Entre les « grrr » du premier album et les « ouiiiiin » du troisième, un disque de transition qu'on pourrait bien considérer comme le chef-d'œuvre des Britanniques. Ça chouine déjà pas mal et les compositions se traînent, on continue à faire le dur des cavernes en s'inspirant des meilleurs moments du Death suédois avec le frein à main... dans la main.

Contrairement à ANATHEMA et PARADISE LOST auquel on ne cesse de le comparer, MY DYING BRIDE représente l'orthodoxie d'un mouvement déjà mort. Avec "Turn Loose The Swans", le Doom Death sait qu'il a un pied et demi dans la tombe et se renouvelle sans tomber dans le pathos absolu (ce que beaucoup reprocheront à "The Angel And The Dark River")... avant de sombrer définitivement.

Les cordes respectent le poids des guitares, le chant clair conserve son assurance mâle et dominatrice. Encore nettement trop masculin et brut de décoffrage pour se laisser étiqueter du terme branle-quequette de gothique (ce n'est pas ce violon riche en simagrées qui me ferait changer d'avis), ce disque est avant tout le dernier représentant gigantesque du Doom Death, je me répète, un genre qui aura vécu deux ans et livré 3, 4 albums de valeur... dont un chef-d'œuvre, je me répète.