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BARONESS - Gold & Grey (2019)
Par DARK BEAGLE le 3 Décembre 2023          Consultée 412 fois

Avec BARONESS, les changements de line-up semblent façonner l’architecture musicale plus que dans certains autres groupes. Si "Purple" marquait un retour aux sources pour le moins intéressant mais prévisible, le départ de Peter Adams allait changer la donne. Lui qui était présent depuis "Blue Record" (2009) et avait contribué à l’évolution du son vers quelque chose de plus mélodique sur "Yellow & Green" (2012) laisse sa place à Gina Gleason et la formation va encore glisser vers de nouvelles contrées, pour le moins étonnantes.

Ce qui ne change pas, en revanche, c’est le style de l’artwork, qui fonctionne toujours bien pour peu que l’on aime ce style un peu chargé et riche en informations. C’est d’ailleurs à cela que l’on reconnait sans peine les albums du groupe, cette charte graphique qui lui est propre, à l’instar d’Eddie chez MAIDEN ou de Vic chez MEGADETH. John Baizley garde la maîtrise sur son art et il fait comme il l’entend, même s’il confie à nouveau la production de son bébé à Dave Fridmann, comme sur "Purple". Cependant, le travail sur le son n’est pas du tout le même ici et va se montrer assez clivant.

Ce qui fait le charme de BARONESS réside souvent dans l’épaisseur des murs de guitares et de cette rythmique fiévreuse pour délivrer un Sludge qui se hisse au-dessus de la moyenne du genre. Sur "Gold & Grey", le son est massif, peut-être trop, vu qu’il semble littéralement dégueuler des enceintes et qu’il cherche des contrées encore tout juste évoquées sur "Yellow & Green", au point où ce disque semble en être son successeur logique, comme si "Purple" n’existait pas. Il en résulte une impression diffuse, mais tenace, que l’on se trouve face à un sacré bordel mine de rien.

Et il faut dire que les musiciens ne font rien pour nous aider vu qu’ils proposent pas moins de dix-sept morceaux pour une heure de musique. Cinq interludes viennent découper cela en fractions d’une œuvre qui refuse de se dévoiler immédiatement. Il faudra plus d’une écoute pour parvenir à comprendre les tenants et les aboutissants de ce disque exigeant. De prime abord, tout cela parait tellement décousu qu’il serait tentant de tout rejeter en bloc. Mais en insistant un peu, on finit par comprendre que ce disque est terriblement bien construit, ou du moins, qu’il est fait de façon très intelligente.

Si l’aspect surproduit reste (et restera toujours) déroutant, le cheminement des morceaux fait que cet album peut facilement devenir addictif. Beaucoup de choses résident dans les cinq instrumentaux qui viennent parceller l’ensemble, car c’est clairement leur rôle. Ils nous indiquent la direction que prend le groupe, l’ambiance qu’il cherche à poser, à créer pour chaque section de ce disque par un cheminement parfois étrange, mais qui au final fonctionne plutôt bien. La force brute n’est pas reine ici, même si elle est bien entendu présente, où Baizley peut s’époumoner comme à son habitude ; les mélodies viennent souvent prendre le dessus et certaines parties ne vont pas cesser de surprendre.

Aussi le diptyque "Emmett – Radiating Light" et "Cold-Blooded Angels" peut laisser pantois dans un premier temps. Parce que le premier morceau tire sur le Shoegaze de façon très convaincante et que le second, plus ambiancé, reste un étendard dédié à l’émotion, soit un élément auquel BARONESS ne nous avait pas vraiment habitué jusque là. Oh, bien entendu, il y en avait, mais pas de celles du genre à chercher une telle profondeur et l’on tient là, avec ces deux compositions, ce qui est peut-être bien le meilleur moment de l’album, ce qui fait un peu désordre si on y réfléchit bien. Certes, BARONESS nous surprend, BARONESS voit beaucoup plus loin que le bout de son nez, mais surtout, BARONESS semble prendre plus de plaisir à visiter ces contrées éloignées de son style habituel que de faire ce qu’il sait faire de mieux, balancer un Sludge charnel et vigoureux.

Aussi, "Gold & Grey" apparait comme un disque charnière dans la carrière de BARONESS et la direction prise sur Stone, leur petit dernier, semble confirmer cet état de fait. Ici, nous sommes face à une formation qui s’extrait pleinement du carcan dans lequel elle semblait enfermée ; "Yellow & Green" n’aura au final été qu’une timide tentative, un brouillon imparfait à cet opus qui se mérite beaucoup plus tant il est difficile à appréhender. Quelque part, nous y étions préparés, nous savions que cela allait arriver tôt ou tard, nous ne savions en revanche pas quelle forme cela allait prendre. Or, à l’écoute de "Gold & Grey", il s’avère qu’il s’agit d’une myriade de nuances, mais que toutes ne sont pas aussi fulgurantes.

La richesse de son propos est presque rebutant, nous retrouvons le style habituel au travers des morceaux plutôt convaincants mais pas forcément très originaux ("Throw Me An Anchor") et quelques titres plus loin, le terrain se veut plus neutre, presque radio-friendly avec "I’d Do Anything" par exemple. Jouer sur des montagnes russes comme le groupe le fait là peut s’avérer dangereux – notamment pour la patience de l’auditeur qui peine aujourd’hui à tenir une heure sur un disque face à l’overdose d’offres qui déborde totalement la demande.

"Gold & Grey" est un véritable travail d’équilibriste auquel s’est livré le combo et la prestation mérite d’être applaudie, malgré sa longueur et ses quelques moments de faiblesse. Il est dommage que les interludes instrumentaux ne soient pas plus passionnants que cela et servent plus de phares pour l’auditeur qu’autre chose quand on se souvient que l’intermède "Coackroch En Fleur" du "Red Album" était un véritable point focus du premier opus. Néanmoins, "Gold & Grey" est un disque courageux et dès que l’on rentre dedans, passionnant, bien que déconcertant.

Note réelle : 3,5/5.

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- John Baizley (chant, guitare, artwork)
- Gina Gleason (guitare, chant)
- Nick Jost (basse, claviers)
- Sebastian Thomson (batterie)


1. Front Toward Enemy
2. I'm Already Gone
3. Seasons
4. Sevens
5. Tourniquet
6. Anchor's Lament
7. Throw Me An Anchor
8. I'd Do Anything
9. Blankets Of Ash
10. Emmett - Radiationg Light
11. Cold-blooded Angels
12. Crooked Mile
13. Broken Halo
14. Can Oscura
15. Borderlines
16. Assault On East Falls
17. Pale Sun



             



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