On avait de quoi s'inquiéter avec l'opus précédent. On faisait pour certains la fine bouche. W.A.S.P. semblait sur le déclin et les rédactions de la presse spécialisée avaient sans doute déjà rédigé la nécro du groupe...

C'était sans compter sur le retour de Holmes aux affaires. Blackie ayant eu la bonne idée d'enterrer la hache de guerre, le fils prodige est ici de retour...
Et pourtant, on est bien loin des guitares d'antan. Exit le Heavy burné, le Glam écrasant les couilles à base de futales moulants. Ici, le virage est sec et sans vaseline : c'est bel et bien l'Indus qui pointe son nez dans les compositions du groupe !
Vous avez bien lu : on tient ici l'épisode le plus noir, le plus sombre de la discographie du groupe (jusqu'à présent). Les ambiances sont pesantes, les riffs inquiétants (avec des nappes de clavier savamment distillés). La rage est sourde et puissante ("Kill Your Pretty Face") et finit toujours par exploser... Cinglante. Étouffante. "Little Death" et "The Horror" avec notamment son final épique ne feront que confirmer cet état de fait.

Mais bizarrement, la touche W.A.S.P. est là. Bien présente. Le chant de Blackie est toujours aussi majestueux et le bonhomme fait une fois encore la preuve de son talent de caméléon. Quelle voix !
Les constructions sont similaires et les montées en puissance typiques du combo. Vous ne serez donc pas perdu !

"Kill Fuck Die" (tout un programme, quand je vous disais que tout cela était furieux) est la preuve vivante que nous avons affaire à un groupe qui a vieilli et dont les thèmes de prédilection (provoc & co) s'expriment sur le fond (textes) et moins sur la forme (déguisement et presta scénique). Un album à ne pas négliger dans une disco qui force le respect.

Note réelle : 3,5/5.