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BARONESS - Yellow & Green (2012)
Par ENENRA le 10 Octobre 2012          Consultée 5544 fois

BARONESS a toujours été un groupe des ballades en plein air. Tout comme ses cousins du Sludge / Stoner / Rock / Whatever (on pense à MASTODON, KYLESA, TORCHE pour le haut du panier), il s'est toujours appliqué à produire la bande originale de nos escapades champêtres. Que ce soit à bicyclette, voiture familiale ou bolide de course, la musique des Américains a toujours fait appel à notre imagination et nos sens. Déroulant devant nos yeux et nos oreilles de grands espaces ouverts et vierges où seule une unique route droite et déserte fait encore état de la présence de l'Homme. BARONESS est un groupe proche de la Nature, un groupe qui s'entretient à faire une musique qui groove, une musique riche et passionnante qui file à la vitesse du son directement dans votre subconscient.

Enfin ça c'était avant. Avant les années 2010's. Avant "Yellow & Green" (comme quoi, j'avais bien deviné les couleurs dans la conclusion de ma chronique du "Blue Record"). Dis comme ça on sent la catastrophe, le disque inécoutable, l'immondice sortie des bois afin de dévorer les enfants et les papys. Modérons le propos. Oui BARONESS a changé. BARONESS s'est en quelque sorte trouvé une maison en bois toute mignonne avec terrasse (vous savez comme dans les films américains) et se complait à observer l'horizon. Il est vieux désormais le père Baron. Il n'a plus la force de réellement repartir comme avant. Alors il se met à repenser à la belle époque. Il veut redevenir comme avant, rajeunir. Normalement c'est à 50 ans que ça arrive ce genre de choses, mais ils sont précoces ces p'tits gars.

"Yellow & Green" c'est donc un peu ça. Une bonne grosse vague de nostalgie qui pénètre dans ton salon à grand renfort de plans mi-plats mi-catchys. On en ressort nous aussi mi-figue mi-raisin. BARONESS se ferait-il plus FM au fur et à mesure de sa carrière ("March To The Sea", deuxième titre a avoir été dévoilé de cet album a de quoi faire trembler le fan de peur, si on lui enlève son solo assez génial) ? Eux aussi ? La grand époque où tout le monde avait la soif de dévaler les pentes escarpées torse-poil, en pantacourt et lunettes de soleil, serait-elle révolue ? Les papys prennent soin d'eux dorénavant.

On a donc perdu BARONESS. Enfin. Pas tout de suite. Vous vous imaginez bien que le groupe ne va pas faire un bras d'honneur à ses fans comme ça en un album. Il faut préparer le chaland. Lui inscrire en gros sur le front au bout de dix écoutes : "Ne te ruine pas pour notre prochain album!". Parce que si le combo se fait plus sucré et plat par moments on a quand même le droit à des parties bien comme avant, le côté "papy regarde l'horizon" si vous voyez ce que je veux dire. Et on en a pas mal des comme ça, une bonne pelletée même : "Green Theme" qui fait penser aux intro et outro du précédent l'album ; "Psalms Alive" qui se réconcilie avec un riffing et une construction de morceau plus prenants ; le solo surmixé de "Take My Bones Away", comme on pouvait en entendre sur le "Blue Record" ; la fin de "Little Things" avec ses notes qui fusent dans tous les sens et sa partie rythmique totalement déchainée, tout comme le final de "Cocainium" ou encore plus celui de "Board Up The House" qui envoient bien la purée. Cette culture du final qui explose est un peu dommage au vu de leur qualité, pourquoi ne pas avoir fait plus de chansons comme "The Line Between" qui n'hésite pas à bourrer (tout est relatif) tout du long ? On retrouve quand même de-ci de-là ce côté tribal avec cette section rythmique en béton présente tout au long de l'album et cette science du groove que le groupe a toujours cultivée. On pense notamment à l'introduction de "Cocainium" et de "Sea Lungs". Cette basse, cette batterie...

Même les chansons plus légères de l'album arrivent à se faire apprécier, grâce à la nostalgie qui en transpire par tous les pores. "Twinkler" et son chant bourré de réverb' sonne comme les derniers mots lancés au loin d'un homme perdu, le tout surplombé par quelques notes de guitares toutes bêtes mais plaisantes. La toute mignonne "Little Things" ou encore "Back Where I Belong" (titre plus nostalgique tu meurs) font aussi mouche. A contrario la doublette "Foolsong"/"Collapse" tombe un peu à plat, sûrement du au fait de leur emplacement dans l'album.

Ça peut paraître anodin mais là où, sur les précédents albums, seul "Swollen And Halo" nous donnait envie de crier son refrain, ici toutes les chansons feront appel à vos cordes vocales et l'album se transformera au fur et à mesure des écoutes en un karaoké géant où vous vous entendrez plus en train d'imiter les notes de guitares ou le chant de Baizley que ces mêmes notes et ce même chanteur. Écoutez plus de six fois des chansons comme "Take My Bones Away", "Back Where I Belong", "Eula" ou encore "Board Up The House" et vous verrez de quoi je parle. Pas trop quand même, la lassitude s'installe assez rapidement.

BARONESS est de retour avec ce "Yellow & Green" et ne se contente pas ce coup-ci de seulement alléger sa recette encore une fois, mais perd aussi tout le côté ouragan guitaristique à travers lequel fusent des notes scintillantes de guitares et autres soli délicieux. On reste dans le champêtre mais ce dernier effort en date est bien trop confortablement installé pour nous faire bouger plus que ça. Les Américains ont quand même le mérite de sortir un double album cohérent d'un bout à l'autre (c'est pourquoi je traite les deux albums indifféremment ici) même si on aurait pu s'attendre à un disque plus furieux que l'autre. On évitera cela dit de trop répéter les écoutes également, le côté plat des pistes ne faisant que ressortir au fil du temps. Mais tout comme le "Blue Record" qui acquière également certains défauts du fait de la répétition rapprochée des écoutes, je ne me fais pas de soucis pour ce double album et mes écoutes futures.

BARONESS nous livre donc un nouvel opus un chouïa trop lisse mais dont l'écoute n'est pas désagréable en fin de compte (d'où la note). Attention à ne pas en abuser tout de même. On se retrouve dans trois ans avec "Purple Haze", disque de reprise de Jimi Hendrix, version Folk Rock.


PS : Ah ouais un petit mot sur la pochette. J'avais du mal à voir le chef d'œuvre dans celles du "Red" et du "Blue" (la plus belle pochette de Baizley selon moi est "Phantom Limb" de PIG DESTROYER) mais quand j'ai découvert l'ignoble artwork de "Yellow & Green" j'ai voulu me procurer les précédentes en format 2m x 1m. Va falloir qu'il revoit ses cours de perspectives le petit père...



I will walk through age and sound...

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- John Baizley (chant, guitare, basse, programmation)
- Peter Adams (guitare, chant)
- Allen Blickle (batterie, programmation)


- yellow Album
1. Yellow Theme
2. Take My Bones Away
3. March To The Sea
4. Little Things
5. Twinkler
6. Cocainium
7. Back Where I Belong
8. Sea Lungs
9. Eula
- green Album
10. Green Theme
11. Board Up The House
12. Mtns. ( The Crown & Anchor)
13. Foolsong
14. Collapse
15. Psalms Alive
16. Strechmarker
17. The Line Between
18. If I Forget Thee, Lowcountry



             



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