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BRUTAL DEATH/GRIND  |  STUDIO

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- Style : Aborted, Deadfuck
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BENIGHTED - Necrobreed (2017)
Par T-RAY le 1er Mai 2017          Consultée 3922 fois

“Remember, Sully, when I promised to kill you last?
- That’s right Matrix, you did!
- I lied!
- Wagwaaaargh!”

Rien d'étonnant au choix de cette réplique culte du "Commando" de Mark L. Lester, starring Schwarzenegger himself, pour introduire "Leatherface", l’un des titres du huitième rejeton studio de BENIGHTED. Elle aurait pu introduire tout l’album. Car la référence est au poil.

Dans cet actioner totalement et intrinsèquement 80s et Reaganien, Arnie, alias John Matrix (finesse…) est papa d’une toute jeune Alyssa Milano. Il est surtout colonel à la retraite d’un commando d'élite, porte des troncs d’arbres fraîchement abattus à même l'épaule et fait des blagues de merde sur Boy George. Mais lorsqu’on lui enlève sa fifille, avec la traître complicité d’un de ses anciens subordonnés, pour l’obliger à déclencher un abracadabrantesque coup d'État dans une république bananière fictive d'Amérique Centrale, le super soldat retrouve tout son savoir-faire. En l'occurrence briser des nuques, arracher du mobilier urbain à mains nues, tailler la couenne de sbires à l'accent chicano et (accessoirement) tout faire péter à l’arme à feu et/ou aux explosifs.

C’est un peu le programme que propose BENIGHTED pour la défense de son dernier-né. Avec le même résultat : un jeu de massacre mémorable. Mais avec infiniment plus de finesse. Malgré le gore. Malgré le malsain. Malgré l’infect, que l’imagerie et les textes de l’album colportent. On ne se refait pas. L’objectif de cet assaut musical en règle est le même que celui du colonel Matrix, de toute façon : défendre son enfant chéri, ce “Necrobreed” dont on attendait beaucoup, pour confirmer définitivement la stature internationale du combo stéphanois et sa position dans le peloton de tête du Death mondial. Oui, mondial, car très peu de groupes sont capables de produire une musique aussi violente, protéiforme et maîtrisée que BENIGHTED. Une brutalité ultime capable d'être accrocheuse et jamais lassante : la marque de fabrique du groupe. La production Made in Germany est encore une fois au top, sur cet album. Quant aux musiciens...

Ils attaquent très fort sur “Reptilian” qui, en une poignée de secondes, pose le talent éclatant de BENIGHTED pour créer une musique où Death et Black Metal, Grind et Hardcore forniquent aussi salement et opportunément. Le groupe manie ses armes avec autant d’aisance que Schwarzy n’emploie les siennes dans “Commando”. Dès ce premier morceau, on retrouve l’une des qualités de longue date du groupe : la maîtrise vocale. Un mélange entre growls Death, screams Black, hurlements Core, pig squeals... Autant de registres dans lesquels ce dingue de Julien Truchan excelle.

La rythmique est impressionnante : le choix de Romain Goulon (ancien de NECROPHAGIST) pour reprendre les fûts était l’une des nouvelles les plus prometteuses en vue de cette sortie. Et le bonhomme assure, techniquement, furieusement. Côté basse, l’autre nouveau venu, Pierre Arnoux, fait le boulot, avec ce petit plus que constituent ses vocaux additionnels. Les guitares, elles, fusent et enquillent les parties d’inspiration Black et les plans purement Death/Grind avec une facilité déconcertante. “Reptilian”, donc, une tuerie pour ouvrir les hostilités. Un tube, même. Et ce n’est que le premier.

Ce travail de titan sur les voix se reconnaît aussi dans le soin du choix des guests de l’album. D’abord, Trevor Strnad, hurleur de The BLACK DAHLIA MURDER à la versatilité déconcertante et reconnaissable entre mille, sur “Forgive Me Father”. Ce morceau aussi fait la part belle à des riffs totalement Black dans l’interprétation. Un petit trésor de violence. Puis Arno, de BLACK BOMB Ä et NO FLAG, sur un “Cum With Disgust” qui exhale le Grindcore et ne fait aucun quartier. Sans oublier la douce et vicieuse Asphodel de PENUMBRA, sur l’introductif (et pervers) “Hush Little Baby”. Le groupe s’offre également un featuring de la langue française sur “Necrobreed”, le morceau éponyme, et sur “Versipellis”. Du plus bel (et morbide) effet.

Tous les refrains ou presque sont mémorables, et plus seulement mémorisables. Exception faite du moins percutant "Reeks Of Darkened Zoopsia", seule baisse de régime du groupe en 40 minutes. Ce qui représente un tour de force pour un art aussi brutal que celui des Français. L’art de placer les accélérations fulgurantes à vous rompre la colonne, de ralentir le tempo pour poser des ambiances poisseuses, de sauter d’un genre de Metal extrême à l'autre sans que la rupture n’apparaisse lourde, forcée ou hors de propos. L’art aussi de disséminer quelques effets sonores fort malsains de-ci, de-là, histoire de renforcer encore l’atmosphère macabre du disque sans pour autant se prendre au sérieux.

L’art, également, de ne pas trop délayer sa sauce (au sang). Bref, “Necrobreed” porte à son paroxysme le style BENIGHTED. Le très vicieux “Leatherface”, encore lui, le démontre avec aisance, avec ses passages Doomy fort inquiétants. Le terminal “Mass Grave” en fait de même, mais avec Thrash et Hardcore passés la moulinette. Rien ne sert néanmoins de lister ad libitum les copulations intermetalliques de cet album. Elles sont de toute façon plus fertiles les unes que les autres. Au fait, “to breed” en anglais veut dire “se reproduire”. Quant à “necro”, je ne vous fais pas de dessin (ni de traduction). L’engeance dont vient d’accoucher le quintet stéphanois en 2017 est proprement monstrueuse. Pour le départ de l'un de ses géniteurs, Olivier Gabriel, BENIGHTED ne pouvait rêver meilleur événement.

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   T-RAY

 
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- Julien Truchan (vocaux)
- Olivier Gabriel (guitare)
- Emmanuel Dalle (guitare)
- Pierre Arnoux (basse, vocaux additionnels)
- Romain Goulon (batterie)


1. Hush Little Baby
2. Reptilian
3. Psychosilencer
4. Forgive Me Father
5. Leatherface
6. Der Doppelgaenger
7. Necrobreed
8. Monsters Make Monsters
9. Cum With Disgust
10. Versipellis
11. Reeks Of Darkened Zoopsia
12. Mass Grave



             



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