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NAPALM DEATH - Utilitarian (2012)
Par DARK MORUE le 17 Septembre 2012          Consultée 6853 fois

Hum, oui bon je sais, cette chronique arrive un peu en retard. Faut dire que j'ai mis un bon moment à me décider à me pencher sur ce nouveau NAPALM DEATH, n'ayant été que moyennement enchanté par la livraison précédente tombant trop dans la redite. Roh et puis vous avez vu c'était quoi la Sélection de la semaine dernière hein ? On dirait presque une avant-première en comparaison avec l'ami Kanji, alors râlez pas, non mais. Et puis on a tous le droit à l'erreur d'abord !
Bref, nous parlons donc du... 14ème album de NAPALM DEATH ! Que de chemin parcouru depuis "Scum" quand même... Avec surtout un line-up établi depuis maintenant plus de 20 ans, chose plus que surprenante et rare, encore plus au vu du foutoir incroyable à ce niveau lors de leurs débuts...
Et donc, d'où cette réalisation datée d'un groupe de vieux cons périmés bons pour la casse se retrouve en tête d'affiche sur un webzine aussi surpuissant et merveilleux que NIME hein ? Ben parce qu'évidemment ça met une bonne raclée à tous ceux qui oseraient prendre au premier degré la phrase précédente. Rah les jeunes...

Certes, pas de révolution. Après son virage bien ancré Death Metal, le groupe est revenu à son Grindcore vitriolé et n'a pas changé de style depuis "Enemy Of The Music Business". Et en 2012, il est temps de redresser la barre après une cuvée 2009 n'ayant pas fait long feu dans ma platine, restant toujours bien éclipsée par l'énorme "Smear Campaign"... Et voilà qu'ils recréent la surprise, tout comme viennent de le faire NILE et DYING FETUS (que le monde est petit) en nous refourguant leur meilleur matos depuis une décennie. Du niveau de la bombe nucléaire "Order Of The Leech" oui, si ce n'est plus. Pas de changement de recette, pas de revirement, des petites pointes d'innovation pour faire genre et un gros éclatage de crâne dans les règles.

Parce que les vieux ont encore de la hargne à revendre, et pas qu'un peu. Dès l'intro, l'apocalypse est en marche, jamais on ne s'est mieux senti en terrain connu. Mais le groupe n'avait que rarement autant joué sur les contrastes. On se bouffe des brûlots boulet de canon supersoniques comme "Collision Course", "Protection Racket" ou "Quarantined", avec toujours ces riffs typiques qui rentrent dans le lard et ont fait tout le succès de la formation. C'est méchant, c'est engagé, brutal comme pas possible, musique au final bien moins simpliste qu'on le croit pour un album qui se révèle d'une richesse assez incroyable. Et je ne parle pas que de la participation de John Zorn qui vient shredder du saxophone sur "Everyday Pox" (ça fait même assez mal aux tympans) ou des chants clairs assez surprenants mais auxquels on s'est fait, déjà présents avant mais en moins grande quantité.
C'est plutôt le renouvellement des compositions, les changements de direction qui ne cessent de s'opérer, les ambiances au final multiples bien que baignées de la même lueur rouge sombre, avec cette unité, cette force et cette constance qui bluffent et nous cramponnent les tripes...

Impossible de résister au single "The Wolf I Feed", énorme tube conciliant les riffs bétonnés un poil plus mid-tempo à un énorme travail sur le chant, Harris crachant en duo avec les vociférations de Greenway pour mener sur un refrain sombre et aliénant... Tout comme les passages plus clairs disséminés çà et là qui ne font que mettre d'autant plus en valeur le déballage de furie estomaquant déployé ici... La complainte presque religieuse de "Fall On Their Swords", la martiale et enivrée "Blank Look About Face", tout ça n'est au final qu'une valeur ajoutée à la déflagration environnante, à l'énorme déballage de blasts, aux riffs coup de poing qui fleurissent dans tous les sens, à la section rythmique dévastatrice, au carnage vocal total (avec un léger recul des "gaïa vocals" de Harris néanmoins). Et cette fois, pas la moindre forme de titre faible, on est toujours servi, bien que personnellement je trouve les riffs principaux de "Analysis Paralysis" bien trop proches de "Leper Colony", mieux aurait valu une séparation plus longue que la boucherie effrénée "Nom De Guerre" entre les deux... Ce qui arrive justement quand on ajoute les Bonus Tracks, ne me demandez pas pourquoi.

Les NAPALM DEATH nous servent ce qu'ils savent faire de mieux, et de la meilleure des manières. On enchaîne les brûlots, on tabasse et on laisse les oreilles à vif, pure expression du Grindcore contestataire, engagé et enragé. Paroles toujours emplies de vitriol misanthropique anarchiste (ajoutez les mots que vous voulez), artwork des plus réussis, et sonorisation brute de décoffrage totalement impitoyable, une recette qu'on connaît presque sur le bout des doigts mais qui sonne mieux que jamais, ne digressant de ses fondamentaux que pour laisser la réalité nous rattraper, méticuleux mais jamais froid. Le vétéran qui sait frapper là où ça fait mal, comment, en combien de temps. Tout à sa place. Encore un cri de haine craché à la face d'une société décadente apparemment malade, usée de son système corrompu...
... Et puis merde je vais stopper les clichés anti-capitalistes, pas que je respecte pas mais la musique engagée me fait au final chier, je préfère entendre parler de zombies violant des écureuils plutôt qu'on me hurle ce que je dois penser, non mais. Rah. Zut à la fin. Coup de gueule. Fuck The System.

Tout ça pour dire, NAPALM DEATH a plus ou moins inventé le Grindcore, ce qui est déjà respectable, mais en plus de ça ils se permettent de toujours porter toute une scène sur leurs épaules à l'heure actuelle, le statut de légende n'est absolument pas usurpé. Après bientôt trois décennies de bons et loyaux services, les Britanniques nous font savoir qu'on peut toujours compter sur eux, sachant nous resservir la gifle escomptée relevée d'un peu d'expérimentations piquantes faisant toute la différence, arrivant à surprendre pour au final nous mettre à terre avec toujours la même technique ancestrale. "Utilitarian" restera gravé dans la mémoire des fans et reste une pierre solide apportée à un édifice loin d'être branlant, qu'une seule chose à dire : merci...

Yousufferbutwhy : après toutes ces années, ils nous éclatent la tronche et la nuque avec toujours autant de facilité... Buy or die.

4,5/5.

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   DARK MORUE

 
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- Mark 'barney' Greenway (chant)
- Mitch Harris (guitare, chant)
- Shane Embury (basse, chant)
- Danny Herrera (batterie)


1. Circumspect
2. Errors In The Signals
3. Everyday Pox
4. Protection Racket
5. The Wolf I Feed
6. Quarantined
7. Fall On Their Swords
8. Collision Course
9. Orders Of Magnitude
10. Think Tank Trials
11. Blank Look About Face
12. Leper Colony
13. Nom De Guerre
14. Analysis Paralysis
15. Opposites Repellent
16. A Gag Reflex



             



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