Le premier EP, alléchant, signait l’acte de naissance d’une des figures emblématiques du Metalcore, dans sa veine la plus mélodique. 5 titres sans faille démontrant un potentiel créatif important, riffant à tout va avec une maîtrise effarante faisant honneur aux modèles illustres du groupe, METALLICA en tête.

Colin Richardson, le réputé producteur croit en ces jeunes Gallois et poursuit l’aventure avec eux dans le but de proposer un album complet à BULLET FOR MY VALENTINE. Réputé pour ses mises en son costaudes mettant les guitares en valeur, le choix d’une telle référence est à coup sûr une bonne idée. Faut dire qu’entre les rythmiques bourrines et syncopées ("Her Voice Resides", "4 Words To Choke Upon", reprise de l’EP "Hand Of Blood" ou encore les harmonies de guitare de Padge et Matt ("All These Things I Hate", "Tears Don’t Fall"), il y a de quoi faire.

Le point noir a toujours été le chant clair d’ado pré-pubère adopté par Matthew Tuck qui contribue à faire perdre un peu d’impact à certains titres ("Hit The Floor"), ce que le chant –core de Padge, qui n’a rien à envier aux ténors du style (à l’image du chant black, ce type de voix saturée à tendance à vite sonner très impersonnel je trouve), contrebalance souvent avec réussite ("4 Words To Choke Upon", "Spit You Out"). Toutefois, une fois passé l’a priori négatif (que j’ai eu très longtemps), on ne peut qu’headbanguer furieusement au son de ces treize titres sacrément bien troussés même si l’on peut reprocher le côté plus mou ou passe-partout de "Hit The Floor", "Room 409" dont la rythmique introductive préfigure "Scream Aim Fire" (mais dont le breakdown est totalement inutile). Globalement la deuxième moitié de l’album se fait un peu moins séduisante, fort bien relancée cependant par "Cries In Vain" et "Spit You Out" qui terminent l’opus sur une bonne note.

Seul regret : le choix du groupe de n’avoir pas repêché "Hand Of Blood" pour le tracklisting final alors que "Cries In Vain" ou "4 Words To Choke Upon" sont, elles, rescapées des deux EP du groupe pour enrichir "The Poison", un album qui fait grand bruit à sa sortie le 3 octobre 2005, tant par sa qualité que pour le potentiel commercial d’un "Tears Don’t Fall" que nombre de metalleux ne supporteront jamais, criant haro sur le baudet, inaugurant la controverse qui entoure encore le groupe aujourd’hui.