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CONVERGE - All We Love We Leave Behind (2012)
Par ISAACRUDER le 14 Mai 2015          Consultée 3357 fois

Sacralisé grâce à une trilogie d’excellence, CONVERGE est devenu intouchable. Intouchable depuis "No Heroes", dernier bon disque du groupe, qui était encore cette puissance sans limite et sincère qui fait CONVERGE. Un passage de la sincérité, du dépassement des limites et du chaos comme point d’orgue, à la superficialité la plus grossière d’"Axe To Fall", premier pas franchi dans le désert de la banalité. Vanté pour sa puissance destructrice – dont les moyens sont complètement aux antipodes pourtant de la force d’impact de ses prédécesseurs – "Axe To Fall" assurait son rôle comme la chanteuse est payée pour se trémousser devant les soldats au front, qui bavent devant une beauté enrobant un fond sans aucun intérêt. Et comment attaquer "All We Love We Leave Behind" maintenant que CONVERGE est proclamé pape parmi les papes du Hardcore Moderne ? Suivez le guide.

Pour résumer "Axe To Fall", il suffit de le comparer à "Expendables". C’est gras, c’est bourré de plans exagérés et beaufs, et toute cette pétarade n’est qu’au service du Spectacle avec une trame principale aussi dense que la chevelure de Madame de Fontenay. Succession de plans techniques vite assimilés et recrachés aussitôt, "Axe To Fall" était l’exact contraire d’un "Jane Doe" ou d’un "You Fail Me" : un cliché vivant, un album sans aucune surprise. Là où CONVERGE cultivait le dynamitage de l’attente, l’érosion des structures et l’éclatement des formats, "Axe To Fall" rigidifiait le jeu, ne jouait plus avec l’auditeur; tout était donné, de manière aussi frontale qu’une purée dégustée la tête la première.

Et elles sont sorties les critiques dithyrambiques. CONVERGE l’Incroyable, CONVERGE Le Monstre, CONVERGE Le Rouleau-Compresseur, et j’en passe. "All We Love We Leave Behind", monument dans leur discographie, claque magistrale et boulet de canon musical? Pas si sûr. Car passé "Aimless Arrow", finement exécutée et qui renvoie à "You Fail Me" par son chaos maîtrisé et le chant de Jacob si expressif ("I'm that aimless arrow lost from my very start violence without purpose born of broken hearts"), on rentre dans le vif du sujet : "All We Love We Leave Behind" est le successeur de "Axe To Fall" en droite ligne. "Trespasses" en est l’exemple le plus probant, morceau vomitif à base de riffs Thrash dégueulasses et insipides. Thrash qui constitue au moins les trois-quarts de l’album, ce qui s'avère écœurant au possible. Où est passé le CONVERGE transpirant, vif et impertinent qui pouvait te plomber l’ambiance sans se soucier de toi sur "You Fail Me" et mêler le génial riffing sans concession à l’émotion sur "Heaven In Her Arms" ? Adieu les plans fouillis et les enchainements improbables, "All We Love We Leave Behind" est une compilation de morceaux sans cohérence et sans génie.

Des sursauts viennent égayer la fête pluvieuse malgré tout comme le déluge groovy "Sadness Comes Home", entaché encore une fois de passages Thrash abrutissants ou "Glacial Pace" et ses couplets géniaux, souillé encore une fois de passages Thrash abrutissants…Quoi je me répète ? Non, c’est CONVERGE qui se répète et qui manque d’imagination ou de sincérité. Aussi puissant certes qu’un Roundhouse Kick de Chuck Norris, "All We Love We Leave Behind" est aussi vite jeté qu’un de ses films, car dépourvu de toute émotion véritable, de celles qui vous font frissonner grâce à des morceaux si sauvages et si vécus. Rappelez-vous le diptyque "First Light/Last Light" de "You Fail Me" et comparez-le à un "Vicious Muse" aussi dansant et intéressant que du Katy Perry. Ce qui est désespérant dans "All We Love We Leave Behind" c’est la propension qu’a CONVERGE à ironiser sur sa propre musique, comme s’il se moquait de toute cette violence en enchaînant des plans dont même ANVIL ne voudrait pas. On relèverait presque la tête avec le titre éponyme si son refrain n’était pas aussi quelconque. Au secours à l’aide, envoyez lui une bouée, le poids de sa banalité l’envoie vers le fond !

Il n’y a pratiquement rien à sauver de ce nouvel album, abrutissant comme une émission d’Arthur et vide de sens. Encore pire qu’"Axe To Fall", dont il reprend les mauvais côtés en les accentuant et en délaissant le peu d’émotions qu’il procurait (on parle de miettes hein), "All We Love We Leave Behind" est aussi vite écouté qu’oublié, la faute à une mise en avant du riff puissant au détriment de la mélodie; la faute à un son qui est devenu trop propre et qui assagit l’ensemble, faisant ressembler CONVERGE à une voiture bien lustrée et aussi superficielle que son propriétaire. Alors c’est bien maîtrisé certes, il y a de la technique certes, mais quel ennui ! Et quand on sait que le nom de l’album vient de la tristesse éprouvée par Bannon quand il abandonne ses chiens pour partir en tournée, on a tout dit.

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   ISAACRUDER

 
  N/A



- Jacob Bannon (chant)
- Kurt Ballou (guitare, chant)
- Nate Newton (basse, chant)
- Ben Koller (batterie)


1. Aimless Arrow
2. Trespasses
3. Tender Abuse
4. Sadness Comes Home
5. Empty On The Inside
6. Sparrow's Fall
7. A Glacial Pace
8. Vicious Muse
9. Veins And Veils
10. Coral Blue
11. Shame In The Way
12. Precipice
13. All We Love We Leave Behind
14. Predatory Glow



             



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