Une chouette hulule dans les ténèbres. C’est ainsi que « False Dawn », premier titre de « Forgotten Legends » commence . Immédiatement, la musique vous capte et vous renvoie des images à l’esprit. On imagine sans peine une horde de cosaques, brandissant des torches rougeoyantes, galopant à bride abattue dans la steppe ukrainienne, sous une lune écarlate…
Il y a sans l’ombre d’un doute, dans la musique de Drudkh, un côté épique qui ne peut que m’accrocher. Et il y a surtout ces changements de rythme phénoménaux, alternant passages lents et d’autres plus véloces, qui sont diablement réussis. Le son, volontiers et volontairement abrasif, répétitif et lancinant, donne un certain charme à cette œuvre, autant que pouvait l’avoir par exemple, le Stormblast de Dimmu Borgir en 1996 ou les premiers Summoning. La musique des ukrainiens peut paraître, en apparence, assez simple. Mais il arrive que de cette simplicité naissent parfois des œuvres infiniment plus profondes, plus sincères. C’est le cas ici. J’émettrais quelques réserves cependant. La première à propos des vocaux, que certains trouveront peut-être assez moyens, sonnant plus death que black, en définitive. La seconde est que « Forgotten Legends » est le style d’album à écouter avec modération, sans quoi on risquerait de s’en lasser trop rapidement, ce qui serait bien dommage. Enfin, « Smell of rain », clôt l’album par le bruit d’un orage d’été, avec grondements de tonnerre, bruit de la pluie sur le sol, le vent dans les feuillages… On pourrait penser que cela fait remplissage, mais pour moi, il s’agit d’un moment reposant qui conclut en douceur cet hallucinant voyage dans les immensités de l’est.
En somme, un très bon premier album.