"Dimensions" était peut-être meilleur que "The Circle Of Life", il marquait une régression par rapport aux premiers et grandioses albums des Allemands. C'est souvent comme ça avec les formations au son unique et à l'identité de star. Ardu de se renouveler ou pas envie de prendre trop de risques afin de ne pas s'éparpiller inutilement et gâcher une formule qui fonctionne à merveille. Surtout dans le cœur des fans. Alors la peur que "Shadowking" poursuive la descente était grande…

J'adore "Eternity", c'est un de mes albums fétiches, je ne m'en lasse pas. Tant mieux. Mais est-ce une raison pour adorer tout ce que fait FREEDOM CALL ? Après une forte sympathie qui m'envahit après la sortie de "Dimensions", j'ai compris par la suite, avec le recul, que cet album était bon, mais pas excellent. Je le trouvais mou du genou, trop sirupeux. Oui, je sais, c'est pas très brillant prétendre que FC puisse être plus viril qu'il est. Mais bon, "Eternity", entre autres, était guerrier à ses heures, sans être le pourfendeur en chef. Le clavier kitsch, les guitares heavy et la double speed ne sont pas très apeurants. Et que dire de la belle voix de Chris Bay, chanteur déjà célèbre ? Pas grand-chose à dire contre en tout cas, sinon qu'il pourrait être leader spirituel.

Surtout avec ses airs de claviers épico-enjoués, que l'on retrouve encore à foison sur "Shadowking" (les excellentes "Tears Of Babylon" et "Remember!", la lyrique "Dark Obsession" dont le synthé sonne très SONATA) et ses envolées inspirantes ("Merlin – Legend Of The Past", "The Darkness" et son refrain touchant, l'énergique "Kingdom Of Madness"). Nous remarquerons aussi ces morceaux obligés de la trempe de "Ressurection Day" qui sonnent déjà vu et les moins réussies telles que "Merlin – Requiem", "The Shadowking" et "A Perfect Day".

On est donc en terrain connu, point d'évolutions disproportionnées (à part peut-être au niveau du concept), que de la pure efficacité, du charme à la pelle, des pièces bien rythmées aux chœurs transperçant notre organe à ventricules de pierre. Mais bon, pour moi ce n'est pas suffisant et, bien que je prenne un sacré pied, ma conscience me pousse à noter sévèrement les Allemands, que je croyais jadis intouchables.

"Shadowking" est bon, trop long, légèrement poussif… mais il bat au fil d'arrivée "Dimensions", que j'ai surestimé trop longtemps. La magie opère encore, mais je ne suis pas certain que pour les vieux fans, la poudre de perlimpinpin fasse long feu.

3,5/5.