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OMEN - Escape To Nowhere (1988)
Par DARK SCHNEIDER le 30 Avril 2015          Consultée 2590 fois

« Don't judge a book by its cover » ? Testons cela.

L'illustration de couverture, qui tranche singulièrement avec les précédentes, nous renseigne de fait que ce quatrième album est celui du changement. OMEN se serait-il mis au Glam Metal ? Aurait-il vendu son âme au Dieu Mainstream qui avait alors séduit tant de métalleux à cette époque ? Comment cela aurait-il été possible, pour un groupe qui à peine un an plus tôt montrait un net penchant pour le Thrash ? Non, contrairement à ce que l'on pourrait croire cet album ne donne pas dans le Glam ou le commercial outrancier, mais quelque chose s'est passé. Petite explication. OMEN, officiant depuis ses débuts sous la houlette du label Metal Blade, produisait eux-même leurs albums. Mais à force de persévérance, le groupe s'est construit un following de plus en plus conséquent, et ce fut en pleine ascension que J.D Kimball quitta le groupe. Cela ne décontenança pas le label, qui n'hésita pas à investir encore plus sur eux, ce qui en contrepartie se solda par une certaine perte de contrôle de la part de Kenny Powell, leader jusque là incontestable. En 1988, OMEN revient donc avec un nouveau chanteur, Coburn Pharr, et surtout un véritable producteur, qui n'était autre que Paul O'Neill, bien connu pour son travail avec SAVATAGE, et cela devait entraîner une grande évolution musicale.

Ce qui frappe d'emblée à l'écoute de "Escape To Nowhere", c'est le ralentissement drastique des tempos. Alors plutôt largement porté sur le Speed, OMEN se met ici à aligner les mid-tempos voire carrément des titres lents. C'est simple, il faut attendre le 6ème morceau pour qu'enfin le groupe appuie sur la pédale d'accélération, et quand l'on a usé sur la platine les précédentes œuvres du groupe, ce constat choque véritablement. Et le pire c'est que le tempo redescend aussitôt passé la 6ème piste ! Et à ce petit jeu là, OMEN y laisse des plumes. Un changement quelque peu contre nature, et l'on sent que la patte de Paul O'Neil n'y est certainement pas étrangère. Il suffit d'écouter le morceau titre pour s'en convaincre : une longue montée en puissance, certes épique, mais surtout très théâtrale comme du... SAVATAGE ! Ce n'est évidemment pas une coïncidence. Le chant de Coburn Pharr achève de nous convaincre : le chanteur donne tout, y met toutes ses tripes, s'impose bien plus que ce qu'il fera deux ans plus tard avec ANNIHILATOR, mais sa voix sonne surtout comme une sorte de mix entre Dan McCafferty de NAZARETH et... Jon Oliva de SAVATAGE. Cela dit, le title track est peut-être le meilleur morceau de l'album, mais avons nous vraiment affaire à du OMEN, ou plutôt du OMEN featuring Paul O'Neil ? Le questionnement est plus que légitime.

Cette perte évidente d'identité aurait pu être tout à fait acceptable si l'album se tenait bien, mais ce n'est pas le cas, l'édifice est bien branlant. Déjà, que vient faire là cette reprise de GOLDEN EARRING avec son fameux "Radar Love" ? Totalement hors-contexte, OMEN n'est pas WHITE LION. "Thorn In Your Flesh" est une tentative de hit single bizzaroïde, un étrange mid-tempo qui tente à la fois de sonner catchy sans trahir les racines Metal du groupe, le résultat laisse à désirer et pourtant le morceau réussit à faire son petit chemin sur les ondes. "Nomads" et "King Of The Hill" peinent à s'envoler, la carlingue étant surchargée. Heureusement, que l'énergique "Poisoned" vient mettre un coup de fouet dans tout ça. Les titres d'ouverture et de clôture sont aussi de très bons moments.

Kenny Powell ne semble guère à son aise sur ce disque. Il avouera plus tard, que malgré tout le respect qu'il a pour Paul O'Neil, que cette collaboration s'est avérée peu fructueuse, les orientations imposées par le producteur menant le groupe dans une impasse, on ne lui donnera pas tort. Il est criant que Powell ne parvient pas sur ce disque à laisser le champ libre à son expressivité. Tous ces riffs et rythmiques quelques peu pachydermiques et trop dépouillés ne lui siéent guère.

"Escape To Nowhere" n'est pas un mauvais album, il propose même quelques très bons moments. Mais il est impossible de ne pas penser qu'OMEN a fait le mauvais choix. Si Coburn Pharr délivre une performance habitée, la comparaison avec Kimball est trop rude pour lui, le chant de Pharr étant quelque peu conventionnel pour l'époque. L'orientation SAVATAGienne de l'album, la reprise qui n'a rien à faire là, la tentative de hit single... OMEN n'a pas viré Glam comme le présuppose la pochette, mais n'est plus vraiment lui-même pour autant. L'ensemble est bien bordélique, et pourtant il s'en dégage tout de même une certaine ambiance, on accordera du coup quand même les trois étoiles, de justesse. Cela n'empêchera pas le groupe de se lancer dans la première véritable tournée de sa carrière... avant de splitter.

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   DARK SCHNEIDER

 
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- Coburn Pharr (chant)
- Kenny Powell (guitare)
- Jody Henry (basse)
- Steve Wittig (batterie)


1. It's Not Easy
2. Radar Love (golden Earring Cover)
3. Escape To Nowhere
4. Cry For The Morning
5. Thorn In Your Flesh
6. Poisoned
7. Nomads
8. King Of The Hill
9. No Way Out



             



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