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WASP - Dominator (2007)
Par POWERSYLV le 31 Mai 2007          Consultée 17782 fois

Ah, le cas W.A.S.P. et son espèce de leader de Blackie Lawless. Souvenez-vous, ceux qui lançaient de la barbaque en plein concert à l'époque de leur grandeur, avec leur look outrageur et leur attrait pour le gore. W.A.S.P., apôtre de la trilogie Sex, Blood and Rock'n Roll. Ça c'était pendant la période bénie, 1984-1989 où les américains dévastaient le monde à grands coups de "Animal (Fuck Like A Beast)", "I Wanna Be Somebody", "I Don't Need No Doctor", "Blind In Texas" et tant d'autres qui nous ont fait headbanger dans les chaumières. Depuis 1989 et le mémorable "The Headless Children", Blackie s'est calmé d'un point de vue extravagance. W.A.S.P. ne fait plus peur, il est loin le temps où la horde sanguinolante faisait trembler le P.M.R.C.

Musicalement parlant depuis 1989, W.A.S.P. est devenu un groupe bicéphale selon les albums. Il y a le W.A.S.P. qui retourne au heavy rock'n roll plus basique et qui sait faire monter l'adrénaline comme sur le sous-estimé et AC/DCien "Helldorado". Puis il y a le W.A.S.P. plus conceptuel et réfléchi dont l'apogée se situe sur le fameux "The Crimson Idol" de 1992 et dans une moindre mesure sur quelques disques suivants qui eurent moins de succès ("Still Not Black Enough" ou les 2 volets de "Neon God"). A ce titre, il y a 3 catégories de fans : ceux qui pardonnent tout à W.A.S.P. et qui suivent le groupe contre vents et marées, ceux qui aiment le W.A.S.P. plus philosophe et ses concepts, enfin les nostalgiques du W.A.S.P. rock'n roll qui allume le feu et propose des brulôts pour les headbangers, sans se poser de questions. Pour ma part, je me situe dans cette dernière catégorie et quitte à faire grincer quelques dents, je n'ai jamais été obnubilé par "The Crimson Idol" que je trouve trop aseptisé, voire "mou du genou" malgré quelques bons moments. Bref, je lui préfère "Wasp", "The Last Command", "Electric Circus" ou même "The Headless Children".

Alors que penser de ce nouvel album, "Dominator" ? Et bien même si un idée forte se situe dans sa pochette et dans la plupart des paroles (condamnation de la guerre et notamment de l'intervention en Irak des troupes de son pays), on ne retombe pas dans le W.A.S.P. mollusque et conceptuel, même si un des seuls faux pas de ce disque est la reprise du thème de la ballade "Heaven's Hung in Black" à l'avant dernière plage : franchement pas nécessaire. Un peu comme quand dans "The Crimson Idol" quand on nous bassine avec des thèmes qui reviennent à certains moments au cours du disque. Bon, cette reprise éthérée peut être anecdotique et elle est sûrement là pour boucler une boucle, donner un aspect conceptuel au disque ... va savoir. La ballade justement. "Heaven's Hung in Black" qui démarre avec un morceau typique américain en filigrane est très belle, la voix de Blackie émouvante et les soli de guitare superbes. Presque aussi fatale qu'un "Forever Free" ou qu'un "Hold On To My Heart" ...

Mais qu'est-ce que c'est que cette chronique qui démarre par le descriptif d'une ballade ? Rock'n roll bordel ! Car comme je le laissais entendre plus haut, "Dominator" n'est pas à proprement parler un concept album, mais ce n'est pas le retour 23 ans en arrière non plus. Dans son ensemble, il me fait penser à un "The Headless Children", un disque bien remuant mais quand même travaillé. W.A.S.P. met la sauce : "Mercy" pétarrade d'emblée avec son gros riff, son tempo bien heavy rock et un refrain imparable qui fera sans nul doute malheur en concert. Encore plus rentre-dedans, c'est "Long, Long Way to Go" avec son riff de filou et une batterie redoutable. Plus ample et plus posé avec une intro mielleuse, "Take Me Up" calme le jeu un temps avec la aussi un gros riff. Vous avez aussi du tagada à la basse avec "Burning Man", son refrain et même des "oh oh oh". Là aussi un titre pour le live. Dynamiques, toniques, "Heaven's Blessed" et "Teacher" continuent dans la foulée le hard Waspien. Et que dire (après la fameuse reprise inutile citée plus haut) du final, un grand feu d'artifice péchu purement rock'n roll (peut-être le plus rock'n roll de l'album) : la bestiole attaque, elle s'appelle "Deal with the Devil" et termine l'album avec panache.

W.A.S.P. cuvée 2006, ben c'est du W.A.S.P. typique mais bien accrocheur avec ce heavy rock'n roll 100% Blackie qui côtoie les préoccupations politiques de son géniteur. Une bonne synthèse des différentes facettes de la musique du groupe. Et une critique de l'Amérique de Georges W. Bush, d'un monde qui s'emballe et cette éternelle question : Pourquoi ? Alors W.A.S.P. dans tout ça ? "Dominator" n'est pas la cure de jouvence que les éternels mécontents attendent depuis des années le goudron et les plumes à la main, mais en tout cas, ce nouvel opus reste dans l'ensemble bien vigoureux et entraînant et ma fois, je n'en attendais plus autant de la part du combo ricain. Vive le viagra, W.A.S.P. et Dominator.

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   (5 chroniques)



- Blackie Lawless (chant, guitare, basse)
- Randy Piper (guitare)
- Doug Blair (guitare)
- Mike Duda (basse)
- Mike Dupke (batterie)


1. Mercy
2. Long, Long Way To Go
3. Take Me Up
4. Burning Man
5. Heaven's Hung In Black
6. Heaven's Blessed
7. Teacher
8. Heaven's Hung In Black (reprise)
9. Deal With The Devil



             



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