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- Style : Cro-mags
- Membre : Generation Kill

PRO-PAIN - Foul Taste Of Freedom (1992)
Par POSSOPO le 4 Novembre 2008          Consultée 5562 fois

PRO-PAIN, ce sont les cendres des CRUMBSUCKERS, prince du crossover thrash des années 80, compagnon de route des illustres D.R.I., CRO-MAGS, M.O.D. et autres SUICIDAL TENDENCIES. Et en 1992, Gary Meskil, Tom Klimchuck et Dan Richardson décident de violer du hardcore. Parce que le hardcore, c'est chaud à l'intérieur. Histoire aussi de revenir à de premières amours jamais oubliées. Accouchement réussi, le bébé s'appelle "Foul Taste Of Freedom".

Et "Foul Taste Of Freedom", c'est mou, c'est mou, c'est mou ! Caractéristique principale qui plombe les envies de s'intéresser à l'un des plus grands représentants du hardcore metallique du début des années 90. En plus d'être mou, "Foul Taste Of Freedom" est un peu froid. Mais ça, c'est la scène New-yorkaise, rugueuse, très rugueuse. Ça démarre mal, très mal. Non vraiment, la batterie traîne un gros boulet, toujours en retard de quelques microsecondes et le pied collé sur la pédale de frein. Les riffs s'adaptent parfaitement à ce manque de BPM. Et le headbang s'avère délicat et un peu contrit.

Pourtant, en 1992, PRO-PAIN fait sensation. Les oracles y voient une alternative à la toute puissance de PANTERA. Peine perdue, PRO-PAIN ne dépassera jamais le statut culte qui collait déjà aux basques des CRUMBSUCKERS. Et pourquoi le gang a-t-il ainsi fait sensation ?
Parce que PRO-PAIN danse bien. En dedans, ramassé sur lui-même mais un style bien à lui, sa force ne demande qu'à exploser. Oui, "Foul Taste Of Freedom", malgré le poids de sa langueur, est plein d'idées bien costaudes. Etat des lieux :

L'hymne poilu : "Foul Taste Of Freedom".
Gary Meskil chante seul, on le croirait plusieurs. On sautille en répétant ces mots : "we are the red, white and blue that you bleed, we have the right to survive and succeed."

Le riff qui calme : "Murder 101".
Thrashisant, bondissant, mieux qu'un cours d'aérobic.

Paf dans ta gueule : "The Stench Of Piss".
Le meilleur exemple des volontés mâles de l'artiste. Lourd et rentre-dedans. Et un solo metal maîtrisé qui débarque comme un cheveu sur la soupe, un cheveu savoureux.

La surprise du chef : "Every Good Boy Does Fine".
Des cuivres mexicains qui alimentent un groove impeccable et saccadé. Un gimmick ? Une facétie ? Juste un beau mariage entre les trompettes hispanisantes et une guitare bien grasse. Ze tube de l'album !

Seulement, il est impossible de ne pas revenir à cette première impression terrible, ce côté mou du cul qui fait chier. Des fesses qui tombent plus encore lorsqu'on analyse à froid la pauvreté de la production. Manque de compression, distorsion mal assumée, organe vocal linéaire. Le responsable s'appelle Alex Perialas, il a déconné. Et PRO-PAIN fait donc du gros metal sans accepter totalement les règles du gros son…Dommageable. Bien léger face à la surpuissance de PANTERA, plus tout à fait aussi artisanal que D.R.I. ou les CRO-MAGS, "Foul Taste Of Freedom" se trouve le cul (qu'il a mou) coincé entre deux chaises, un pied dans le hardcore de l'époque, l'autre qui baigne dans une soupe de velléités fusionnantes qui ne s'expriment que timidement.

Mais croyez-le ou non, malgré toutes les horreurs que j'ai pu dire, les nombreuses fulgurances qui émaillent ce premier album le rendent très largement recommandable. Son sens du groove très body body testostéroné, la conscience terrible de ses multiples faiblesses lui confèrent ce caractère qui manque à beaucoup, cette humanité délectable. "Foul Taste Of Freedom", un disque presque attendrissant qui dissimule maladroitement une sensibilité sincère derrière une virilité trop grande pour lui.
On pourrait voir en cette galette l'avant-garde de futures énormes bombes composées par un futur grand. On se futur tromperait, l'album suivant brisera nos rêves. PRO-PAIN porte mal le costume de géant, habillons-le différemment. Et appréhendons l'objet comme une petite surprise, un one-shot artisanal à ranger dans le rayon des petites bombes méconnues…mais petites…mais bombes quand même.

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   (2 chroniques)



- Gary Meskil (chant, basse)
- Tom Klimchuck (guitare)
- Dan Richardson (batterie)


1. Foul Taste Of Freedom
2. Death On The Dance Floor
3. Murder 101
4. Pound For Pound
5. Death Goes On
6. Every Good Boy Does Fine
7. Rawhead
8. The Stench Of Piss
9. Picture This
10. Iraqnophobia
11. Johnny Black
12. Lesson Learned
13. God Only Knows



             



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