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- Membre : Generation Kill

PRO-PAIN - The Final Revolution (2013)
Par CANARD WC le 20 Février 2014          Consultée 2569 fois

« Après avoir dévoré le monde, le capitalisme se dévorera de l’intérieur » prophétisait Bukowski dans une de ses correspondances. Il n’a jamais été autant question de cela. Notre monde s’écroule doucement, il s’effrite comme un mur qui menace de tomber. De la crise à l’insurrection, du conflit à la guerre mondiale… suffit d’un détail, d’un presque rien pour que tout bascule très vite vers le champ de ruines. Nous le savons tous plus ou moins, mais pourtant nous continuons de mener notre petite vie (« Soyons désinvoltes, n’ayons l’air de rien »). On se voile la face – consciemment ou non - et on prie pour que le « système » tienne encore un peu.

Car malheureusement, il n’y a rien à faire. Ou si peu…

Juste contempler le spectacle tel qu’il est. Seule posture, dernier bastion qui nous reste : crier, lever le poing et soulager sa haine comme on peut. Toutes les vertus en définitive de ce "Final Revolution" de PRO-PAIN, un album pour dire « non » à grand renfort de postillons et les yeux injectés de sang (en option). Si on ne peut « rien faire » contre ce système, il nous reste la conscience pour rester digne. Un peu, beaucoup ou pas du tout suivant les sensibilités.

C’est dans cette dynamique « dynamite » qu’il faut envisager ce "Final Revolution". Un brûlot Hardcore, une cavalcade Thrash désespérée et sauvage. Droit dans le mur, mais en connaissance de cause. Tout dans les riffs basiques et catchy soutenus par un tempo dévastateur. Pas plus, pas moins. La sauce PRO-PAIN n’a pas varié, mais s’est relevée d’une efficacité et d’une virulence qui pourrait rattraper presque tout le monde.

Modèle de ce genre qui gueule en même qu’il fait un bien fou : "Southbound". Lignes de chant vociférantes sur riffs arrêtés et double pédale, PRO-PAIN se convulse, se débat et finit à genoux à la fin de ses morceaux. Les bombes s’enchaînent au fur et à mesure et la machine se répète (l’une des faiblesses de l’album). Il faut sans doute un peu de temps et quelques écoutes pour « comprendre » les bienfaits de ce Metal en colère, pour aimer ce « cri vide » qui soulage. PRO-PAIN finira par vous rendre plus fort, plus dur face à la triste réalité. Mais il faudra aussi passer sur ses carences (une certaine linéarité, cet effet « bloc » caractéristique du groupe et les lignes de chant en forme de beuglements constants qui peuvent saouler à la longue), persévérer et placer le curseur un peu à côté pour adhérer à ce manifeste Thrash-Hardcore.

Vraiment pas génial donc. PRO-PAIN n’est et ne sera jamais qu’un groupe d’habiles faiseurs. Sans vocation mélodique ni prétention esthétique. Ses vertus sont semblables à ce verre d’eau froide qu’on se balance en pleine tronche pour se réveiller quand on pique dangereusement du nez. En ces temps de conscience endormie, "The Final Revolution" est un médicament qui devrait être remboursé par la Sécu. Titre en forme de symbole, le meilleur de l’album, "Can’t Stop The Pain" pose le constat nihiliste sur fond de Metal totalitaire et sans concession. On en ressort groggy. Plus métaphoriquement, après vingt ans d’activisme, il y a ce constat : on n’arrête pas cette machine de guerre qu’est PRO-PAIN (Can’t stop Pro-Pain). Et il fallait sans doute un album de cette trempe pour se remettre un peu d’équerre, un album en forme de coup de poing « pan dans ta gueule » qui file à la vitesse d’un pugilat médiocre. Options : point sur les « i » et pendules à l’heure.

Nous sommes tous – plus ou moins – des esclaves du « système ». On ne veut pas perdre nos jobs pour pouvoir payer les crédits sur 25 ans sur lesquels on s’est engagés, alors on court pour prendre nos métros, on consomme sans réfléchir, on s’assomme devant la télé avant d’aller baiser sagement nos femmes.
Esclaves.
Tous.
À des degrés variables, mais quand même. En attendant que ce « système » tombe nécessairement de lui-même ("All Systems Fail" nous rappelle à juste titre PRO-PAIN), ayons au moins - pour nous-mêmes - la dignité de garder les yeux ouverts.

Sur fond de "The Final Revolution", forcément.


Morceau préféré : "Can’t Stop The Pain"
Ça tue : "All Systems Fail"

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   CANARD WC

 
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- Gary Meskil (chant, basse)
- Adam Phillips (guitare solo)
- Marshall Stephens (guitare rythmique)
- Jonas Sanders (batterie)


1. Deathwish
2. One Shot One Kill
3. Southbound
4. Problem Reaction Solution
5. The Final Revolution
6. Can't Stop The Pain
7. All Systems Fail
8. Want Some?
9. Fall From Grace
10. Emerge
11. Mass Extinction
12. Under The Gun



             



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