Trois albums en trois ans. Une belle performance pour OMEN. De nos jours cela relèverai presque de l'exploit, c'était pourtant très commun à cette époque. Mais pour sa quatrième année d'existence, pas de LP en vu pour OMEN, juste cet EP intitulé "Nightmares". Un disque au contenu pas franchement indispensable, mais scellant définitivement la première partie de carrière du groupe. Au menu : deux nouveaux morceaux, une reprise d'un petit groupe australien et trois pièces de choix extraits des trois LP précédents. Un produit un peu bâtard donc, sorte de single augmenté afin de proposer également une espèce de mini best-of, on peut s'interroger sur la pertinence de la démarche.

Ce qui va nous intéresser ici, ce sont forcément les morceaux inédits. Le titre "Nightmares" étonne par son rythme thrashy, dans la veine de certains titres de "The Curse", confirmant alors les envies musicales d'OMEN à ce moment. Mais ce qui surprend le plus, avec le recul, c'est de constater à quel point on est stylistiquement proche de ce que MANILLA ROAD proposera un an plus tard avec "Out Of The Abyss", leur album le plus... thrashisant ! Il est évident que ces deux là s'inter-influençaient, OMEN privilégiant cependant la concision, "Nightmares" n'atteignant pas les trois minutes. Cependant, si ce morceau aurait pu trouver sa place sans souci sur les LP du groupe, il ne se serait pas forcément fait remarquer. Du bon travail, mais méritait-il de bénéficier de l'honneur d'un EP ? On se le demande. Heureusement, "Shock Treatment" marquera nettement plus nos esgourdes. Toujours en-dessous de la barre des trois minutes, toujours dans une veine Thrash, nous rappelant quelque peu les moments les plus speed de METAL CHURCH, Shock Treatment porte très bien son nom, un décrassage en règle de nos tympans, ça bastonne. On peut d'ailleurs ce dire que c'est plutôt ce titre qui aurait mériter de donner son nom à cet EP.
Pour clore les hostilités, OMEN nous offre l'unique témoigne live du groupe publié à cette époque, avec le regretté J.D Kimball au chant. Doté d'un son plus que correct, cette reprise de "Whole Lotta Rosie", certes sans surprise musicalement, n'en déménage pas moins. Ça envoie du bois et ça nous rappelle à quel point cette bonne vieille rythmique Rock'n'Roll dont la paternité revient à Chuck Berry peut se montrer ravageuse avec une bonne dose de disto et de l'énergie à revendre.

Les trois morceaux extraits des albums antérieurs n'apporteront évidemment strictement rien à ceux qui les possèdent déjà. On notera juste que le choix de ces titres montrent bien cette volonté de présenter la facette la plus directe et thrashy d'OMEN. Pas un choix idiot d'ailleurs, c'était plutôt bien vu en cette année où le Thrash régnait aux USA, et OMEN se défendait bien dans ce domaine.

"Nightmares" semble avant tout être un petit EP sorti pour faire patienter les fans, et tenter au passage de faire découvrir le groupe aux profanes. Son importance au sein de la discographie d'OMEN se verra accru du fait qu'il s'agisse – malheureusement ! - du dernier enregistrement du groupe avec J.D Kimball au chant. En réalité, le torchon brulait entre lui et Kenny Powell, le chanteur s'en ira définitivement peu de temps après et le monde du Metal n'aura plus l'occasion d'entendre sa magnifique voix. Il décèdera en 2003 des suites d'un cancer...