Les E.P qui suivent les sorties studio, je ne vais pas vous faire un dessin, généralement cela sent les fonds de tiroirs (d’autres diront que "ça pue")…

En 2010, "We Are The Void" a clairement divisé (cf nos chroniques et les différents commentaires collectés depuis). Revenir deux années plus tard avec ces cinq titres nécessite une explication.
En effet, cet E.P doté au passage d’un artwork bien raté compile les ajouts de la version deluxe sortie quelques semaines après la date officielle, histoire de nous ruiner, nous les fans aveugles qui nous sommes jetés sur la première version physique ainsi que les traditionnels tracks réservées au seul public nippon. Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi un tel traitement de faveur, car cela se répète années après années et ce, avec différents combos.

Je vous vois donc venir : "Allez Fenryl, tu vas donc nous proposer ici les cinq unreleased tracks de la galette, à savoir donc les mauvais titres non retenus lors de l’arbitrage final !"…
Oui, mais non…
D’expériences, et pour avoir eu la modeste confirmation par quelques musiciens lors des différents Hellfest passés côté presse, la sélection n’est pas toujours le résultat du choix du groupe lui même. Le producteur, le "label" ou d’autres personnes arbitrent le choix. Objectivement, je vous l’accorde, j’ai du mal à croire que DT n’a pas en 2010/2012 avec une telle carrière encore cette possibilité de contrôle mais allez savoir, pourquoi pas ?!
En tout cas, il est donc légitime de se dire que ce qui nous attend sera sans grande valeur…
Et pourtant, détrompez vous !

Les fondamentaux sont là : Stanne, comme toujours irréprochable. On clôt le sujet.
Les claviers sont bien là, très (trop diront certains) présents, semblant prendre par moments (trop souvent) le dessus sur les guitares notamment (notamment sur "Zero Distance"), sans pour autant en faire une généralité. A ce titre, "Out Of Gravity" avec son riffing classique et son côté "valsant" se révèle vraiment un bon titre. Quel plaisir de regoûter à des leads de guitares bien audibles. Globalement ici, on se rapproche d’un IN FLAMES. Le constat sera rapidement le même avec "To Where Fires Cannot Feed" où seule la voix rauque de Stanne maintiendra la filiation vers DARK TRANQUILLITY plutôt que vers leurs compatriotes. Ici, le break claviers/basse est trop long, brisant la dynamique et ne permettant pas de mettre véritablement en valeur le solo. "The Bow And The Arrow" reste de la même veine, avec ce clavier qui phagocyte les guitares. L’instrumental "Star Of Nothingness" est plus un interlude qu’une véritable composition au sein de cet ensemble.

Un peu moins de 20 minutes de Death très Mélodique au programme ici en compagnie des suédois de DARK TRANQUILLITY. La question n’est évidemment pas de savoir si ces morceaux avaient ou non leur place sur le L.P directement lié à leur création. Il s’agit ici de savourer des compositions de qualité, il va de soi DT oblige, très/trop propres sur elles : quelques saturations supplémentaires étaient espérées sincèrement, un peu moins de claviers sans doute également.
Globalement qualitatif mais moins marquant que de coutume, "Zero Distance EP" est à découvrir pour maitriser parfaitement l’évolution du groupe au début des années 2010, dans l’attente d’un véritable sursaut d’orgueil comme évoqué déjà à l’époque.

Note réelle : 2,5/5 arrondie à la supérieure.

Top : "Zero Distance", "Out Of Gravity".