Succéder à "Jane Doe" n’était pas évident, mais comme il était clair que l’album avait plu, il semblait logique à CONVERGE de sortir quelque chose dans la même veine. Et bien sûr il fallait que le nouvel album soit un peu différent, histoire de varier les plaisirs, ce que Kurt Ballou a fait. Il s’est plus concentré sur les ambiances et les variations autour de thèmes tout en gardant le coté rouleau compresseur de "Jane Doe", ce qui donne un côté Postcore au disque. Les pistes sont plus sombres et crades, le chant de Bannon se fait encore plus plaintif. C’est technique sans être démonstratif, comme d’habitude, un tour de force auquel CONVERGE est habitué, même si on égale pas "Jane Doe".

L’écoute de cette galette rend mélancolique, la colère des albums précédents se transforme ici en une rage désespérée. Bannon hurle comme quand on hurle au lieu de pleurer, c’est beau et triste, les riffs dissonants de Ballou aident beaucoup à transmettre ce ressenti. C’est la raison d’être de cet album : si vous voulez du CONVERGE nostalgique vous savez ou chercher !

Contrairement à ce qu'on peut entendre, l’album ne fait pas tache dans la discographie même si il est entre les deux monstres que sont "Jane Doe" et "No Heroes", disons que c’est un album moins imposant en apparence parce qu’il cache ses forces, comme "South Of Heaven" de SLAYER coincé entre "Reign" et "Seasons".

Même quand CONVERGE fait un peu moins bien, c’est tout de même énorme, espérons que ce groupe saura s’arrêter avant de perdre l'inspiration.