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2003 Killing Joke
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- Style : Two, Joy Division, Black Cross Hotel, Grinderman

KILLING JOKE - Killing Joke (1980)
Par POSSOPO le 5 Janvier 2009          Consultée 8224 fois

Le monde du metal connaîtrait-il ce disque si METALLICA n'existait pas ? Non, absolument pas. En poussant un peu la réflexion, on peut même se demander si KILLING JOKE dans son ensemble, albums des années 90 et 2000 sous le bras, aurait sa place sur NIME. KILLING JOKE plus proche de BAUHAUS que de PANTERA assurément. Et ceux qui trouvent KILLING JOKE difficile à cataloguer sont indéfectiblement des metalleux. Car KILLING JOKE, groupe unique s'il en est, se laisse facilement coller quelques étiquettes. Des étiquettes au lien ténu avec le metal, voici d'où vient la brume qui entoure l'artiste.

KILLING JOKE est punk.
Regardez la pochette de ce premier album, une esthétique qui fait autant penser à CRASS, AMEBIX qu'à quelques précurseurs du grindcore.
Déjà, le sourcil se fronce, les initiés lèvent la main. Je sais, j'ai compris.

KILLING JOKE est post, KILLING JOKE est crrrr, KILLING JOKE est saturé.
Un son refroidi, une basse dure, de premières sensations metal.
Refroidi ? Je continue.

KILLING JOKE est goth.
Jaz Coleman, Robert Smith, même combat rimmel. Et bien au-delà, KILLING JOKE possède un appétit synthétique énorme. Plus loin encore, un goût pour le grinçant et le déshumanisé.
Ah, on y vient enfin.

KILLING JOKE est indus.
Et la boucle est bouclée car, admettez-le si vous le voulez, CRASS et AMEBIX sont également indus (ils le montrent un peu moins, voilà tout). S'il faillait rester historique, on oserait presque donner à KILLING JOKE la paternité du rock industriel.
La boucle est bouclée mais il reste un essentiel, non ?

KILLING JOKE est dance.
Dance…
Mystique, psychédélique, langoureux, sauvage, mélodique, intense, séducteur, glacial, usineux, martial, synthétique… KILLING JOKE est partout, "Killing Joke" est partout.

Premier album qui a tout compris, "Killing Joke" se nourrit de sentiments qu'on retrouvera sublimés au fur et à mesure des évolutions du groupe. "Killing Joke" n'est même souvent qu'un embryon de ses envies futures. Pas tout à fait cependant, ce serait lui rendre un hommage très maigre et très chiche.

En allant chercher loin toutes ses idées, "Killing Joke" nourrit certaines contradictions. "Requiem" se dandine quand "Wardance" saccade le corps. "The wait" thrashise quand "Complications" retourne à du punk très froid. Jaz Coleman sait tout aussi bien hurler sa démence en saturant parfois son organe jusqu'au diable que garder un aplomb soyeux. Et ces contradictions perturbatrices d'une audition au début difficile ont tôt fait de rendre le disque rapidement indispensable, point de convergence et précurseur de tant de mouvements qu'on se demande si la secte londonienne ne connaît pas la prescience.

Est-ce à dire qu'on peut se jeter sur "Killing Joke" les yeux fermés ?
Absolument pas. Et je l'ai déjà dit, l'audition est au début difficile. "Killing Joke" se déguste par petites bouchées. Trop abrupt, trop sec, trop daté également pour se laisser bouloter facilement et par n'importe qui. "Killing Joke" s'apprivoise et chacun prendra son temps avant de pouvoir se faire une opinion définitive sur un disque à l'esthétique multiple, plus largement imbibé de punk, de goth, de new wave, de kraut que de metal, de thrash, de postcore ou de groove metal. Mais ça aussi, je l'ai déjà dit.

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   (2 chroniques)



- Jaz Coleman (chant, claviers)
- Geordie Walker (guitare)
- Martin 'youth' Glover (basse)
- Paul Ferguson (batterie)


1. Requiem
2. Wardance
3. Tomorrow's World
4. Bloodsport
5. The Wait
6. Complications
7. S.o. 36
8. Primitive



             



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