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BLACK MéLANCOLIQUE  |  STUDIO

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- Style : Afsky, Grift
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DRUDKH - All Belong To The Night (2022)
Par DODO DILDO le 27 Décembre 2022          Consultée 2962 fois

Depuis le premier album, en 2003, DRUDKH propose un Black Métal atmosphérico-folklorico mélancolique unique. Après presque 20 ans et une belle dizaine d’albums, que retiendra-t-on de la discographie du groupe ?
"Forgotten Legends" et "Autumn Aurora" avec leurs ambiances forestières très réussies jetaient deux jolis pavés dans la mare. Le plus guerrier "The Swan Road", bourré de riffs peu inspirés à la production approximative, n’avait rien de fulgurant. En 2006, cette erreur de parcours fut corrigée avec "Blood In Our Wells" et plus particulièrement le morceau "Solitude" qui ancra définitivement le son si particulier du groupe. La trop longue et ennuyeuse aparté purement instrumentale "Songs Of Grief And Solitude" qui sortit la même année fit office d’expérimentation ratée. En 2007, à la fin de sa chronique de l’album "Estrangement", Possopo proposait d’en profiter avant que la recette DRUDKH ne commence à pourrir, si ce n'était pas déjà le cas. La surprise fut la sonorité différente de l’album suivant "Microcosmos". Surprise malheureuse puisque les compositions étaient absolument inintéressantes. En 2010, Le droit chemin fut partiellement retrouvé avec l’inégal "Handfull Of Stars" qui renoue avec la féerie sur le morceau "Downfall Of The Epoch" durant lequel Thurios montre l’étendue de sa rage vocale. En 2012, "Eternal Turn Of The Wheel", plus cohérent et atmosphérique, enfonça le clou. C’est en 2015 que sortit le bijou "A Furrow Cut Short". Les riffs, le chant, la mélancolie, tout est magnifique, l’apogée est atteint. L’enchantement perdure dans l’album suivant "They Often See Dreams About The Spring" surtout sur le premier morceau "The Sky Is Covered With A Stormy Roof", qui restera l’une des plus belles offrandes de toute leur discographie. Alors qu’attendre de ce douzième long format ? Tout dépend à quel camp vous appartenez.

Si on se glisse du côté des détracteurs blasés par presque 20 ans de linéarité musicale, l’écoute des premières secondes de "Нічний" (The Nocturnal One) énervera instantanément. On comprend immédiatement que cet opus n’est pas celui du renouveau. Même construction des compositions pendant 10 minutes. Mêmes ralentissements, mêmes accélérations sporadiques, mêmes nappes de riffs nostalgiques. Les quatre propositions ne sont pas mauvaises mais le sentiment de déjà déjà déjà vu est inévitable. Pour couronner le tout, la production n’est pas équilibrée, la double grosse caisse sonne très mal et la basse est trop en retrait. Est-ce un manque de moyens, d’envie, de sérieux, ou de compétences ? Les onze albums précédents étaient déjà de qualité sonore très inégale. Pas de chance, celui-ci est un mauvais cru de plus.

Mais si on se glisse du côté des fans enthousiasmés par presque 20 ans d’ensorcellement musical alors l’écoute des premières secondes de "Нічний" (The Nocturnal One) émerveillera instantanément. On comprend immédiatement que cet opus peut faire partie des meilleurs du palmarès. Les compositions qui dépassent presque toutes 10 min paraissent parfois trop courtes, on voudrait que cette drogue pour oreilles ne s’arrête jamais. Les ralentissements apaisent, les accélérations rassurent. Les nappes de riffs dispensent toujours autant de mélancolie. Les quatre propositions sont excellentes et le sentiment de déjà vu console les âmes en quête d’émotions. Lors de sa chronique de l’avant dernier opus du groupe, notre chroniqueur Erwin commençait par un "Non, Roman Saenko n'est pas mort !". Cette expression anodine prend un sens bien plus grave sachant que le leader et les autres membres du groupe sont Ukrainiens et qu’ils viennent de la ville martyre de Kharkiv. L’état de dévastation avancée de cette zone fait raisonner l’album comme un appel au secours. Les cris de Thurios donnent des frissons et semblent tout droit sortis du champ de ruine. La haine du combattant, les appels de l’enfant sous les décombres, les pleurs d’une mère à jamais inconsolable. Tout est dans cette voix qui tord les boyaux. Les morceaux s’enchainent et les larmes montent. DRUDKH n’est plus magique. DRUDKH est tragique. Le titre de l’album "tout appartient à la nuit" en dit long. Le premier morceau est rageur, se calme, puis se relance avec un ajout de guitare sèche qui adoucit la dernière partie. "Млини" (Windmills) allie lenteur et colère pour finir en apothéose de cris de détresse. Pas facile de sortir de ce cafard envoutant quant à l’écoute de "Листопад" (November) on semble renvoyé sur le front de l’Est avec Thurios qui crie toujours plus fort. "Поки зникнем у млі" (Till We Become The Haze), le dernier morceau de l’album fait office de conclusion métaphorique morbide et poétique.

"Jusqu’à ce que nous devenions le brouillard"…..

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   DODO DILDO

 
  N/A



- Roman Saenko (guitare)
- Thurios (guitare, chant)


1. The Nocturnal One
2. Windmills
3. November
4. Till We Become The Haze



             



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