Recherche avancée       Liste groupes



      
TECHGRIND SYNCRéTIQUE  |  STUDIO

Commentaires (3)
Lexique grindcore
L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2008 Amber Grey
2011 Orphan
2014 Longhena
 

- Membre : Discordance Axis
 

 Bandcamp (489)
 Facebook (692)

GRIDLINK - Longhena (2014)
Par POSITRON le 12 Juin 2016          Consultée 3177 fois

DIX MILLE AUDIBLES HORIONS A LA SECONDE DÉFLAGRATION CONSTANTE ASSAUT DES SENS DÉSARMÉS HARGNE FORCE INTENSITÉ VIOLENCE VIOLENCE VIOLENCE.

Stop.

Pourquoi ?
Pourquoi "Thirst Watcher" cette trêve rêveuse dès la troisième piste, si tôt dans l'agression qui commençait à peine. On ne sait pas. Alors on pense.

Pourquoi écouter de la Musique ?
La science tente d'apporter aujourd'hui des réponses à ces questions mais ces réponses scientifiques sont pour moi ici quelque peu hors-sujet, d'autant que le peu d'études est souvent contraint par manque de budget à des expériences dérisoires et à un manque de recul décourageant. Tout ­au plus apprendrons nous que les ondes traversant nos tympans entraînent la sécrétion bien agréable d'endorphines et de dopamine et que c'est plutôt cool pour ne pas dire basé.
La philosophie a tenté maintes fois de répondre à cette question, les passionnés pourront lire Schopenhauer, Platon, Kant, Hegel, Nietzche – ou, tiens Kundera ? – et bien d'autres. Synthétiser en quelques lignes des pensées que je découvre à peine me semble au-delà de ma portée, aussi vous laisserai-je le soin de les appréhender.

Pourquoi écouter du Metal ?
Notre chère musique est si souvent violentée pour sa violence, son extrémisme finalement tout relatif que c'en est lassant. Car ses détracteurs lui reprochent aussi, mais souvent s'en rendre compte, sa force évocatrice exagérée si tranchante avec le banal ennui du monde. Une force que l'on retrouve bien heureusement dans bien d'autres genres et sous bien d'autres formes.
Quelle part du genre écoutons-nous pour cette violence maintes fois raillée et pas "pour autre chose" ?
Il y a me semble t-il dans le Metal des idées héritées ou dérivées des principes fondateurs et axiomatiques du Rock. C'est celles-ci qui dérivées de mille et une façons en mille et un sous-genres qui en font la base, l'essentiel de son appréciation. On citera entre autres la théâtralité, l'exagération ainsi que bien sur, l'intensité, l'impact ou la force. La majorité des éléments aimables d'une œuvre rattachée au Metal se retrouvera liée à l'un ou plusieurs de ces principes. (1)

Pourquoi écouter GRIDLINK ?
Pour ressentir à nouveau, plus que cette violence que j'écrivis en majuscules, cette force, intense, pure, inaliénable et que j'espère imperméable au passage du temps. GRIDLINK présente ici des similitudes de fond (plus que de forme) avec "From Mars To Sirius" ou l’agressivité semble parfois apaisée, sereine, belle. L'intensité de "Longhena" est physique, presque matérielle, animée d'une vie et d'une existence irréductible à la notion de genre. Peut-on encore dire que GRIDLINK joue du Grindcore, même taicheunique ?

Je ne sais pas.
On attend de moi ici un travail qui me dépasse : rendre justice au disque. Les guitares sont fulgurantes, urgentes, fébriles. Le trémolo picking fend l'air, transportant l'impromptue mélodie avec une force étourdissante. La batterie avale le rythme, par le blast comme par le fill, hurlant sa maîtrise, ensevelissant le spectre sonore. Jon Chang est pareil à lui-même, son cri est timonier de ce déchaînement, invitant le vocaliste d'ASSÜCK à se joindre à lui lors de l'assaut numéro 10. GRIDLINK se joue de nous, alternant shred, jeux rythmiques, Grind, Tech Death, Post-Hardcore, avec une précision et une clarté impeccables et bla bla je pourrais continuer comme cela longtemps.

Que ce soit au fil de l'histoire ou des découvertes, nous avons tous ressenti, confrontés à la puissance, ce choc terrible, cette fulgurance des sens qui nous entraîna au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau.(2) Hélas le temps cruel prélevant son dû, ses fulgurances se font plus rares tandis que la course à l'extrémisme dégénère et nous lasse.

Écouter GRIDLINK sur "Longhena" c'est s'offrir une nouvelle dose de cette fulgurance, c'est ressentir à nouveau ce que la génération précédente pouvait ressentir sur les premiers ZEPPELIN ou les premiers BLACK SAB'. Les ingrédients en sont bien sûr différents, l'esthétique n'est plus vraiment la même et je ne cherche pas à attirer sur ce disque un brave gars dont le goût de lourd ne dépasserait pas les années soixante-dix. (3)

Quand bien même un extrémisant peu aguerri oserait tenter l'expérience il lui serait possible d'attaquer par une version sans vocalises. Une curieuse démarche qui permet de se concentrer un peu plus sur les instrumentistes sans bénéficier de l'organe inépuisable de Jon Chang. Une expérience un peu différente, fondamentalement ni meilleure, ni moins bonne mais sûrement plus abordable, une autre façon d'écouter "Longhena", ce qui je dois le mentionner, ne consumera que vingt et unes minutes de votre vie.

Les joliettes deux minutes dix-sept de "Thirst Watcher" s'achèvent, et que de mots en si peu de secondes! Il me faut vous quitter chers lecteurs, pour me replonger dans le maelstrom. Pour verser une larme à la mémoire du choc physique que fut la première fois avec "Longhena". Pour verser une larme au contact de cet intensité si humaine. Pour pleurer comme par le cri déchirant de Chang, pleure ce protagoniste qui m'est étranger sur la dernière piste : "So hold on, with regrets and tears/Look to windward".

Pour pleurer, je l'avoue sans honte.

Pleurer de joie.

* * *

(1) Je vous invite à essayer vous-même.
(2) Foultitude de chroniques sur NIME en parlent à leur façon, j'ai relu récemment la chronique du Canard sur "Victims Of The Future" qui lui parle d'"explosion".
(3) J'irais plutôt lui demander ce qu'il pense du controversé GHOST.

A lire aussi en GRINDCORE par POSITRON :


DISCORDANCE AXIS
The Inalienable Dreamless (2000)
Le bleu est une couleur chaude.




DEATH TOLL 80K
The Future Is Yours (2021)
ÖÖÖÖÖ ÄÄÄÄ ÖÖÖÖÖÖ ÄÄÄÄrgggg


Marquez et partagez







 
   POSITRON

 
  N/A



- Jon Chang (chant)
- Matsubara (guitariste, composition)
- Fejardo (batterie)
- Patterson (basse)
- Joey Molinaro (violon session)
- Paul Pavlovich (chant sur 10)


1. Constant Autumn
2. The Last Raven
3. Thirst Watcher
4. Stay Without Me
5. Taibas
6. Retract Perdition
7. The Dodonpachi
8. Black Prairie
9. Island Sun
10. Chalk Maple
11. Wartime Exception Law 205
12. Ketsui
13. Longhena
14. Look To Windward



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod