Ma génération avait vu un groupe de mômes chapeauté par Steve Vai du nom de Bad4good. Une arnaque atroce dont le seul rescapé, Brooks Wackerman a œuvré depuis chez Infectious Grooves et Suicidal Tendencies avant de finir chez Bad Religion. Mais c’est une autre histoire.
Cependant, lorsque sont apparus les Trivium, un relent de vieille arnaque a ressurgi. Même si Roadrunner en était le label et que les fautes de goût de la prestigieuse maison sont rares. Exception faite de leur dernière nouveauté en date Kill Hannah.

Trivium donc, des gamins, futurs musiciens en gestation proposaient une resucée de leurs groupes favoris (Iron Maiden et Metallica entre autres), rien de folichon, ni de trop honteux. Mais voilà, en leur temps les Metallica nous ont offert un « Kill’em all » alors qu’Hetfield n’avait que 20 ans. Une autre époque ma bonne dame! A l’heure où les dinosaures du rock burné font leur grand retour, nous nous devons de mettre un coup de projo sur Trivium, représentant de la nouvelle garde et ce malgré le fait qu’ils ne peuvent pas réinventer un genre aujourd’hui plus que codifié.
« Shogun » est un très bon album, le seul qui tienne la route depuis leurs débuts et qui possède une véritable identité, loin des plans copiés/collés de leur courte discographie antérieure. Effectivement, on peut leur reprocher l’utilisation alternée et systématique de growls et de chant clair. Mélodies et furies techniques se côtoient sur ce disque somme toute un peu long mais impressionnant d’inventivité et de rage.
Premier véritable bon album du groupe, Trivium a conquis ses galons à la force du poignet. Attention néanmoins à la grosse faute de goût qu’est : « Into The Mouth Of Hell We March ». Une honte absolue, une facilité affligeante de la mélodie vocale, un truc ayant une telle force de vide qu’il est susceptible de provoquer des tsunamis vaginaux chez les minettes de 14 et pire encore, de 77 ans. N’empêche que la doublette d’intro « Kirisute Gomen » et « Torn Between Scylla And Charybdis » déchire tellement qu’on leur pardonne cette faute de goût.

Note : 3,5/5