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DOOM METAL  |  STUDIO

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ELECTRIC WIZARD - Come My Fanatics... (1997)
Par LONER le 3 Septembre 2008          Consultée 6217 fois

« Je vis [...] des formes encapuchonnées, au milieu de ruines,
avec des visages jaunes maléfiques qui guettaient
par-delà des monuments effondrés. »

H.P. Lovecraft in « Nyarlathotep »



Et ils arrivèrent. Les noirs prophètes de la déchéance, annonciateurs d'un destin funeste où nos âmes erreront à jamais à la surface de la Terre, longue procession d'esclaves d'un culte abominable, prisonniers de leur propre aveuglement...
Voilà maintenant deux ans que les fidèles se passent le mot, chuchotent dans les coins sombres, répandant la Nouvelle où qu'ils aillent: c'est au Royaume-Unis que tout commencera. De la verdoyante campagne britannique, « ils » émergeront pour instaurer le Chaos et célébrer la Mort.

C'est en l'an de grâce satanique 1997 qu'ELECTRIC WIZARD acquiert sa place au bestiaire des entités métalliques maléfiques les plus importantes de l'histoire du doom metal, rejoignant ainsi son mentor CATHEDRAL et d'autres légendes. La formation de Jus Oborn devient par la même occasion le groupe le plus lourd de la décennie, chantre d'un doom visqueux et musculeux.
Car, impossible de le nier, « Come My Fanatics... » est très certainement ce qui s'est fait de mieux en matière de riffs putrides dans les années 90. Et aujourd'hui, ce second opus des diables du Dorset n'a rien perdu de sa force, se révèle toujours aussi envoûtant, toujours aussi ensorcelant.
A l'écoute de « Return Trip », on ne peut qu'imaginer le choc des premiers auditeurs il y a onze ans. Le son est épais, enveloppant, presque palpable. On se noie dans ce maelström de fuzz, on est emporté par cette coulée de basse marécageuse, le tout entraîné par la batterie implacable de Mark Greening. La voix de Jus, encore claire sur leur premier effort, s'extraie ici à peine de cette boue sonique et nous préviens « qu'il nous tuerait tous s'il en avait l'occasion ».
Puis arrive « Wizard In Black », violent, sombre, extrême. L'intro est toute droit sortie du film de zombies anglo-italo-espagnole, « Let Sleeping Corpses Lie », aussi connu sous le titre « The Living Dead At The Manchester Morgue », repris plus tard par ELECTRIC WIZARD pour une de ses compositions. Là encore, le groupe repousse les limites, nous embourbant toujours plus dans une pâte sonore aux teintes cauchemardesques.
« Doom Mantia », à l'inverse, élève le doom de la formation à des hauteurs cosmiques, chargeant l'atmosphère d'une épaisse fumée grisâtre, ambiance propice au décollage immédiat. Le trip se poursuit sur « Ivixor B/Phase Inducer » qui nous branche directement sur le plan astral, le fantôme de HAWKWIND en arrière-plan (« This is yöür cäptain speäking, yöür captain is deäd »).
« Son Of Nothing », mastodonte de roche en fusion dégageant une sulfureuse puanteur, entreprend de nous ramener à la réalité mais ne parviens qu'à nous enfoncer un peu plus dans les limbes. « Solarian 13 », quant à lui, clôt l'affaire à la manière d'un sceau de métal imposé sur une lourde porte de chêne.

Et c'est moites d'une sueur froide que nous arrivons à la fin de l'épuisant mais transfigurant périple, convertis à la noirceur des mélopées chtoniennes, nouveaux adeptes d'un culte grandissant et dont le trône était encore à ériger...

« Et dans la caverne stygienne, je les vis accomplir le rite, adorer la colonne ardente,
et jeter dans l'eau des poignées de végétation visqueuse
qui émettaient des reflets verdâtres dans l'éclat chloritique .»

H.P. Lovecraft in « Le Festival »



Note: 4,5/5

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- Jus Oborn (guitare, chant)
- Tim Bagshaw (basse)
- Mark Greening (batterie)


1. Return Trip
2. Wizard In Black
3. Doom Mantia
4. Ivixor B / Phase Inducer
5. Son Of Nothing
6. Solarian 13
- bonus Tracks Réédition 2006
7. Demon Lung (split 7'' With Our Haunted Kingdom)
8. Return To The Son Of Nothingness (son Of Nothing)



             



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