's Still Out There) (g
19. Funeral Home



             



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