Contexte : initialement cette chronique aurait dû paraître en Décembre 2022. Je suis donc très en retard, ou très en avance pour cette année. Tout dépend du point de vue.

Aaaaah cette période de l'année où les décos et marchés de Noël apparaissent dès la Toussaint, pendant que Mariah Carey décongèle joyeusement sur le rebord d'une fenêtre.

Vous m'en voulez pas mais moi je préfère les ambiances citrouilles et têtes de mort. Donc je me suis dit que c'était le timing parfait pour exhumer ce dernier WEDNESDAY 13 de ma hotte blindée d'albums à chroniquer. Et autant être claire tout de suite, c'est pas un cadeau…

Même la magie de Naoweeeel ne peut rien pour ce "Horrifier". Je comprends toujours pas comment le groupe a pu autant rater cet album…

Le problème ne vient pas du style pratiqué, qui est relativement conventionnel pour du WEDNESDAY 13 ; toujours cette tambouille Punk-Neo-Horror Metal avec quelques petites touches d'Indus disséminées subtilement à travers la galette (l'intro du titre éponyme). Et maintenant complétée par les sonorités Carpenter-iennes ("Severed") qu'on a pu découvrir sur le précédent skeud.

On peut pas dire non plus que ce "Horrifier" soit trop linéaire… Ah quoique si ! Ça parfois on peut le dire ! Surtout quand on pense à ce duo de l'enfer que constituent "Christine: Fury In The Night" et "The Other Side". À lui tout seul il démontre parfaitement le concept de la dilatation du temps ; plus on se fait chier, plus il passe lentement. D'ailleurs, petite pensée pour "Insides Out" et ses élans Sabbathiens ratés, quand on les compare avec ceux de "Hell Is Coming".

Mais ce n'est pas le principal souci de cet album, car objectivement l'alternance de style des compos est bien gérée, les morceaux sont efficaces et certains sont même plutôt catchy ("Return To Haddonfield", "You're So Hideous", "Halfway To Grave"). Seulement l'enthousiasme retombe très vite à chaque fois… Plombé par une chape d'ennui qui s'étale sur absolument tout le skeud.

Clairement on dirait que le groupe joue sous Xanax. C'est flagrant sur "It's A Good Day To Be A Bad Guy". Un titre fortement inspiré, pour ne pas dire copié, sur le tubesque "I Walked With A Zombie" (les oreilles averties auront déjà remarqué cette tendance à l'auto-pompage avec l'intro de "Exhume And Devour"). Logiquement ça doit être sautillant et allégrement débile ! Et bien non. Enfin le titre a peut être été pensé comme ça mais dans les faits on a juste droit à du pilotage automatique sans entrain. Ce qui a le don de rendre le refrain parfaitement horripilant.

Verdict : ce skeud est décevant. C'est comme si un gymnaste terminait son super enchaînement par une révérence et lâchait dans le même temps un pet tonitruant. C'est grossier et gênant… Et surtout, ça vient entacher (sans mauvais jeu de mots) la discographie du groupe, qui était bien plus qualitative ces dernières années.

2,5/5 arrondi à 2/5.