"Flight of the Behemoth". Le titre n'aurait pu être mieux trouvé pour une musique telle que celle délivrée par la troupe Anderson / O'Malley. Un mastodonte qui fait trembler la terre. Un crescendo pour le présenter et il est devant vous, puissant, épais, imposant. Sa démarche est lourde, implacable, gargantuesque. Le sol vibre, vous le sentez et vous ne pouvez pas bouger, hypnotisés. Les vibrations vous remontent jusqu'à la tête, vos tympans, deux tambours résonnants sous les incantations mystiques mais granuleuses des fidèles.

L'air est irrespirable, le monstre s'élève lentement dans les airs, vous en prenez plein la gueule... Des flammes sortent de sa gueule béante, vous lèchent le ventre jusqu'à vous dévorer. Tout crépite autour de vous, vous ne faites qu'un avec ce cauchemar, comme si tout à coup vous alliez vous élevez dans les airs, le suivre et flotter avec lui, ce titan... Mais non, vous restez collé contre le sol, écrasé debout, comprimé, compacté, menacé par cet énorme quadrupède qui ne demande qu'une chose... vous ralliez à sa cause.

Le vacarme est assourdissant, tout à l'air de croustiller, de se contorsionner, de claquer... Un monde industriel rentre dans la lente procession, grillant tout sur son passage. Quand le vacarme industriel se sera éteint, que les cliquetis des machineries se seront mêlés à ceux, boiteux, de pianos désaccordés, il ne restera plus qu'un soupir, le souffle lourd, grave, et pestilentiel du Behemoth. Maitre de la Terre et du Ciel. Maître des flammes et des cendres.


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