Comment dire du mal d’un groupe qu’on a jadis adulé, et qu’on adore toujours, avec la double casquette de fan et de chroniqueur ? Avec ce dernier album studio la tâche s’avère plutôt facile et les raisons ne manquent pas malheureusement. La musique et les frasques de ses membres ont certes jalonné nos existences, mais les années ont passé et ont parlé…

Pourquoi tant de sévérité me direz-vous ? MÖTLEY CRÜE, c’est avant tout l’histoire tumultueuse de quatre amis avec des personnalités divergentes : un junkie solitaire, un éternel ado doté d’un gros appareil, un alcoolique tueur, et un corbeau qui ne comprend pas tout ce qui lui arrive… Groupies, mariages, désintox, divorces, tv shows ! Après tout ça que reste t’il à accomplir ? Un gang bang filmé sur scène ? ça pourrait être drôle, sauf qu’en 2008 plus personne ne se parle et ne veut croiser ses acolytes durant l’enregistrement.

Sixx en est l’instigateur indigent voulant revisiter son passé glorieux injecté dans ses veines. Le gonze écrit désormais avec son équipe du SIXX AM, et a même le culot de ramener ce Frederiksen cher à AEROSMITH ! Mais ton groupe ne sera jamais celui de Tyler & co Nikki, désolé… On ne pardonne pas à un groupe n’ayant jamais eu recours à des compositeurs extérieurs d’en faire l’usage sur le tard ! L’éthique est absente, même pour des bâtards !

La poubelle sonore surproduite et mal écrite est légion : "Welcome To The Machine", "White Trash Circus", "Going Out Swinging", "Chicks = Troubles", "This Ain’t A Love Song", et on peut continuer ainsi longtemps. La réalité est là devant nous, pas besoin de regarder les cagoles de NRJ 12 ! Vince est gros et joue à la roulette, Tommy espère toujours jouer dans BLINK 182, Nikki se déguise comme à 25 ans sauf qu’il en a 56, et Mick est mourant…

S’en dégagent le titre qui donne son nom à l’album, fédérateur et subversif il est vrai, "Animal In Me" que l’on sent sincère, et "Face Down In The Dirt" en dernier choix… Finalement je l’aime bien ce Vince, il dit au moins ce qu’il pense de ses camarades, aussi binaire soit t'il ! Mick mon amour, tu joues toujours aussi grand dans l’ombre mon pauvre ami…