Déjà en cette année 2019, date à laquelle est sortie cette compilation, la terre d’Ukraine tremblait déjà de l’impatience à peine voilée de son obèse voisin… avec les conséquences actuelles que l’on sait. Alors plutôt que vivre avec des regrets et en attendant la probable mobilisation générale à venir, Roman Saenko et son trio de choc continuaient leurs malsaines besognes, les poumons enflés de haine et de frustration. Si tout comme moi vous suivez scrupuleusement les sorties de DRUDKH, il ne vous aura pas échappé qu’il s’agit donc de la concentration des titres produits dans le cadre des splits avec HADES ALMIGHTY (les ex-HADES, vous savez ceux du pur album "The Dawn Of The Dying Sun" sorti en 1997), GRIFT et PAYSAGE D’HIVER qui n’ont, sans doute et je l’espère, plus besoin de présentation supplémentaire.

Alors si l’intérêt de cet objet est somme toute relatif, il a néanmoins le mérite de compiler des titres plutôt inconnus et de donner sens à cette brève chronique. Certes, les titres présents dans cette compilation ne vont pas renverser la table, il faut dire que l’on n’en attend pas vraiment autre chose de DRUDKH non ? Mais certains sont suffisamment excellents pour demeurer obtenir un peu de cette lumière et attirer l’attention. Je pense notamment au très enivrant "Fiery Serpent" qui combine tout le sel du groupe : longues plages de riffs méditatifs, vocaux acérés qui transpercent cette hypnose continue, batterie en cavale et ambiances patriotes. Suivi comme son ombre par le titre suivant "His Twenty-Fourth Spring" qui envoie à nouveau bien du bois (de forêt of course !). Féroce, contagieusement féroce même, ce titre a tout pour plaire pour le fan de DRUDKH. Il se reconnaîtra.

Forcément déjà avec ces deux titres, on tient cette compilation bien contingentée comme digne d’intérêt, non pas pour grapiller quelques sous, mais bien pour son pouvoir puissant de réunir des titres décidément discrets et qui pourtant n’auraient pas démérité leurs places sur les plus beaux albums du quartette ukrainien. Si les autres titres restent suffisamment bons - ils n’ont pas cette aura supplémentaire propre aux deux que je viens de citer -, nous pourrions cependant faire une faveur supplémentaire à "The Night Walks Towards Her Throne" qui malgré quelques longueurs nous entraîne avec vigueur et bellicisme à arpenter les futurs théâtres d’opérations.

Six titres et quasi une heure de musique, emballez c’est pesé M’sieurs dames. Les grands allergiques de DRUDKH n’auront pas attendu de lire les premiers mots de cette chronique pour fuir et selon toute logique aucun fan ne les retiendra. DRUDKH à cette âme guerrière qui n’a pas besoin d’être sibylline ni de s’attirer une quelconque place au règne du contentement. Les Ukrainiens tracent toujours leur route sans jamais se retourner. Pourvu que ces types s’en soient donnés à cœur joie sur les champs de bataille, et ce n’est pas fini. Mais qu’ils nous reviennent. Jamais le Black Metal ne leur dira assez merci !