Cela fait très longtemps que j'ai envie de vous faire découvrir cet album de HASTE THE DAY, le seul que je connaisse vraiment très bien en fait. La formation américaine originaire d'Indianapolis n'en est pas à son coup d'essai quand elle sort "Dreamer" en 2008, et elle vient de plus de passer par des remous de personnel qui ont fait parler. En effet, Jason Barnes, ami d'enfance et partenaire depuis le début de l'aventure HASTE THE DAY, est congédié… Pour être devenu athée et renier ainsi la foi en Jésus-Christ… Et oui, HASTE THE DAY est un pur produit White Metal, comme les USA savent nous en pondre à la chaîne. On notera une nouvelle fois la bigoterie typique qui au nom d'une religion prônant la tolérance pousse un groupe à virer l'un de ses potes de l'effectif… Bref.

C'est le deuxième album avec Stephen Keech, qui a apporté une touche beaucoup plus mélodique au Metalcore des Américains. Alors certes le groupe n'est plus cette torche abrasive portée par les vocaux -core virulents de Jimmy Ryan, mais il n'y perd pas pour autant. Certains regretteront peut-être cette approche plus mélodique, mais elle constitue selon moi la grande force de cette mouture qui hélas se disloquera peu de temps après ce "Dreamer", après un "Attack Of The Wolf King" dont seul Stephen Keech et Mike Murphy auront été rescapés.

Mais parlons concrètement de "Dreamer". Comme je l'ai dit, son parti-pris plus mélodique vient le rapprocher de la frange plus accessible de l'Yggdrasil Metalcore, là où il devisait quelques années plus tôt à armes égales avec un WALLS OF JERICHO par exemple. Mais à l'instar d'un BULLET FOR MY VALENTINE, HASTE THE DAY peut compter sur les performances de son vocaliste qui est bien plus qu'un jeune boutonneux en mal de vivre : non, Stephen Keech laisse éclater au grand jour sa foi, avec assurance, et le soutien de ses petits camarades aux chœurs, pour un résultat diablement porteur ("Invoke Reform").

La place du chant clair est massive ("Sons Of The Fallen Nation", "Labyrinth"), mettant en valeur les qualités de Stephen Keech, tout comme cette reprise de "Autumn" qui permet de comparer son interprétation avec celle de Jimmy Ryan. Le chant hurlé n'est pas abandonné pour autant, comme l'ouverture tonitruante "68" permet de le constater. Ce titre avait été sorti sur MySpace deux mois avant la parution de l'album. Coïncidence incroyable : ce morceau, qui s'appelait initialement "68 Degrees And Chance Of Thunderstorms" devait son nom à son rythme ternaire en 6/8 ainsi qu'à un passage de la Bible consacré aux quatre cavaliers de l'Apocalypse… Le titre entrera à la 68ème place des charts. Étonnant non ?

"Dreamer" est le premier album du groupe à mettre autant en avant sa chrétienté à travers ses textes. Pour être honnête je n'ai pas pris la peine de les consulter autrement que pour fredonner les titres de cet opus, qui me sont tous restés en tête. Ce que je sais en revanche, c'est que "Dreamer" passe comme une lettre à la poste, en un rien de temps, et demande à être relu encore et encore, tant pour ses mélodies que pour ses riffs percutants et redoutablement efficaces. J'ai plutôt hâte de vous parler du reste de la disco du groupe, même si je doute de trouver un autre album de la trempe de ce quatrième effort. Un indispensable de votre Metalthèque Metalcore.