Huit années se sont écoulées depuis "New Tattoo". Nikki Sixx s’est illustré avec son projet SIXX : A.M entretemps, mais l’actualité du CRÜE n’a pas été des plus trépidantes, si ce n’est des compilations à ne plus savoir quoi en faire. Tommy Lee est revenu, le quatre-quart est à nouveau complet. Et franchement, l’attente en valait-elle la peine ? Était-ce utile de se faire presque oublier pour faire un comeback après ces longues années ? La réponse est oui. Mille fois oui.

"Saints Of Los Angeles" est un disque qui respire le CRÜE. C’est sale, c’est vindicatif dans les riffs, cela ne se prend pas vraiment au sérieux, les refrains sont souvent d’une efficacité à faire pâlir d’envie Gene Simmons (écoutez juste le title track. Le truc va vous rester en tête toute la journée). Il n’y a pas de retenue, l’album est vraiment Rock’N’Roll et revient à des fondamentaux que l’on croyait oubliés depuis des lustres. Évidemment, ça ne sonne pas comme "Too Fast For Love" ou "Shout At The Devil", mais on reconnait immédiatement MÖTLEY CRÜE.

La voix nasillarde de Vince Neil fait toujours son petit effet. Les riffs de Mick Mars aussi. C’est simple, ça ne se prend pas la tête, derrière la section rythmique retrouvée ronronne super bien, on se laisse facilement prendre au jeu et on tape du pied comme un dingue dès "Face Down In The Dirt" qui est l’entame idéale. Et vous savez ce qui fait vraiment plaisir ici ? Là ? Tout de suite : il n’y a pas de ballade ! Et là oui, je crie alléluia tant elles peuvent être chiantes leurs ballades, souvent un peu trop forcée et donc désespérément gnangnan. Souvenez-vous de "Brandon".

"The Saints Of Los Angeles", c’est la fête. La party qui ne s’arrête même pas à l’aube, ni avant que chaque convive ait vomi au moins deux fois. Si Sixx prône la sobriété, il n’a pas oublié comment écrire des titres festifs et hauts en couleur ("Down At The Whisky", superbe !). Tout n’est pas parfait, il y a un peu de remplissage, mais cela fait du bien de retrouver le CRÜE à ce niveau. Et si cela doit être le dernier, s’ils ne se supportent plus et qu’ils ont fait le nécessaire pour ne plus jouer ensemble (quoique le film "The Dirt" ait changé la donne), ce sera la fin parfaite. Celle qu’il fallait.

Et si ces mecs sont des Saints, je vous laisse imaginer le niveau de perdition de Los Angeles.