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INDUS / DOOM  |  E.P

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2005 Jesu
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JESU - Heartache (2004)
Par MOX le 13 Décembre 2005          Consultée 4503 fois

« Hymns », le dernier album du défunt GODFLESH, était un indice. Il présentait déjà une certaine évolution du groupe qui n’a pas, à ce propos, été du goût de tout le monde. GODFLESH s’était…calmé. Justin K. Broadrick, son leader, multipliait alors les projets musicaux et décida de mettre fin à l’aventure démarrée un peu avant 1988. La musique qu’il souhaitait créer n’était plus en accord avec le « concept » GODFLESH. Il fonda alors Jesu en 2004 avec ses anciens acolytes, et si ce patronyme porte le nom exact du dernier morceau du dernier album de GODFLESH, ce n’est pas, vraiment pas, un hasard. Une sorte de…transsubstantiation si vous me passez l’expression.

« Heartache » est donc la préface de « Jesu ». Un EP de quarante minutes divisé…en deux morceaux. Même si l’on a eu l’occasion de tester chez GODFLESH les titres étalés, jamais encore Broadrick avait souhaité en faire son fonds de commerce. Enfin, ce n’est pas exactement le terme approprié, puisqu’ici cet avant-goût laisse l’Anglais faire ce qu’il veut, proposer une musique qui ne sera pas substituée par l’album dont il est l’annonciateur. Broadrick prend son temps, quitte à développer ses idées sur vingt minutes. Néanmoins, c’est comme si elles étaient nécessaires.

« Heartache », et par là-même Jesu, possède un évident attachement à son géniteur, subsistant dans ces rythmiques industrielles ultra-lourdes, aujourd’hui vidées de toutes composantes organiques. Saturations exagérées pour certaines, glaciation complète pour les autres, au point de dire devenir stridentes et robotiques. Batterie programmée évidemment, et chant bien plus épars. Il convient de détailler davantage le changement : Justin chante clair mais garde pendant une ou deux minutes son raclement haineux et « in your face » du classique GODFLESH. Le reste étant d’une simplicité incroyable. Un chant simple, des paroles comme toujours très rapides et aux thèmes récurrents. A cela près qu’ici, Justin a beau être désabusé, il est aujourd’hui las.

Jesu puise, à mon humble avis, son inspiration grâce au monde urbain, quoiqu’en dise la pochette. Comme toujours, oui. Mais cette fois-ci, il le regarde d’un œil fatigué et en rend compte d’une voix peinée. Calmé, il choisit d’en parler de manière très directe et use de mélodies si enfantines qu’elles parlent au creux du cerveau comme si elles barbotaient ainsi depuis le début. L’indus rémanent n’utilise rien d’autre qu’une basse gonflée à bloc et qu’un jeu de batterie vu, vu et revu ! Mais Jesu l’enrobe d’un son aiguisé, de multiples bruits enfouis afin de conserver un réel intérêt en plus de pousser l’auditeur à se laisser guider, en vrai bêta, par la musique. Et puis, très progressivement, Jesu sort son atout. Un seul, mais il met tout le monde d’accord.

C’en devient d’ailleurs clairement LE riff de « Ruined », LE riff du CD, cette guitare clean fantastique, vibrante d’une façon très étrange, comme si on tapait un matériau métallique très pur dont il émanerait autant de bruits assourdissants que d’harmonies scintillantes. A la fois douloureux et sublime. La présence de ces sons, de ces claviers planants et de ces guitares ambivalentes, au côté plus léger, me pousse à penser qu’il y a comme un aspect attachant, séducteur et beau dans tout ce que Jesu dépeint.

Mais l’idée est sujette à interprétation, la note mélancolique que laisse très, très lentement s’évanouir Jesu à chaque morceau a la symbolique que vous lui donnerez. Personnelle, urbaine ou déserte…Il y a dans ce « Heartache » une dimension d’abord impersonnelle due à ce jeu quasi-instrumental. Mais celui-ci, au fil des écoutes, finit obligatoirement par se concrétiser, se modeler de la manière dont l’auditeur saisira cette musique, à la fois doom, indus et rock. Sans blague, on en serait presque le héros.

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- Justin K. Broadrick (chant, guitare, basse)
- Ted Parsons (batterie)
- Diarmuid Dalton (basse)
- Paul Neville (guitare)


1. Heartache
2. Ruined



             



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