AS I LAY DYING, au moment de livrer son sixième L.P "Awakened", est un groupe avec le vent en poupe… Il vient de fêter ses dix ans, publiant pour l’occasion un best-of amélioré ("Decas"), se produit dans les grands festivals de Metal (Mayhem Festival) et annonce l’arrivée aux manettes du futur nouveau-né de Bill Stevenson (qui a travaillé sur les produits NOFX et RISE AGAINST notamment) qui sortira chez Metal Blade Records.

"Awakened" confirme et amplifie la dynamique de AILD : le line-up se stabilise (pas de changement), Tim compose toutes les paroles des onze morceaux officiels (il existe une version limitée avec deux démos) et place l’album dans les références du genre côté durée avec 42 minutes. En se penchant sur le contenu de l’album, vous noterez au final dix compositions et un instru/intro vraiment quelconque - j’entends par cela qu’il ne méritait en rien un titre et une plage – à savoir "Washed Away".

AS I LAY DYING est un combo plutôt malin, avide de la théorie de l’évolution de Darwin : pour survivre, il faut savoir s’adapter à son milieu. Ainsi, en ouvrant leur carrière dans un Deathcore/Metalcore bien furax et agressif, les Américains ont su au fil des années faire évoluer leur son : Josh Gilbert est apparu au chant clair, contrebalançant la voix furieuse de Tim Lambesis. Si au départ de cette prise de risque la mayonnaise ne prenait pas vraiment, la faute à des refrains niaiseux et trop fades, force est de constater que le duo a su trouver le dosage adéquat. J’en veux pour preuve un "Cauterize", véritable tube qui s’ouvre sur un hurlement de Tim mais qui prend ensuite un vrai sens Metalcore avec un refrain où le premier se place en retrait pour mettre l’autre en avant. Malin et intelligent.

C’est ainsi que la force de AS I LAY DYING perdure : j’avoue être littéralement et systématiquement emballé par la voix de Tim Lambesis. Il sait conserver ce chant tellement Deathcore et si habité qu’il fait mouche à chaque fois. "A Greater Fondation" poursuit sur une veine plus grave et grasse mais sans lourdeur : pas de sentiment d’overdose, tous les titres demeurent furieusement aérés, assez dingue pour le signaler. J’en veux pour preuve mon titre préféré de cet opus, "Wasted Worlds" qui ne pourrait que ravir un mordu de FIT FOR AN AUTOPSY par exemple : la frontière avec le Deathcore est vraiment toute proche et il est évident que le groupe s’amuse à flirter ainsi, comme laissant un peu de longueur sur la longe du chien pour mieux tirer dessus pour le ramener dans le "droit" chemin.

Josh Gilbert prend donc une place plus conséquente que jamais, pour le meilleur ici : les riffs sur "Awakened" sont ultra punchy et entrainants ("Whispering Silence", avec son intro proche d’un LINKIN PARK), permettant de mettre en avant son énergie derrière le micro. Le duo se répond intelligemment ("Defender") tout au long de cet opus. Côté énergie et heabanging, pas de souci non plus décidément : tout au long de cet album, vous ne serez pas ménager. Un petit solo bienvenu de-ci, delà (l’excellente "No Lungs To Breathe", l’introduction puis le break sur "Defender", "Tears Out Of My Eyes" par exemple), le riffing traditionnel du groupe dont je raffole ("My Only Home"), sorte de cavalcade… Bref, couplé à une production soignée et aux p’tits oignons, difficile de bouder son plaisir avec cette cuvée 2012.

Vous l’aurez donc compris, AS I LAY DYING brise une forme de plafond de verre avec ce "Awakened". Rien de révolutionnaire dans le genre (il faut le faire pour réussir cet exploit dans le Metalcore) mais un sentiment de réel plaisir, écoutes après écoutes, sans aucune lassitude. Un très bon album dans le genre, qui fait du bien aux cages à miel pour les mordus d’énergie.

Note réelle : 3,5/5, arrondie logiquement à la note supérieure face à la discographie jusqu’alors...

Top : "Wasted Words", "Cauterize", "No Lungs To Breathe", "Tears Out Of My Eyes".