En 1992, j'ai pris une sacrée baffe avec ce "Body Count". J'ai compris une fois pour toutes que les lyrics étaient un aspect énorme de notre musique. C'est con, je sais. Mais les interludes sont tout simplement géniaux ("Smoked Pork", "Now Sports", "A Statistic"...) et prennent un tout autre sens quand on sait que l'album est sorti le 31 mars 1992 et qu'un mois plus tard éclataient les émeutes de L.A. N'allez pas me dire que ICE-T et sa bande n'avaient pas des choses à nous révéler : racisme et violences policières...
Si son timbre de voix est reconnaissable entre mille, ICE-T ne rape pas. Il chante comme un excellent frontman de Metal. Il écrit des textes ciselés incontestablement mais il n'est pas BODY COUNT. Ce combo, il l'a construit avec son ami de lycée Ernie C, guitariste vouant un véritable culte à Hendrix et BLACK SABBATH.
Par Musique et Metal ici, on peut parler globalement de Hardcore, mais c'est un tantinet plus complexe cette histoire.
Car entre les influences punk affichées ("Bowels Of The Devil", "KKK Bitch"), on trouve des relents de Heavy et des murs de gros riffs puissants et simplissimes ("Body Count Anthem"). Et le pire ? C'est que c'est efficace et que cela fonctionne ! Pour cela, on peut construire des titres sur une ligne de paroles ("Body Count's In The House") qui deviendront les traditionnelles "BODY COUNT song", de jolis moments mélodieux comme la sublime (et je pèse mes mots) "The Winner Loses", ballade triste et superbement interprétée, ou l'instru "C Note", faisant étalage des talents de compositeur de Ernie C (comme le solo sur "There Goes The Neighborhood") ou un Rap Metal sur un riff de Hendrix ("Freedom Of Speech").
Si "Evil Dick", pur moment de franche poésie (!) sera également l'autre marque de fabrique du groupe, il n'en demeure pas moins que l'autre missile de cette galette est "Momma's Gotta Die Tonight", qui vient résumer tout ce que j'ai pu indiquer ici : des textes hallucinants sur un riff des plus basiques qui sonnent parfaitement comme je les aime. Mortel !

BODY COUNT frappe ici un coup énorme, outre la méga promo avec "Cop Killer" absent finalement de cet opus... Ce premier effort est une putain de référence à posséder absolument. C'est dit.

"Burn Mama, Burn you racist Bitch !"