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DEATH MÉLODIQUE  |  STUDIO

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MISANTHROPE - ΑxΩ (alpha X Omega: Le Magistère De L'abnégation) (2017)
Par T-RAY le 20 Février 2018          Consultée 5202 fois

Vous devez vous demander pourquoi la chronique de l’une des plus grosses sorties de l'année 2017 en matière de Metal français a mis autant de temps à paraître sur NIME... Alors que la très grande majorité des sites d’information musicale Metal francophones, ainsi que la plupart des webzines, ont chroniqué ce dixième album studio de MISANTHROPE dans la foulée de sa parution, fin octobre dernier. Et vous avez raison car il s’agit là d’une question fort légitime, à laquelle je répondrai en deux temps.

Je répondrai d’abord en quatre mots : Nightfall In Metal Earth. Ce qui suffira pour beaucoup de nos lecteurs fidèles et la plupart de nos détracteurs. Oui : sur NIME, on prend régulièrement le temps nécessaire à l’assimilation totale d’un nouveau L.P., à plus forte raison s’il est l'œuvre d’un artiste éclectique et disposant d’une riche carrière. Parce que l’on croit savoir que les réactions à chaud ne sont pas toujours les meilleures, et pas forcément la façon la plus idoine de rendre grâce au travail d’un artiste. Surtout celui d’un TEL artiste, qui n’usurpe en rien cette appellation.

Je répondrai ensuite ceci : parce que (presque) chaque cuvée de MISANTHROPE est un millésime et que sa cave est désormais fournie en plusieurs grands crus, ce serait une faute de goût de ne pas procéder à une dégustation méticuleuse de ce jeune nectar, appelé à rester dans les mémoires gustatives après quelques années de vieillissement. Car un album de nos raffinés compatriotes a beau s'écouter et s'apprécier relativement facilement, si tant est que l’on soit un minimum ouvert d’esprit, le chroniquer est une toute autre paire de manches. La tâche exige une application permanente, à chacune des écoutes, puis à chaque phrase.

Car MISANTHROPE a particulièrement soigné l'écriture, la composition, les arrangements et l’enregistrement de son "ΑXΩ (Alpha X Omega : Le Magistère De L'Abnégation)". Ce dixième opus a pris quatre ans pour succéder à "Ænigma Mystica", lequel détient le record de maturation d’un nouveau cru des Franciliens, puisqu'il avait mis cinq années à succéder à "IrréméDIABLE". Ce que mon estimé confrère Dark Morue avait fort justement souligné à l'époque. Pas de record pour ce dixième album studio, donc, mais un processus de création long et d’une extrême précision.

C'est avec un plaisir non feint que l’on renoue avec les aventures de “l’Alceste de Haine”, héros de l'œuvre de MISANTHROPE depuis des temps immémoriaux (les années 1990), durant douze morceaux sur chacun desquels il y a tant à dire. L’objectif d’une chronique n'étant toutefois pas de proposer une analyse de chaque titre mais plutôt du tout qu’ils forment ensemble, permettez-moi d’abord de vous dire que "ΑXΩ (Alpha X Omega : Le Magistère De L'Abnégation)" est supérieur à son prédécesseur de quelques degrés. Aucun titre n’a été bâclé et la formation tricolore renoue avec des sommets de mélodie addictive.

Quelle beauté que ce Death Mélodique que déploie MISANTHROPE sur plus de la moitié de cet opus, tantôt rude et agressif (et fort épique sur “La Fabrique Du Fataliste”, thrashisant sur “Me Suivras-Tu ?”, encore plus explosif et Thrash sur “Épuration”, abrasif sur “Ardente Psychopathophobie”) tantôt exubérant et accrocheur, à l’image du splendide “Un Cantilène Pour Célimène”, au lyrisme et à l'expressivité inégalés sur tout l’album ! Le chant de Philippe Courtois de l’Argillière, entre growls malfaisants et élans de voix claire, y est remarquable.

Ces cinq morceaux contiennent à eux seuls davantage d'idées que certains groupes de pur Melodeath n’en mettent dans leurs albums à eux. Merci, d'ailleurs, à Anthony Scemama, dont les guitares flamboient tout au long de ce disque. Et malgré un son précis et une production calibrée, l’enregistrement “live in studio” de l'album, tous instruments ensemble, permet à chacun d’entre eux, de la basse aux claviers, de la batterie aux guitares, évidemment, de prendre sa juste place, et à la musique de prendre vraiment corps. Un corps dont chacun des organes vibre, s’active de la vie qui lui est insufflée par un MISANTHROPE tout à fait inspiré.

Parfois, ce corps a quelques défaillances, d’abord à l’occasion d’une "Noyade Abyssale" un brin trop agressive, son Death Metal manquant d’accroche, puis d'un "Galatia" Heavy Metal dont on retient trop peu. Mais durant soixante bonnes minutes, ces défaillances sont bien rares. En bon historien du Metal Extrême, MISANTHROPE s’offre, comme toujours, des escapades hors du spectre du Death Mélodique. D’ailleurs, le quartette francilien refuse depuis toujours tout étiquetage définitif, et transgresse ici-même, encore, les limites du classement.

Comme sur cet hommage à peine déguisé à CELTIC FROST, "Aux Portes De La Basilique De Gilles de Rais", à l’atmosphère occulte, aux “Ugh!” Tom-G-Warrioresques et aux riffs Heavyssimes et râpeux. Comme sur le Hard Rock à la française de "Melissa & Darvulia", groovy, simple mais efficace. Comme sur le morceau-titre, aux fulgurances Black Metal Sympho bienvenues. Comme sur le très Doom "Âpres Vagissements", qui conclut l’album sur une note pesante et lancinante. Et surtout, comme sur cette power-ballade raffinée et charnelle qu’est "Vénus Callipyge". Un titre qui encapsule tout l’esprit vénéneux de MISANTHROPE. Un esprit qu’il nous tardait de retrouver, au bout de quatre années.

Fort de ce retour remarquable et remarqué, MISANTHROPE laisse derrière lui cette légère baisse de régime qu'était "Ænigma Mystica". Et prouve qu'à bientôt trente ans de carrière, il sait toujours proposer une suite intelligente aux aventures rocambolesques et mystiques de son Alceste. Intelligente textuellement, mais surtout intelligente musicalement. Sans pervertir ses fondamentaux Death Mélo tout en veillant à apporter à ce dixième effort studio la variété stylistique inhérente à l’ensemble de sa discographie, la formation francilienne rappelle qu’elle fait toujours partie des meilleures dans le paysage Metal tricolore. Et qu'elle domine toujours le podium des artistes francophones dans le genre.

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   T-RAY

 
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- S.a.s Philippe Courtois De L'argillière (chant)
- Anthony Scemama (guitare, claviers)
- Jean-jacques Moréac (basse, claviers, programmation)
- Gaël Féret (batterie)


1. La Fabrique Du Fataliste
2. Noyade Abyssale
3. Une Cantilène Pour Célimène
4. Melissa & Darvulia
5. Aux Portes De La Basilique De Gilles De Rais
6. Ardente Psychopathophobie
7. Vénus Callipyge
8. Me Suivras-tu ?
9. Epuration
10. Galatia
11. A X Ω
12. Âpres Vagissements



             



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