WEDNESDAY est de retour ! En ce début d’année 2015 il semblerait que Joseph Poole a enfin pris son temps pour sortir un nouvel album. Mais pas n’importe quel album, Mercredi innove et pour la toute première fois il se lance dans un concept album.

Évidement les thèmes des textes sont toujours basés sur l’horreur, le macabre, les monstres toussa toussa… Mais chose exceptionnelle l’album garde une cohérence textuelle et musicale du début à la fin !

Déjà la première piste brille par sa simplicité et son atmosphère peu rassurante qui introduit à merveille les morceaux suivants. Rien qu’à la première écoute je me suis dit que c’était la meilleure intro de skeud que WEDNESDAY 13 n’ait jamais réalisé (et en me repassant sa disco je ne démords pas de cette position), ce qui est plutôt bon signe pour la suite.
Et effectivement on est sur une bonne voie. Là où les précédents skeuds du bonhomme, après un départ en fanfare, finissaient par faire décrocher les auditeurs, celui-ci captive et arrive en toute simplicité à nous tenir éveillés et concentrés sur la musique.

Le joyeux bordel de Glam-Horror Punk-Metal a été savamment décomposé et ré agencé de façon un peu moins brouillonne pour fournir cet opus. Le son de WEDNESDAY 13 s’est durci et se rapproche plus de ce que peut faire ROB ZOMBIE, la preuve avec "Keep Watching The Skies" et sa rythmique Indus. Mais que les fans se rassurent, le côté Punk de Mercredi ne s’est pas évaporé on peut le retrouver rapidement sur "Astro Psycho Galactic Blood Drive" mêlé à des accents Thrash, ou dans le Metalcore de "Over Your Dead Body". Quoi des bouts de Thrash et de Metalcore chez Joseph ? On aura tout entendu !
Et bien non, si vous voulez encore être surpris, vous pouvez aussi jeter une oreille sur le pachydermique "Planet Eater - Interstellar 187" qui est composé quant à lui de gros blast beats et de riffs bien Black Metal, ajoutés à une ambiance spatiale et lourde à la fois.

Tiens, justement, parlons-en des ambiances ! WEDNESDAY s’en foutait un peu avant, à part sur "Skeletons" et "The Dixie Dead", habituellemen c’est plus l’efficacité des compos que leur atmosphère qui compte. Et pourtant sur cette galette de nombreux synthés sont utilisés sur la majorité des titres pour appuyer l’histoire. Par exemple "I Love Watching You Die" est une sorte de ballade entre Indus et New Wave qui fait bien ressortir le côté froid de la mort et la mélancolie du personnage. "Bloodline 666", l’interlude, possède un côté fantomatique, grâce aux synthés qui imitent des cloches tubulaires à la façon de la BO du film l’Exorciste, ce qui lui donne un côté très prenant. Et qui permet aussi à "Serpent, Society" de s’imposer en rampant sur le devant de la scène, laissant le champ libre à Mercredi pour nous susurrer des allitérations en « ssss » (le sifflement du serpent).

Il y a un réel travail de la part de WEDNESDAY 13 sur ce skeud, pour l’instant c’est le plus abouti de sa discographie, même si quelques morceaux sont un peu plus plats que les autres ("I Ain’t Got Time To Bleed", "Over Your Dead Body" ou "Monsters Of The Universe" qui est décevant comme final).
Néanmoins on sent un réel désir d’évolution chez ce monsieur, qui demande peut-être de se défaire de ses anciens travers (comme composer moins mais mieux) pour aboutir. Dans tous les cas Joseph Poole est sur une bonne piste il faut juste qu’il continue en ce sens pour éviter les titres brouillons.

"Monsters Of The Universe : Come Out And Plague" c’est un peu comme un film d’horreur sympa. Ce n’est pas un nanar, ni le film le plus terrifiant que vous verrez de votre vie, mais il vous permet de passer un bon moment et vous accroche quand même.

3,5/5 arrondi à 4/5.