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BARONESS - Purple (2015)
Par CANARD WC le 23 Mai 2017          Consultée 3154 fois

Dans le cadre de notre campagne de recrutement, voici la chronique (retouchée) de l'un des candidats, Jonathan, que nous n’avons pas pu retenir. En guise de remerciement pour sa participation, nous publions son papier sur cet album de BARONESS.

Difficile pour moi d’écrire une chronique sur ce "Purple" de BARONESS. Pas que je n’aime pas le groupe, loin de là. C’est juste que ce disque est bien en-dessous de ce que je pensais retrouver chez BARONESS. Parler d’eux est un plaisir. Lorsque j’y pense, je me remémore des vacances d’été plutôt agréables en Bretagne. En pleine découverte du Sludge (genre très spécifique qui concerne généralement des groupes du Sud des US formés après les ravages de l’ouragan Katrina), j’emporte dans mes bagages deux disques de BARONESS fraîchement acquis : le "Red Album" et "Blue Record". Mon environnement géographique m’est inconnu et ma B.O. estivale également. Ça c’est pour le contexte.

Découvrir la musique de BARONESS au-delà de ses formidables visuels c’est comme voyager. On se ballade et on ne sait pas ce qui se présentera sur notre route. Le "Red Album" est une superbe entrée en matière mais le propos paraît plus clair sur le "Blue Record". En gros, la musique de BARONESS revient un peu à écouter un PINK FLOYD Metal. Les interventions des divers musiciens apportent une véritable cohérence à une musique de prime abord difficile d’accès. Pas de tube mais des plages pouvant atteindre les sept minutes avec leur lot de rebondissement en tous genres et une ambiance propre. Seul souci pour le néophyte : le chant. À cette époque, John Baisley et Peter Adams font de leur mieux pour apporter un semblant de mélodie à des paroles censées fédérer en live après des débuts gueulards. Et ça marche ! Le "Blue Record" est rempli de trouvailles à ce niveau et les deux voix s’accordent bien, ce n’est pas encore le top mais on s’en approche. On perçoit le gros potentiel derrière tout ça ainsi que son but : se démarquer de la scène Sludge trop fermée aux yeux du grand public. Tout comme MASTODON quelques années auparavant avec le doublé gagnant "Crack The Skye" - "The Hunter".

Le "Yellow & Green", malgré ses deux tubes imparables ("March To The Sea" et "Take My Bones Away"), n’aura pas été le succès escompté. La faute à une promotion assurée tardivement (suite à leur grave accident de bus) mais également parce que "Y&G" a déçu. Trop lent, trop contemplatif, pas assez Metal, double album en plus… Il est tout de même une sacrée réussite si on prend le temps de se pencher un tant soit peu sur des compos riches qui prennent le temps de respirer et un travail plus que correct sur un chant enfin totalement abordable. BARONESS n’étant toujours pas au niveau de célébrité espéré, il leur fallait réagir avec un disque somme. Un album qui représenterait à merveille leur capacité unique à créer des morceaux atmosphériques réussis (les "Theme" du Y&G par exemple) et des morceaux qui envoient du lourd ("A Horse Called Golgotha"), tout en continuant à affiner le propos musicalement via une plus grande complémentarité Baisley-Adams. Sûrement le meilleur recrutement effectué chez BARONESS. Peter Adams aura apporté ce côté Heavy Old School dès "Blue Record" mais son influence est absolue sur le "Y&G" (beaucoup de titres sont dans une ambiance proche de son autre groupe VALKYRIE). Obligés de recruter un nouveau bassiste et un nouveau batteur suite à l’accident, BARONESS repart presque à zéro avec ce nouvel album.

On en arrive donc au "Purple" en question. Est-on bien face au parfait mélange de "Blue" et de "Y&G" ? Oui et non. Oui, parce que sur la forme il y a bien ce mélange de rudesse et d’exploration musicale. Non parce que "Purple" n’est clairement pas aussi inspiré que ses prédécesseurs. Par contre il est bien plus facile d’accès. Il y a bien plus de mélodies et l’ajout de parties clavier (discrètes pour la plupart et effectuées par le nouveau bassiste) aèrent des compos autrefois bien plus chargées. Mais alors qu’est-ce qui cloche ?
Le chant déjà. Paradoxal vous me direz mais on regrette presque les beuglements du "Red Album" et des EPs "First & Second". La faute à une présence trop importante et une justesse pas encore totale (les concerts "Purple" sont catastrophiques à ce niveau-là). Après, les compos ne respirent pas et leur format trop serré (en général moins de cinq minutes) produit un effet d'enchaînement plutôt désagréable. C’est comme si chaque titre avait pour vocation de prendre l’auditeur dans le sens du poil. Les titres s’enchaînent et si leur efficacité ne fait pas un pli (les quatre premières pistes et leur refrains fédérateurs forcés) il n’y a rien de vraiment transcendant non plus.

Ayant a priori abandonné ses racines Sludge, le BARONESS nouveau se la joue plus Stoner dans l’esprit. Les fans déçus par le "Y&G" ne trouveront pas leur compte dans ce "Purple" plus aseptisé, ça c’est sûr ! Arrive "Fugue", la cinquième piste et une des pièces marquantes du disque, c’est ce genre de titre à la "Stretchmarker" que j’aime chez eux. Une mélodie vraiment chouette jouée simplement et qui peut donner lieu à de multiples variations (tout comme "Bullhead's Psalm" et ses déclinaisons dispersées sur le "Blue Record"). Pourquoi ne pas avoir placé ce titre en début d’album et ne pas l’avoir répété en tant que thème du disque ? Parce qu’ils l’ont déjà fait ! Et deux fois en plus (sur "Blue" et "Y&G"). On ne peut pas leur reprocher de se répéter sur la manière de construire leurs albums. Le propos devenant de plus en plus clair au fil des disques, il était finalement logique d’arriver à cette formule arriviste. Alors je me pose la question : BARONESS a t'il tout dit ? La suite du disque me ne laisse pas penser le contraire, l’intérêt allant decrescendo.

J’avais beaucoup d’espoir sur ce disque et malgré mes multiples écoutes (et il y en a eu croyez-moi) je considère que ce "Purple" est leur moins bonne livraison. Hormis un "Chlorine & Wine" très réussi et un "Fugue" nostalgique, je peine à accrocher à leur nouvelle direction. Les BARONESS n’étant pas du genre à faire deux fois le même disque, je patiente donc jusqu’au prochain qui, j’en suis persuadé, rattrapera les erreurs commises et sera peut-être enfin ce chef d’œuvre imparable qui hisserait BARONESS au rang qu’il mérite. Mais, hormis la musique, une seule question essentielle me taraude : quelle couleur cette fois ?

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   CANARD WC

 
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- Pete Adams (guitare électrique, acoustique, chœurs)
- John Dyer Baizley (chant, guitare électrique, acoustique, piano)
- Nick Jost (basse, synthés)
- Sebastian Thomson (batterie)


1. Morningstar
2. Shock Me
3. Try To Disappear
4. Kerosene
5. Fugue
6. Chlorine & Wine
7. The Iron Bell
8. Desperation Burns
9. If I Have To Wake Up (would You Stop The Rain?)
10. Crossroads Of Infinity



             



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