Il est étonnant de constater à quel point certaines pochettes d'albums colleraient bien aux contenus d'autres albums. Prenez la pochette de "Vulgar Display of Power" par exemple. Elle collerait parfaitement avec le contenu de "None So Vile". On y retrouve, ce mouvement qui dépasse le cadre de la fidélité graphique/audio. Chaque micro élément, chaque constituant n'existe que comme partie de ce mouvement, cet impact, cette agression... Cette explosion.

Les deux partagent ce mono-chromatisme, ne s’embarrassant que du strict nécessaire pour décrire l'action dans sa simplicité et sa brièveté. On pourrait songer de très loin à de la monotonie si la chose n'était si intense. Il y aussi cette déformation invraisemblable des traits humains : le visage subissant l'impact contre la voix irréellement immonde du Seigneur Ver. Le bras, la main et les doigts semblent irréels dans leurs usages respectifs, trop puissants dans le cas du poing, trop prompts dans le cas du plectre. Il y a également ce sentiment d'extrémité : je peux évidemment faire plus sanglant que la photo ou montrer une action intrinsèquement plus violente ou brutale. Mais pourrais-je retranscrire cette action de manière à ce que l'impact final ressenti par le spectateur en soit supérieur ? Je ne pense pas en être capable.

Finalement le titre même de "Vulgar Display Of Power" colle bien à "None So Vile", à ce si près que s'il est bien vulgaire, immonde même, l'album n'est pas grossier. Il respire au contraire, une finesse rare dans le Brutal Death, deux expressions que l'on entend rarement accolées l'une à l'autre.

J'aurais bien voulu filer ma métaphore un peu plus loin mais je ne trouve que peu d'éléments supplémentaires pour le faire. En définitive, tout ceci n'est qu'intellectualisation, élaborations et bla-bla à propos de la dernière phrase de cette chronique. Il me fallait en guise de conclusion à un texte dont la brièveté se veut à l'image de son sujet une phrase brute, définitive, portant sa signification de manière aussi efficace, avec des mots aussi bien choisis que le sont chacun des éléments du disque qui m'occupe. C'était perdu d'avance mais trop tard pour reculer, alors voilà ma tentative :

"None So Vile" est parmi les plus grandes mandales jamais administrées.