De retour aux affaires avec cinquième LP, AS I LAY DYING met en lumière l’hyperactivité de son leader frontman. En effet, ce dernier a eu le temps de nous pondre deux opus de son side project complètement barré (AUSTRIAN DEATH MACHINE, votre serviteur ne peut que chaudement vous le recommander) avant donc de se concentrer à nouveau sur son groupe dit "de base".
Le combo s’entoure avec sérieux de Adam Dutkiewicz (le guitariste lead de KILLSWITCH ENGAGE) et Daniel Castelman à la production mais également de Colin Richardson et Martyn Ford au mixage.
Il en ressort clairement un virage sur l’identité sonore du groupe : le Metalcore est désormais clairement mélodieux, s’écartant de l’entrée Hardcore comme des premières années extrêmes de la formation.
La voix de Tim est vraiment davantage modulée : toujours aussi efficace et puissante certes, elle gagne en mélodicité, notamment en compagnie de la prestation de Josh Gilbert pour toutes les voix claires. Les refrains sont ainsi plus "abordables" ("Anodyne Sea" certes même si cela devient un poil gonflant sur "Parallels" et "Anger And Apathy" voire quasiment peu judicieux sur "Upside Down Kingdom" ou "Vacancy"), les breaks et autres bridges vraiment dans l’esprit des cadors du genre ("The Blinding Of False Light").
Attention, n’allez pas pour autant considérer que AILD baisse sa garde et donne dans le easy listening dans le genre. Si "Anodyne Sea" s’amuse à alterner un bon gros son avec un refrain ultra "popisant", les lead de grattes viennent avec intelligence donner un côté aérien qui fait mouche. Mais Tim, auteur de tous les textes de cet opus, n’en oublie pas de se rappeler à nos bons souvenirs : "Beyond Our Suffering", titre ouvrant ce "The Powerless Rise", permet d’assurer la jonction entre AUSTRIAN DEATH MACHINE et donc AS I LAY DYING : bourrin, féroce et puissant à souhait côté voix et soutenu par des murs de grattes, le Metalcore est à l’honneur. Un "The Plague" est par la suite une déflagration dans son genre.
"Without Concession" porte un peu plus loin son nom : la densité des choeurs gonfle ce morceau qui navigue intelligemment sur les guitares lead qui se répondent vraiment bien tout au long de l’album ("Parallels"). Une chose est certaine : cela a du bon clairement un peu de stabilité dans un line-up.
C’est ainsi que des titres comme "Upside Down Kingdom" par exemple mettent en lumière l’osmose des deux artistes à la six cordes, permettant d’obtenir de nombreuses ambiances mélodieuses et efficaces (on peut ajouter "The Blinding of False Light" dans la même veine).

En un peu moins de 45 minutes et 12 morceaux, AS I LAY DYING remet les choses au point et se donne enfin les moyens d’attirer le regard sur sa proposition musicale : un Metalcore qui devient davantage abordable (ah, la fameuse maturité) sans pour autant donner le sentiment de vendre son âme au diable commercial.
Toutefois sans grande originalité, ce "The Powerless Rise" est un bon album, homogène et relativement accrocheur.
Le solo de "Condemned", intéressant, met en lumière la très faible place offerte à cet exercice. Un regret à l’écoute des compétences indéniables affichées par le duo officiant au poste.
Ce constat vient contrebalancer la présence trop importante à mes oreilles de Josh Gilbert sur des refrains voix claires trop stéréotypés et qui finissent par tourner en rond car peu renouvelés. En guise de comparaison, je vous défie de résister au refrain de "The Only Constant Is Change" qui vous fera immanquablement heabanguer ! Comme quoi, quand on veut, on peut...

Saluons ici l’entreprise de progrès que cette équipe a su réaliser, au bénéfice de sa musique et d’un Metalcore, quoique plus classique, mais en rien déplaisant. Au contraire.

Note réelle : 3,5/5.

Top : "Anodyne Sea", "The Plague", "Beyond Our Suffering", "The Blinding Of False Light".