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OMEN - Warning Of Danger (1985)
Par DARK SCHNEIDER le 12 Mars 2015          Consultée 2717 fois

Les arpèges sombres qui ouvrent le morceau "Warning Of Danger" sont trompeurs. A l'écoute de cette intro, on pourrait croire qu'OMEN ait décidé d'orienter sa musique vers des contrées obscures. Une intro presque Doom en fait. Mais il ne nous faudra que 30 secondes pour nous rendre compte que peu de choses ont évoluées : en effet, très vite la guitare s'emballe, et c'est reparti pour une chevauchée épique au grand galop, dans la continuité directe de "Battle Cry". Et non, pas de grand changement pour ce second album d'OMEN, qui reprend les choses là où elles s'étaient arrêtées un an avant, seuls les rythmiques et les tempi se font un peu plus variés. "Warning Of Danger" a tout de la séquelle sans grande surprise et qui donc ne peut égaler son aîné. Pour autant, il est inutile de faire la moue. Kenny Powell et ses troupes parviennent toujours à faire revenir à la surface nos fantasmes inavoués, tel ce désir brûlant de nous prendre pour des guerriers barbares, n'hésitant pas à couper les têtes des importuns qui entravent notre chemin.

Et J.D Kimball, lui, a su profiter de sa vie écourtée pour les accomplir, ces fantasmes. Armé de sa hache de bataille, il entonne à qui veut l'entendre de se méfier du danger. "Warning Of Danger", premier morceau de cet album du même nom, s'impose d'emblée comme un nouveau classique des américains. On en attendait pas moins d'eux. Le Axeman survol de fait tout l'album de son imposant charisme. Sa voix, toujours aussi voilée, est gorgée d'un feeling impétueux. Maniant avec habilité les moments de retenus et les envolées lyriques, donnant parfois même l'impression d'une certaine fragilité, qui est en fait synonyme d'une classe débordante.

Kenny Powell lui sert alors sur un plateau ses compositions aux styles personnels et affirmés, mais formant un ensemble tout de même un peu inégal. Le lancinant "Make Me Your King" a tout du morceau lassant, qui nous barbe dès la première écoute. "Battle Cry" ne contenait aucun moment d'une telle faiblesse. L'instrumental véloce V.B.P, loin d'être désagréable, donne tout de même un peu l'impression d'être là pour remplir le disque. "March On", comme son nom l'indique, tente de nous restituer une marche guerrière censé galvaniser notre petit cœur de métalleux, mais le groupe est loin d'accoucher d'un hymne aussi intense que le morceau "Battle Cry", même si la conviction qui émane du chant le tire vers le haut. Enfin, avouons aussi que "Termination" n'est pas vraiment à la hauteur de son sujet. Cette tentative de flirt avec la science-fiction (le Terminator de James Cameron évidemment), se contente de quelques effets vocaux peu avenant sur le final pour donner cette teinte futuriste. Non, clairement, OMEN est bien plus à l'aise avec les univers de fantasy. D'ailleurs, l'intro "Premonition" semble en total décalage avec "Termination", n'étant absolument pas raccord avec l'ambiance SF.

Reste que OMEN est toujours en mesure d'accomplir des faits d'armes d'une redoutable efficacité. "Red Horizon" reprend cette fameuse formule typique du groupe : la guitare tagada surboostée qui ne laisse aucun répit. Enfin si, un break tout en arpège au milieu vient casser le rythme du morceau, bien vu de la part du groupe. "Ruby Eyes (Of The Serpent)" est l'autre grand moment speed de l'album (quasi Power Metal). Encore un classique d'ailleurs, qui brille grâce à ses lignes de chant mélodiques et entraînantes. "Don't Fear The Night" apporte de son côté de la variété avec son intro façon ballade qui aboutit sur un titre Heavy au refrain très appuyé. Enfin, l'album se clôt sur un titre plus développé et ambiancé que les autres, "Hell's Gates". On retrouve sur celui-ci la même ambiance épico-doom que durant l'intro du title track, mais sur tout le morceau. J.D Kimball fait une fois de plus des merveilles en insufflant une atmosphère de lyrisme épique d'une profondeur peu commune pour l'époque. Ce titre est intelligemment placé sur l'album, car il en est incontestablement le sommet artistique.

Finalement, "Warning Of Danger" est un album qui aura tout pour plaire à l'amateur de Metal épique. Son principal défaut demeure le fait qu'il soit dans l'ombre de son prédécesseur culte. OMEN ne parviendra pas en effet à réitérer deux fois le même exploit, et restera d'ailleurs condamné à vivre essentiellement sur le succès de "Battle Cry". "Warning Of Danger" n'en propose pas moins quelques pièces de choix même si OMEN se contente de faire du OMEN. Le talent de Kenny Powell ne s'est pas évaporé en si peu de temps, et ne parlons même pas de J.D Kimball. Profitons en, car ce ne sera pas toujours le cas !

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   DARK SCHNEIDER

 
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- J.d. Kimball (chant)
- Kenny Powell (guitare)
- Jody Henry (basse)
- Steve Wittig (batterie)


1. Warning Of Danger
2. March On
3. Ruby Eyes (of The Serpent)
4. Don't Fear The Night
5. V.b.p
6. Premonition
7. Termination
8. Make Me Your King
9. Red Horizon
10. Hell's Gates



             



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