Dernier album avec le malheureux Robbin Crosby, drogué notoire que personne n’a pu écarter de son addiction, mort seul en 2002 d’overdose et atteint d’une triste maladie depuis longtemps… Mais comme il le disait lui-même, « J’ai vécu comme dix hommes », bref…
"Detonator" est à considérer comme la dernière pièce maîtresse de RATT avec son incarnation originelle, pour le meilleur la plupart du temps.

Pour le meilleur car cet album recèle en lui des titres fantastiques auxquels les fans dont je suis seront partie prenante tant ils nous contentent. Ainsi, "Heads I win, Tails You Lose" et "Can’t Wait On Love" font partie du haut du panier avec cette énergie et cette agressivité mélodique propres au groupe californien. Quand certains groupes restent bons en terrain connu, RATT excelle en la matière. Alors avare en balades depuis ses débuts, le groupe n’en propose pas une mais deux sur cet album, avec "One Step Away" et l’excellente "Givin’ Yourself Away" en laquelle mon interprétation voit en elle la fin d’un cycle, ou tout du moins d’une époque. Les chansons sont suffisamment punchy et accrocheuses pour provoquer l’intérêt, mais le monde de la Musique est alors en train de muter. Pensez-donc ! Une maison de disques qui les pressent comme des citrons en enrôlant Desmond Child à la rescousse pour rendre plus « radio friendly » leurs compositions…

Finalement, le groupe fait ce qu’il peut, la production est énorme et les hits nombreux, mais l’homme tampon qu’est Robbin n’est plus là pour apaiser les conflits d’égos sans fin, et la chute sera rapide et sans appel. L’album est bon cependant, et aurait mérité plus de succès. Sorti un an trop tard peut-être…