DREAM THEATER, c’est un peu comme IRON MAIDEN en matière de DVD. On l’a bien compris du côté des Américano-canadiens (comme chez beaucoup d’autres…), il faut compenser les années « creuses » en matière d’actualité studio par des live sous format CD et DVD, histoire de rester présent dans le cœur des fans et, très accessoirement, de se faire un max de pognon. Mais force est de constater que les derniers DVD du Théâtre du Rêve étaient bigrement bien foutus. Qu’en est-il de ce Chaos In Motion 2007-2008 ?

Comme son nom l’indique, ce coffret (disponible en version simple 2 DVD et en version deluxe collector de la mort qui tue 2 DVD + 3 CD) se propose de revenir sur la dernière tournée en date du combo. Le changement par rapport aux derniers DVD de DT vient de l’absence d’un concert filmé en intégralité. Il s’agit ici de chansons tirées de différents shows enregistrés aux quatre coins du globe. On a ainsi droit à des extraits de concerts de Rotterdam, Buenos Aires, Toronto, Boston, Bangkok et Vancouver.

La pertinence d’un tel contenu peut être discutée (pas de continuité du show, prestation hétéroclite, qualité inégale des vidéos) mais elle a au moins le mérite de nous proposer une certaine variété. En effet, Mike Portnoy, grand archiviste du groupe, a compilé une set-list très intéressante (introduite par le "Ainsi parlait Zarathoustra" de Richard Strauss). On y retrouve Systematic Chaos joué pratiquement en entier ("Constant Motion", "The Dark Eternal Night", "Forsaken", "The Ministry Of Lost Souls", la magnifique pièce "In The Presence Of Enemies", présentée ici sans coupure à la différence de l’album, ainsi qu’un extrait de "Repentance" interprété avec Mikael Akerfeldt d’Opeth au chant, non indiqué sur le tracklisting mais bien présent au final) mais aussi des titres jamais portés sur DVD jusqu’à présent (notamment "Panick Attack", "Blind Faith" mais aussi "Scarred", présent sur le CD live Once In A Livetime mais absent du DVD 5 Years In A Livetime). Et n’oublions pas le medley final (surnommé pour l’occasion "Schmedely Wilcox") qui passe en revue tour à tour "Trial Of Tears", "Finally Free", "Learning To Live", "In The Name Of God" et "Octavarium".

Certes, on ne retrouve pas sur ce DVD la même qualité d’image que sur un Score par exemple (bien que la prestation de Vancouver soit de très bonne qualité) et cela en rebutera peut-être plus d’un. Cependant, on est loin de la vidéo amateur et tout cela donne même un cachet moins lisse aux performances des Américano-canadiens. Le son m’a tout à fait convaincu avec un bémol toutefois avec la prestation de Toronto (d’où sont extraits "Blind Faith" et "Surrounded") ; signalons d’ailleurs la présence de différents formats sonores (stéréo classique ou 5.1).

Concernant la qualité de jeu des musiciens, je ne vous apprendrais rien en vous disant qu’ils sont monstrueux. On reprochera tout au plus à LaBrie d’être un peu à la ramasse sur certains titres plus agressifs ou certaines envolées, et comme à leur habitude Petrucci et Rudess en font beaucoup… parfois un peu trop ! Myung est égal à lui-même : invisible scéniquement mais tellement indispensable en matière sonore ! Quant à Portnoy, c’est toujours un régal de le voir en live avec une banane perpétuelle.

Ici encore, comme dans Score ou Live At Budokan, DT nous a gâtés en matière de bonus avec notamment un documentaire de 90 minutes sur la dernière tournée en date. Très intéressant pour qui s’intéresse à la vie d’un groupe (et de tous les techniciens qui le suivent) en tournée, il ne propose malheureusement pas de sous-titres en français (et dans aucune autre langue d’ailleurs) : carton jaune à Roadrunner ! Tout cela reste néanmoins facilement compréhensible si vous maniez un tant soit peu l’anglais.

Vous aurez aussi l’occasion de voir les derniers clips ("Constant Motion", "Forsaken", "The Dark Eternal Night") ainsi que les vidéos concoctées spécialement pour les écrans géants lors des prestations de certains titres (cf. ci-dessous). Et vous terminerez par les sempiternels documentaires backstage et la galerie photos.

Une chose est sûre : DT et Roadrunner ne se sont pas foutus de nous et même si ce nouveau DVD n’est pas indispensable, reconnaissons-lui quand même son potentiel à apporter un grand plaisir aux fans de DREAM THEATER, notamment parce qu’il évite habilement l’écueil de proposer une set-list déjà vue et revue dans d’autres DVD. D’ailleurs, pour une fois, la version CD de l’ensemble des titres est présente dans le coffret collector pour un prix tout à fait raisonnable (allez, je retire le carton jaune adressé précédemment à Roadrunner…). Alors, ne vous privez pas de ce Chaos In Motion, il reste hautement recommandable pour peu que vous ayez accroché à Systematic Chaos, puisqu’il fait la part belle à ce dernier album. Pour ma part, je suis aux anges…